Parmi les nombreux pilotes de l’époque qui ont porté une Silverstone en course, citons Emerson Fittipaldi, Champion du Monde de F1 sur McLaren en 1974, talonné par Clay Regazzoni. Et c’est sur le circuit de Silverstone en Angleterre que nombre d’entre eux se sont illustrés. Mais qu’avait donc de si particulier ce chronographe Silverstone pour nous revenir reproduit quasi à l’identique aujourd’hui ? Simplement, une silhouette et un design très typés, qui ne peuvent laisser personne indifférent : on apprécie ou on abhorre !Le boîtier de cette Heuer tout d’abord est atypique.De forme quasi carrée, sans cornes, avec un bracelet pris dans la masse de la carrure, il propose des poussoirs de chronographe à droite et une couronne à gauche.Son vaste cadran épuré, lui aussi carré et aux angles arrondis, se pare d’aiguilles blanches qui tranchent fortement avec le bleu du cadran.La lisibilité est ainsi excellente, de jour comme de nuit – sachant, comme toujours dans ce type de boîtier, qu’il faut tenir compte de la déformation de l’affichage dans les coins pour la lecture de l’heure. Les aiguilles des compteurs, de forme seringue, sont singulières et le design de leur base joue la carte de la cohérence esthétique en reprenant celui des index des heures.L’amateur éclairé se rend compte alors d’une des rares différences visuelles entre le Silverstone historique et l’actuelle réédition en série limitée par TAG Heuer : le compteur du chronographe de 12 heures a disparu au profit d’une petite seconde située à 3h. Le compteur des 30 minutes est quant à lui passé de droite à gauche. Quand nous parlerons du calibre, nous comprendrons pourquoi.En revanche, la reprise du logo d’origine Heuer à l’identique ravira les nostalgiques et les amateurs de vintage.Enfin, la date, située dans un guichet carré à 6 heures, est équilibrée et discrète. Vu de profil, l’aspect brossé des flancs rajoute au côté sportif de cette TAG Heuer et joue le contraste visuel avec la lunette polie et le verre saphir.Les poussoirs du chronographe semblent suivre un angle étonnant (en biais) mais logique compte tenu de la forme de la carrure.A leur opposé, la couronne de remontage est partiellement intégrée dans la carrure, évitant ainsi le porte à faux sur le poignet.Une nouvelle fois pour le bonheur des nostalgiques de la Silverstone, elle est également siglée de l’ancien logo Heuer – au même titre que la boucle déployante. Le bracelet cuir percé type rallye accentue la dimension sportive de cette pièce et assure un bon maintien sur le poignet – qui s’avère nécessaire compte tenu du volume et du poids de la montre !D’ailleurs, le système de positionnement de la boucle déployante par pincement, que l’on retrouve aussi sur la Monaco, permet un ajustement au millimètre près de la longueur du bracelet. Et contrairement à ce que l’on pourrait peut être penser, en raison de ses dimensions, la Silverstone est étonnamment confortable. Enfin, le fond joliment brossé et vissé a le bon goût d’arborer la littérature dont le cadran nous a fait grâce – dont le millésime de la pièce sur les 1860 unités produites. Le fond saphir dévoile donc le « fameux » Calibre 11. En effet, la Silverstone d’origine était équipée de l’historique Calibre 11. Il s’agissait de l’un des premiers calibres chronographe automatiques de conception modulaire développé en coopération par Dubois-Depraz, Breitling, Hamilton et Buren – et dont le remontage était assuré par un microrotor.Le module de la fonction chronographique était positionné sous le mouvement de base, et sa conception entraînait l’inversion des poussoirs et de la couronne, chacun étant positionné sur son plateau respectif. Le nouveau Calibre 11 est fidèle à cette architecture modulaire originelle mais maintenant inversée : le module chronographique, signé à nouveau Dubois-Depraz, est au dessus, côté cadran, et l’ETA 2892 en dessous, côté fond.La manipulation du chronographe est aisée.La technologie du microrotor a été quant à elle remplacée par celle d’un rotor, arborant le sigle Heuer gravé en rouge et décoré de Côtes de Genève. TAG Heuer nous propose avec cette Heuer Silverstone une pièce pleine de charme qui se situe à mi chemin entre histoire et design.De nos jours comme dans les années 70 lors de sa sortie, son propriétaire assumera sa forte présence au poignet et sa personnalité atypique. Les + :· une réédition quasi conforme à l’original, allant jusqu’à la conception du mouvement· une personnalité stylistique unique Les – :· une taille importante pour un poignet de taille intermédiaire· l’absence de compteur d’heures pour le chronographe Informations complémentaires :· cette Heuer Silverstone de TAG Heuer est une édition limtée à 1.860 unités· poignet du rédacteur / testeur = 17,5 cmMerci à Cresus qui nous a confié la pièce testée dans cet essai.Si vous voulez en savoir plus sur cette montre (note, photos de détails, tarif etc), vous pouvez vous rendre sur le site de notre partenaire thewatchobserver.