Quatre fichiers contenant nom, prénom, matricule et un commentaire, où le salarié est obligé de justifier pourquoi il fait grève sont sur la sellette. De quoi mettre en pétard Samuel Beauvois, délégué Sud de l'usine qui rappelle que c'est illégal. « On n'informe pas les salariés qu'ils figurent sur ces fichiers, on ne les informe même pas de l'existence de ces fichiers. C'est contraire à l'article L1222-4 du code du travail » a-t-il affirmé à l'AFP.
Les recours ont donc été déposés et ils sont au nombre de trois. Chaque salarié réclame 3 000 euros, mais il se pourrait que l'on assiste là qu'au premier acte d'une affaire qui pourrait bien se prolonger. Un autre recours sera en effet déposé lundi et quatre autres dossiers sont en préparation. Par ailleurs,
le syndicat a saison la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et déposé une main courante au commissariat de Maubeuge.Car un soupçon se fait lancinant : le fichage pourrait concerner l'intégralité de ses salariés impliqués dans la fabrication des Renault Kangoo.
Du coup si chez MCA on confirme laconiquement sa convocation devant les Prud'hommes d'Avesnes Sur Helpe, chez Renaut, on se fait plus disert : « La protection des données personnelles des salariés est au coeur des valeurs de Renault et fait partie de la charte éthique de l'entreprise » insiste-t-on chez le constructeur. « Dès qu'on a reçu l'information faisant état d'un risque d'atteinte aux règles relatives à la protection des données personnelles, Renault a diligenté une analyse des pratiques mises en cause au sein de sa filiale. Les premiers éléments recueillis ont conduit l'entreprise à engager des vérifications complémentaires afin de pouvoir en tirer toutes les conclusions. Bien évidemment, Renault coopérera avec les autorités compétentes dans la plus grande transparence. » A suivre donc.
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