Il est plutôt rare que la sécurité routière prenne la peine de répondre aux différentes enquêtes menées par les médias et associations. Il faut croire que l'étude menée par « 40 millions d'automobilistes" sur la mise au jour des 72 radars pièges n'a pas été du goût de notre gouvernement. C'est à grand coup d'études que la sécurité routière tente de répondre en avançant que 52 radars incriminés ont fait baisser le nombre d'accidents et donc la mortalité.C'est à la suite de cet article, que la sécurité routière lance l'offensive. En France, il y aurait bon nombre de radars qui seraient placés uniquement pour piéger les usagers, leur faire perdre des points et de l'argent plus que de sauver réellement des vies. Cette contre-étude arrive à grand coup de statistiques récoltées par leurs soins. Elle remet en question 52 radars incriminés par l'association.Aurélien Wattez de la Délégation à la sécurité et la circulation routière (DSCR) explique : « Nous nous devions de faire valoir nos arguments et donner la vérité sur l'impact des radars. Un radar qui a épargné des victimes de la route ne peut être considéré comme un piège pour les usagers ». Et sur les 20 autres boites grises, qu'en est-il ? La sécurité routière annonce qu'elles ont été installées à titre préventif dans des zones où la limitation a été abaissée au même moment.L'étude montre par exemple que le radar sur l'A35 placé en périphérie de Strasbourg montre 91 accidents, 5 morts et 129 blessés avant l'installation de la boîte et 60 accidents 2 morts et 80 blessés après sa mise en service. A contrario, l'installation d'un radar suivi d'un changement de vitesse peut être piégeur pour les usagers distraits, comme avec celui de l'A10 vers Tours qui une fois le passage de 110 km/h à 90 km/h est passé à plus de 400 flashes par jour malgré la nouvelle signalisation. Celui-ci fait partie des 15 radars qui se justifient avec le fait de « de faire respecter les limitations de vitesse sur des axes à très fort trafic ».La réponse du président de l'association Daniel Quéro n'a pas tardé non plus à répliquer sur les chiffres avancés par la sécurité routière : "On a fait notre étude sérieusement, sur plusieurs mois et nous avons reçu 66 000 témoignages". C'est surtout le sentiment de piège qui est omniprésent dans l'esprit des usagers. Surtout que le nombre de morts continue de baisser, mais également le nombre de flash. Pour lui, il faut s'attarder sur les vrais problèmes liés à la route comme l'alcool ou la somnolence.De son côté Chantal Perrichon de Ligue contre la violence routière (LCVR) se félicite des chiffres avancés par la sécurité routière et fustige contre « 40 millions d'automobilistes » qui avance le « nivellement de la pensée par le bas » et « la désinformation et aux démarches populistes ». Elle rappelle que depuis 2003, l'arrivée du premier radar, 36 000 vies ont été épargnées et que sur les 12 derniers mois, la mortalité a chuté de 10,6%. Du côté des élus, Armand Jung (président du CNSR et du PS) demande qu'il y ait aujourd'hui une contre étude faite lors de la publication de telles enquêtes.Heureusement dans cette cacophonie de chiffres et de belles paroles, tout le monde s'accorde (et surtout la FFMC) à lancer une amélioration des infrastructures dangereuses (entre les doubles barrières inexistantes, et la lubie de certains maires de France à installer des « décorations » à effet tueur de motard il y a du boulot). Mais hélas, la vraie protection des usagers coûte cher et surtout ne rapporte pas 730 millions d'euros comme nos boîtes grises.