Prix des carburants : Anne Hidalgo veut baisser les taxes, le gouvernement songe à une aide
Alors que les prix à la pompe atteignent des records, la candidate socialiste à l'élection présidentielle propose une baisse des taxes !
C'est la proposition surprenante du jour ! Dans une interview à Libération, Anne Hidalgo, candidate PS à la présidentielle, propose une baisse des taxes sur les carburants ! Oui, vous avez bien lu, une baisse ! Plutôt inattendu de la part d'une personnalité connue pour ses mesures anti-voitures et son envie de séduire l'électorat écolo. Elle avait d'ailleurs agité la campagne il y a quelques semaines en se disant favorable à une baisse de la vitesse sur l'autoroute.
Anne Hidalgo est consciente de ce paradoxe, déclarant à nos confrères : "certains vont m'expliquer que ce n'est pas écologique". Mais selon elle, "on ne peut pas continuer à demander aux plus fragiles, aux plus modestes ou aux classes moyennes de payer le prix fort de la transition écologique. La transition écologique ne se fera pas contre ceux qui, aujourd'hui, ne parviennent plus à boucler leurs fins de mois, parce que les loyers, l'énergie et les carburants augmentent mais pas leurs salaires".
Anne Hidalgo pense ainsi enfin à ceux qui ne peuvent se passer de voitures : "là où il n'y a pas de solution, on ne peut pas dire aux gens de ne pas prendre leur voiture". Pour elle, "il faut les accompagner pour tourner la page des véhicules thermiques à partir de 2030".
C'est un sacré revirement donc. Lors de la crise des gilets jaunes, Anne Hidalgo s'était montrée favorable à la taxe carbone, indiquant dans une interview à la Tribune que cette taxe encourage la sortie de l'économie carbonée ! Un changement total d'avis qu'elle semble assumer pour se distinguer des écologistes. Anne Hidalgo plafonne dans les sondages, autour de 5 à 6 % d'intentions de votes, et reste toujours derrière Yannick Jadot, candidat des écolos. Si ce dernier n'a pas pris position sur le sujet, les Français se souviennent que Sandrine Rousseau, battue de justesse par Yannick Jadot, voulait faire exploser les taxes sur les carburants. Ses idées pourraient influencer le programme des verts.
Mais le sujet est devenu ultra sensible avec les gilets jaunes, dont la contestation est née à l'automne 2018. À ce moment-là, les carburants atteignaient des records et la taxe carbone allait encore alourdir la facture. Sous la pression, Emmanuel Macron avait gelé toute hausse jusqu'à la fin de son mandat.
"Si l'envolée se poursuit, il faudra réagir"
La campagne pour la prochaine élection étant lancée, le carburant redevient un sujet de propositions, d'autant qu'il est de nouveau au plus haut. Le sans-plomb 95 E10 vient ainsi d'atteindre son record historique. Il n'est donc pas surprenant que les candidats à la présidentielle s'emparent du sujet. Eric Ciotti, candidat à l'investiture pour Les Républicains, propose ainsi une suppression de la TVA sur les carburants.
Le gouvernement sait que le feu couve. Pour tenter t'éteindre le début d'incendie, il vient d'ailleurs de geler les prix du gaz pour l'hiver. Lors de son annonce, Jean Castex avait cependant botté en touche sur les carburants. Mais ce matin, sur RTL, Bruno Le Maire, a laissé la porte ouverte : "sur le diesel et l'essence, si l'envolée se poursuit, il faudra réagir. On l'a fait sur le gaz et l'électricité, donc s'il faut le faire sur le carburant, nous sommes prêts à le faire".
Le ministre de l'Économie en a profité pour tacler Anne Hidalgo, critiquant l'incohérence de la maire de Paris, "qui souhaite financer les énergies fossiles" tout en faisant la guerre aux automobilistes dans sa ville. Il a rappelé que la priorité du gouvernement était d'aider à l'achat de voitures électrifiées. Mais les bonus vont de nouveau baisser le 1er janvier 2022…
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération