Le rêve du milliardaire indien, Ratan Tata, prend forme aujourd’hui dans les showroom de Bombay. Un lancement qui annonce un tournant en matière de consommation automobile.
Dans son élan philanthropique M. Tata cible d’abord les classes moyennes. « Des personnes qui ne peuvent pas s'offrir une voiture neuve classique », dixit le principal intéressé. La citadine est donc promise au peuple indien à un prix de 100 000 roupies, soit 2 000 $ ou 1 500 €... (Selon les taux de change actuels) dans sa version la plus spartiate : pas de direction assistée, pas de vitres électriques, pas de clim’, etc.
La Nano qui devrait rencontrer un succès énorme en Inde, pourrait être vendue en Europe à l'horizon 2011, à un prix contenu de 5 000 €. « Une différence de tarif qui s’explique par la mise aux normes de sécurité et de pollution plus strictes en Europe. Sans comprendre le réseau de distribution et de réparation. Qui reste le point de base quand on veut s’implanter sur un marché », explique François Roudier, porte parole du CCFA (comité des constructeurs français automobiles), interrogé par Caradisiac.
La Nano inaugure-t-elle pour autant une nouvelle ère de voitures low-cost ? Le succès rencontré par la Logan dans le monde témoigne d’une réalité déjà bien ancrée (530 000 exemplaires vendus depuis son lancement). « Avec des incitations fiscales, Sandero est déjà, en Allemagne, à moins de 5 000 €. En Europe occidentale, les clients refusent en règle général de faire l’impasse sur des options. La clientèle à une vision assez différente du marché indien. »
« le marché européen : un bain de sang »
En Europe, le créneau du low-cost est déjà bien fréquenté. Entre les petites voitures PSA, Chevrolet Matiz, Kia Picanto, etc. L’arrivée, à mettre encore au conditionnel, de la Nano ne serait donc pas vécue comme un bouleversement. « Les médias indiens, parlent du marché européen comme d’un bain de sang », précise M. Roudier. Les indiens sont donc conscients de la difficulté de s’imposer sur le vieux continent. « Le marché principal de la Nano reste l’Inde et les pays émergents ».
Une récente étude allemande table sur 10 millions d'automobiles low-cost en circulation dans le monde d'ici à 2015. Une estimation qui devrait offrir à la Nano de jolies perspectives. M. Roudier reste prudent : « le développement du low cost... Est-ce vraiment une nouveauté ? Je pense que les gens s’expriment seulement plus maintenant. Il y a une place pour ce segment sur le marché. L’expansion oui, mais comme tout segment, à un moment, il arrivera à saturation ».
La Tata Nano a -t-elle un avenir en France ?
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