On continue à suivre les motards du Dakar avec aujourd'hui, l'étape entre ZOUERAT et ATAR. Si l'on se base sur le nombre de km : 580 km c'était une étape plutôt tranquille par rapport aux journées précédentes. Mais ce sont 542 km de spéciale qui ont été chronométrés. Les pistes et les hors-piste n'étaient composés que de sable, de dunes mais aussi d' herbe à chameaux. Donc aucun répit pour les concurrents.C'est vers 7h du matin que le vainqueur d'hier Jordi Viladoms est parti dans la spéciale. En revanche ce ne sont pas moins de 12 motos qui ont abandonné et n'ont pas pris le départ. La galère a commencé vite ce matin quant au km 33, deux groupes se sont formés. Le groupe de tête a suivi la meilleure route, quant au peloton d'une douzaine de motards, derrière, s'est égaré sur environ 9 km avant de rattraper la route. Il était entre autres composé du Portugais Helder Rodrigues et du Corse Michel Marchini.Manque de chance pour Alain Thirifays qui a chuté au km 12 et a du rebrousser chemin vers le bivouac à cause d'une blessure à l'épaule. Pendant ce temps Esteve a pris la tête du classement au km 139, 2'10 devant l'Américain Chris Blais et 3'57 devant l'Espagnol Marc Coma. Il ne gardera pas longtemps la tête puisque Despres prendra sa place peut de temps après.Les conditions d'aujourd'hui étaient particulièrement difficiles (tempête de sable), donc par mesure de précaution la spéciale a été ramenée à 407,6 km. Cette décision a été accueillie avec joie par les concurrents motards déjà éprouvés par cette épreuve.Malgré tout cela, notre frenchy a gardé le cap et gagné l'étape, 2'42 devant le Norvégien Pal Anders Ullevalseter et 4'37 devant le Français David Casteu. On ne peut que le féliciter.Les interviews du jour :Cyril Despres (FRA - KTM Gauloises - Vainqueur de la spéciale)C'est bien sûr une bonne journée, mais je me sens un peu coupé dans mon élan. J'ai repris dix minutes, mais j'aurais peut-être pu en gagner dix autres si la spéciale avait été disputée dans son intégralité. Alors évidemment je trouve cela dommage. Il y avait pas mal de navigation ce matin, et je pense que Marc et Isidre ont dû faire une erreur. Je ne pense vraiment pas que c'était un avantage de partir loin, car avec le vent qu'il y eu, les traces étaient complètement brouillées, et justement très difficiles à suivre. D'ailleurs, j'ai dès le début choisi de faire ma propre navigation, et cela a bien marché puisque je n'ai apparemment pas fait la même faute qu'eux. Sur les cordons de dunes, le sable était très mou, je me suis planté trois fois, à chaque fois dans les descentes de dune, à l'endroit où d'habitude on reprend son élan.Maintenant je continue d'y croire, puisqu'aujourd'hui j'ai fait un peu de mon retard. Je suis à la journée de repos, et je ne me sens pas du tout entamé physiquement. J'ai juste besoin de me raser, parce que ça commence à gratter sous le casque.David Casteu (FRA - KTM Gauloises - 3ème)Si l'on m'avait dit il y a quelques années que je me retrouverais à la journée de repos entrain de me battre pour une place sur le podium, j'aurais trouvé cela incroyable. Et c'est ce qui se passe en ce moment ! Il n'y a pas longtemps, je me baladais sur le Dakar comme simple amateur, en « malles motos », avec mes deux roues de rechange et un slip par semaine !Ce matin nous avons eu de la navigation à faire, c'était assez difficile. A cause du vent de sable, il y avait comme un brouillard très épais, comme on peut trouver certains matins en France. Non seulement on ne voit rien, mais en plus le sable fait mal. Par un temps comme celui-là, c'est aussi très difficile de se fier au road-book. Par exemple, s'il nous donne une montagne à suivre, on ne peut pas la voir puisque la visibilité ne va pas au-delà de cent mètres. Alors on est obligé de naviguer au cap, comme les marins.Pal-Anders Ullevalseter (NOR - KTM - 2ème)Une bonne étape même si après 5km j'ai fait une erreur de navigation. Heureusement Despres m'a dépassé et j'ai passé la journée à le poursuivre jusqu'à l'arrivée. Ce n'est d'ailleurs pas évident de le suivre parce qu'il est très rapide quand ça devient difficile. Aujourd'hui on a eu droit à tout : de l'herbe à chameau, de la navigation, du sable et parfois une très mauvaise visibilité. C'est la cinquième fois que je termine deuxième d'une spéciale. J'espère que la victoire va vite arriver.Francisco Lopez (CHI - Honda - 8ème)Dans cette course il faut faire les chose savec tranquilité, avec beaucoup de calme. Je suis habitué aux épreuves de 5 ou 6 jours où je vais à fond tous les jours. Si je fais pareil sur le Dakar c'est la mécanique ou moi qui ne tiendra pas à la 10ème ou 11ème étape. Aujourd'hui j'ai encore fait pareil. Vers le kilomètre 320 je me suis un peu perdu mais ça ne m'a coûté que quelques minutes. Je suis content d'être leader de la catégorie des 450 pour mon premier Dakar mais ce n'est pas un but en soi. Je fais d'abord ma course personnelle. Mon objectif est d'arriver pour revenir plus fort et expérimenté l'an prochain.