Alors, on les interdit ces voitures thermiques en 2035 ou pas ?
Après avoir pourtant d’abord laissé entendre une ouverture sur le sujet, le gouvernement français affirme son désaccord sur le sujet d’un abandon de l’interdiction de vente des voitures neuves thermiques en 2035 porté par l’Allemagne et étudié par la Commission européenne. Mais il laisse pourtant entendre que des aménagements restent possibles ! A l’heure actuelle, difficile de dire si cette mesure tiendra. Et d’ailleurs, est-ce une bonne idée ?

En théorie, il deviendra interdit de commercialiser des voitures thermiques neuves dans l’Union européenne à partir de 2035. Après une longue période de débats, la Commission européenne et tous les pays membres ont finalement voté cette disposition en 2023. A cette époque, d’ailleurs, beaucoup de constructeurs automobiles prévoyaient toujours de se convertir au 100 % électrique avant la fin de la décennie sur le Vieux Continent.
Mais vous le savez, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’établissement de cet accord. La plupart des constructeurs automobiles européens (surtout les Allemands) ont revu leur stratégie pour la prochaine décennie, avec davantage de moyens mis sur le développement de véhicules thermiques : les ventes de voitures électriques ne suivent tout simplement pas leurs prévisions initiales.
L’Allemagne pousse…
Les constructeurs allemands, soutenus par le gouvernement national, poussent désormais pour revenir sur cette interdiction de vente des voitures thermiques neuves en Europe en 2035. Ils demandent de pouvoir vendre au moins des véhicules thermiques hybrides rechargeables après cette date, ce qu’entend la Commission européenne dans un contexte où elle voit bien que l’industrie automobile européenne traverse une grave crise. Les équipes d’Ursula Von Der Leyen planchent depuis le début du mois de septembre sur un possible amendement afin de rassurer ces constructeurs automobiles allemands, mais aussi les Français. Tout doit être étudié et discuté dans le courant de l’année prochaine, date à laquelle une clause de revoyure était prévue depuis le début.
…et la France se retourne !
Même si l’industrie automobile française semble favorable elle aussi à un abandon de cette interdiction de vente des voitures thermiques neuves en 2035, estimant elle aussi qu’on n’arrivera pas à convaincre 100 % des clients avec la technologie électrique d’ici là, le gouvernement français vient de faire volte-face sur le sujet après avoir d’abord laissé entendre il y a quelques semaines qu’il était pour une réflexion sur le sujet. Ce mardi, la France et l’Espagne ont déclaré que la Commission ne « devait pas remettre en cause l’objectif de zéro émission ».
Dans un communiqué officiel beaucoup plus nuancé publié ce jour, le gouvernement français semble pourtant toujours envisager certains aménagements en 2035 : « La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, Monique Barbut, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, Roland Lescure, et le ministre délégué chargé de l’Industrie, Sébastien Martin, souhaitent que le règlement européen sur les émissions de CO2 des véhicules neufs soit avant tout au service de la production automobile en Europe et introduise une réelle incitation à la préférence européenne dans l’automobile pour amplifier les investissements et les implantations industrielles en France et sur le continent, en particulier dans le véhicule électrique. La France souhaite poursuivre l’électrification des véhicules et défendra des flexibilités en matière de neutralité technologique dès lors qu’elles s’accompagneront de mesures très claires d’incitation à la préférence européenne qui soutiennent les emplois industriels en Europe. C’est dans cet esprit que la France a d’ores et déjà défendu et obtenu le lissage des objectifs des constructeurs entre 2025 et 2027 », peut-on y lire. Mais de quelles « flexibilités » parle-t-on vraiment ?
Ce sont les ventes qui auront probablement le dernier mot
Toutes ces tergiversations et autres rebondissements politiques n’auront de toute façon probablement que peu d’importance face à l’évolution des ventes : même le gouvernement français semble finalement admettre que rien n’est gravé dans le marbre. C’est sans doute le marché lui-même qui aura le dernier mot sur le sujet, alors qu’arrivent sur le marché de nouvelles citadines électriques mais aussi des modèles bien mieux conçus chez les marques de luxe. Le dernier BMW iX3, par exemple, semble séduire davantage que prévu et il sera intéressant de comparer son niveau de ventes à celui du X3 thermique au cours des prochaines années (même chose pour son rival le Mercedes GLC).
Sur les sept premiers mois de l’année 2025, la part de voitures électriques neuves en Europe était de 15,6 %. En septembre, elle était de 17,3 %. Qui peut prédire ce qu’elle sera à la fin de la décennie ? D’ici là en tout cas, on saura si l’objectif d’arriver à 100 % de voitures neuves électriques en 2035 sera réaliste et s’il faudra prévoir ou non des aménagements pour les véhicules thermiques.
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