Quelle est la meilleure occasion pour VOUS ?

Bien définir son budget.

Cela semble évident de prime abord. Bien sûr, le champ des possibilités ne sera pas le même selon que vous disposiez de 3 000 € ou de 30 000 €. Mais on oublie parfois certaines subtilités. Car acheter une Mercedes à 3 000 € ne demandera, à la longue, pas le même budget que de s'acheter une "simple" Renault Clio à 6 000 €.

Assurance, carburant, entretien doivent aussi entrer en ligne de compte lorsque l'on définit le choix d'un modèle à acheter. Ce n'est pas parce qu'une voiture coûte peu cher en occasion que ce sera le cas à l'utilisation. Combien sont les acheteurs de voitures dites "luxueuses" achetées une bouchée de pain qui les revendent rapidement, faute de pouvoir assumer au quotidien.

Il faut donc, au-delà du budget alloué à l'achat de la voiture, bien définir aussi quel est le budget annuel à ne pas dépasser pour l'assurance, ou pour le carburant.

Exemple 1 : vous aviez précédemment un budget carburant de 150 € par mois maximum, et vous ne pouvez pas aller plus loin. Vous faites 1 500 km mensuels en moyenne. Avec un tel budget, et en considérant un prix du carburant à 1,50 € (moyenne pour le SP95), vous ne pourrez pas acheter une voiture qui consomme plus de 6,67 l/100 km. Sinon vous exploserez votre budget. Adieu, donc, la Laguna V6 qui vous faisait de l'œil…

Exemple 2 : avec un budget de 500 € annuel, on a du mal à assurer plus gros qu'une citadine (tout dépend bien sûr du profil et de la région, mais schématisons). Avec 1 000 €, une compacte même puissante, un monospace compact ou une familiale sont envisageables.

Exemple 3 : entretenir une petite citadine va revenir, toujours en moyenne, environ 150 € par an. Pour une compacte, entre 200 et 250 € (400 € pour une Premium), une familiale vous fera dépasser les 300 € (et plutôt 500 € si c'est une Premium). Bref, vous l'aurez compris, renseignez-vous sur les coûts d'entretien, ne serait-ce qu'approximativement, avant de choisir un modèle qui fera du mal à votre budget.

Ainsi, en ayant bien fait le compte des à-côtés, on pourra ajuster son enveloppe pour l'achat, la revoir à la baisse, ou à la hausse d'ailleurs…

Petite astuce ensuite : une fois la somme définie, par exemple 10 000 €, n'hésitez pas sur les sites d'annonces à regarder celles qui sont un peu au-dessus de ce budget. Car de nombreux vendeurs, professionnels comme particuliers, se réservent une marge de négociation. Ne passez donc pas à côté d'un modèle un peu plus récent ou avec un peu moins de kilomètres, tout ça parce qu'il est affiché 10 300 €, et que votre filtre par budget ne vous le montre pas.

Bien définir ses besoins

Tout comme il faut bien définir son budget, il faut bien définir ses besoins. Honnêtement, pas nécessaire de se trimballer un monospace 7 places quand on est célibataire sans enfant (contrairement à ce que la pub pour le Touran voudrait nous faire croire !), sauf si on trimballe des armoires 15 fois l'an. Et au contraire, difficile de caser les affaires de deux enfants dont un bébé dans une citadine. De même, si vous êtes seul, pas intéressé par les performances et avec un petit budget, vous pourriez vous tourner vers une petite citadine. Mais, vous faites souvent de l'autoroute quand même, donc dans ce cas, une citadine polyvalente ou une compacte sera mieux adaptée.

Il faut bien penser également à toutes les situations que vous pourrez rencontrer. Et surtout, définir autant que possible si elles seront fréquentes ou pas. Vos goûts rentrent également en ligne de compte (et on ne parle pas ici du style) ainsi que vos habitudes :

• est-ce que je charge souvent ? Du poids ? Ou du volume ?
• est-ce que je roule souvent sur de la neige ? Dans les chemins difficiles d'accès ?
• est-ce que j'aurai besoin de tracter ? Petite remorque ou caravane ?
• est-ce que je me cantonne à la ville, ou bien est-ce que j'en sors régulièrement ?
• ai-je vraiment besoin d'un grand coffre ?
• vais-je souvent rouler seul ? Avec des passagers ? Combien ? Sur de grandes distances ?
• est-ce mon unique voiture ? La seconde voiture du foyer ?
• est-ce que j'aime avoir un minimum de performances ?
• quels sont les équipements dont je veux absolument disposer ?
• sur quoi suis-je prêt à faire des compromis ?
• quelle est la taille de mon parking, le cas échéant ?
• et enfin, importante question bien sûr pour le choix du moteur (nous y revenons plus bas), combien de kilomètres par an vais-je faire ?

