24h du Mans : Toyota a la poisse et Porsche est jouasse
Sa victoire était écrite. Jusqu'à 3 minutes de la fin de cette 84e édition des 24h du Mans, Toyota devait l'emporter. Mais c'est sans compter sur une panne qui a réduit les espoirs japonais à néant. Porsche l'emporte au finish pour la deuxième année consécutive. Dans les autres catégories, les favoris ont été au rendez-vous. Alpine l'a remporté en LMP2 et Ford a fété dignement son retour dans la Sarthe àprès cinquante d'absence avec une victoire de sa nouvelle GT en GTE Pro.
C'est sans doute le plus énorme rebondissement de l'histoire de cette course. Alors que Toyota dominait depuis plusieurs heures ces 84e 24 heures du Mans, la N° 5 japonaise a été victime d'une panne électrique à trois minutes de la fin. A 14h57, au moment d'entamer son dernier tour, celui de son couronnement, Kazuki Nakajima est contraint à l'arrèt dans le ligne droite des stands pour laisser filer la Porsche N°5 de Noel Jani, Romain Dumas et Marc Liebqui. Sur qu'à l'unanimité des 300 000 spectateurs présents ce week-end, Toyota se voit décerner l'oscar de la poisse. Une cruelle déception pour le Japonais dont c’était cette année la 18e participation, sans aucune victoire. Car au Mans, tous les gentlemen start their engines au début, mais c’est toujours les Allemands qui gagnent à la fin. Audi souvent, et Porsche l’an dernier dominent les 24h depuis les années 2000, facilitant la vie du chroniqueur paresseux en lui laissant le loisir de préparer son compte-rendu bien à l’avance. Mais 2016 a bousculé l’ordre germanique et Toyota a fini a failli s’imposer, et rattraper le seul vainqueur nippon dans la Sarthe : Mazda en 1991. C’est raté, une fois encore.
Safety Car excessif
Mais ce millésime des 24h devrait plutôt être rebaptisé les 23h du Mans. Car la course a été amputée dès le départ de 50 minutes puisque le Safety Car a neutralisé la meute pour cause de pluie. Une excessive prudence de l’ACO désormais tellement à cheval sur la sécurité, que l’on s’attend d’ici quelques années à voir rouler les bolides au ralenti de nuit, pour cause de mauvaise visibilité. Une exagération ? Pas beaucoup plus que cette allure de cortège sur la piste mouillée, empêchant les autos de rouler à la vitesse souhaitée. Une situation pourtant parfaitement intégrée par les pilotes et leurs ingénieurs, et un excès de prudence que les vieux briscards de la boucle mancelle, d’Henri Pescarolo à Jacques Lafitte ont tous dénoncé en chœur.
Alpine et Ford qui rient
Mais si la course a mal démarré sur la piste, et s’est mal terminée pour Toyota, la hiérarchie dans les autres catégories que la LMP1 reine, a été parfaitement respectée. En LMP2, Alpine s’impose avec la voiture N°36 de Nicolas Lapierre, Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes, après une course régulière comme un coucou suisse. La N°35, pilotée par Nelson Panciatici, a malheureusement abandonné après avoir labouré le gravier de la première chicane des Hunaudières en tout début de matinée. En GTE Pro, c’est Ford qui, comme prévu, a trusté la première place. Une victoire logique pour l’armada américaine de retour au Mans après 50 ans d’absence avec sa toute nouvelle GT. Celle de Sébastien Bourdais s’est imposée dans la catégorie devant la Ferrari de Giancarlo Fisichella. Un duel entre ex pilotes de F1 étendu sur 5 000 km. Vu les forces déployées par Ford, cette victoire ne pouvait lui échapper. Sauf poisse toyotesque à laquelle même la meilleure organisation du monde peut être confronté. Surtout dans une course comme aucune autre au monde.
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