Toutes ces questions permettent de définir les critères minimaux auquel notre futur achat doit correspondre. Et de ne pas partir dans tous les sens. Chapitre suivant nous allons voir justement quelle catégorie d'auto correspond à quel profil.

Quelle catégorie ?

Selon votre profil, et en croisant aussi avec vos besoins, vous pouvez vous tourner vers une ou plusieurs catégories parmi les suivantes :

mini-citadine (type Renault Twingo), citadine polyvalente (type Peugeot 208), compacte (type Volkswagen Golf), familiale (type Renault Laguna), minispace (type Opel Meriva), monospace compact 5 ou 7 places (type Citroën C4 Picasso), grand monospace (type Renault Espace), break citadin (type Clio Estate), break compact ou familial (type Peugeot 308 SW), ludospace (type Peugeot Partner Tepee), SUV citadin (type Renault Captur), SUV compact (type Volkswagen Tiguan), 4x4 (type Toyota Land Cruiser) et enfin minibus particulier (type Renault Trafic Combi)

Nous avons volontairement écarté les catégories "coupé" et "cabriolet", qui sont, presque par définition, des voitures plaisir, et donc pas des voitures "qui conviennent"...

Toutes les catégories ne sont pas présentes soit dans celles à privilégier, soit dans celles à éviter. Cela signifie que selon vos besoins, elles peuvent se placer d'un côté ou de l'autre. Nous avons aussi, pour certains profils, répondu non pas par des catégories, mais par des niveaux de puissance, ou d'équipement.

* On peut discuter de ce niveau de puissance à partir duquel nous considérons que le véhicule est "puissant". Pour certains, 90 ch peuvent suffire, pour d'autres, la barre sera à 150 ch...

Essence ou diesel ?

La grande question ! Pendant longtemps, les vendeurs d'occasion ont suivi la tendance du marché du neuf et ont vendu du diesel, même à ceux qui n'en avaient pas besoin.

Il faut dire que sur le marché de la seconde main, l'écart de prix entre un véhicule diesel et un essence se resserre un petit peu, avec le jeu de la décote. Pas toujours puisque parfois également, l'essence décote plus vite que le diesel.

Au contraire, sur certains modèles, on peut après quelques années trouver des modèles diesel (nombreux et donc en concurrence) au même prix ou presque que les essence, plus rares.

Mais il faut avoir à l'esprit que le coût d'utilisation d'un diesel (hors carburant) est légèrement supérieur à celui d'un essence. Assurance un poil plus chère, entretien plus coûteux, et réparations éventuelles beaucoup plus onéreuses sont l'apanage du diesel. Un injecteur sur un diesel moderne peut valoir jusqu'à 600 €, sur un essence, c'est 5 à 6 fois moins cher. Les embrayages sont aussi plus chers car plus costauds pour encaisser le couple, le turbo est lui parfois juste absent d'un modèle essence, et fragile souvent sur un diesel.

Alors avant de craquer pour un HDI, dCi, TDI, CDI, JTDm et consorts, il faut être certain de le rentabiliser. Donc, soit trouver un modèle gazolé au même prix que son équivalent essence, auquel cas la consommation moindre compense des coûts annexes supérieurs immédiatement, soit parcourir un nombre de kilomètres suffisant pour rentabiliser à la fois la différence de prix et les coûts quotidiens.

Pour faire simple, il faut parcourir plus de 20 000 km par an lorsqu'il s'agit d'une citadine, d'un SUV citadin ou d'une compacte, plus de 25 000 km par ans dans le cas d'une familiale, d'un break, d'un monospace compact, et même encore plus (30 000 km) lorsque l'on parle d'un plus gros véhicule encore.

Ne vous laissez donc pas aveugler par le prix payé à la pompe, il faut des fois près de 100 000 km pour rentabiliser un diesel. Et encore, si aucune panne imprévue ne vient gâcher la fête !

BILAN

Vous aurez certainement l'impression, nombreux, que cet article enfonce des portes ouvertes. Mais regardez autour de vous. Combien de personnes connaissez-vous qui roulent dans un véhicule finalement trop grand pour eux, qui leur coûte donc plus que ce qu'il devrait ? Combien qui roulent dans une trop petite voiture, sans penser qu'en prenant un véhicule plus vieux d'un an et ayant juste quelques milliers de kilomètres en plus, ils auraient pu être bien plus à l'aise, pour le même budget.

Rouler dans un véhicule adapté à ses besoins, c'est l'assurance de ne pas payer plus que nécessaire, ni de se retrouver dans un véhicule trop étriqué avec les galères qui vont avec.

Il est bien entendu qu'avec cet article, nous ne nous adressons pas au passionné, qui fera fi de toutes ces considérations bien trop terre-à-terre, mais à l'automobiliste pragmatique. Reste qu'en ces temps de crise qui dure, revenir à un certain pragmatisme en attendant des jours meilleurs, eh bien… pourquoi pas.