Et si Tesla volait au secours de Nissan ?
L'INFO DU JOUR - Après l'épisode de la rupture avec Honda, place à un nouveau fiancé ? Le gouvernement Japonais aurait demandé à Elon Musk d'investir dans Nissan, alors qu'au même moment Moody's dégradait sévèrement la note du constructeur de Yokohama mal en point.

À chaque jour ses rebondissements. Au fur et à mesure du déroulement du déjà très long feuilleton des déboires de Nissan, de ses 9 000 licenciements, de ses ventes perdues en Chine et aux États-Unis et de son rapprochement avec Honda avorté, il semblerait que le sort du constructeur japonais dépende désormais d’autres intervenants que de lui-même et de ses troupes.
Des troupes dirigées par Makoto Uchida qui ne devrait, vraisemblablement, pas passer l’hiver à ce poste, puisque Honda réclame sa peau pour ouvrir à nouveau des discussions interrompues depuis quinze jours. Pour rappel, c’est lui qui, outre sa mauvaise gestion de l’entreprise, refusait, lors des échanges avec Honda, que ce dernier ne devienne le véritable boss du nouveau groupe, ou Nissan ne serait plus qu’une simple filiale.
Un ex-premier ministre à la manœuvre
Sauf que les bisbilles entre les deux marques semblent dorénavant échapper à l’une comme à l’autre. Vue l’importance des enjeux, financiers et surtout sociaux, d’une maison Nissan au bord de la faillite, c’est le gouvernement lui-même qui reprend les rênes. Et pas à la légère.
Selon le Financial Times, il aurait tout simplement mis en place une task force chargée de régler le problème, et d’éviter d’avoir à livrer Nissan à Foxconn, le taïwano-chinois toujours prêt à investir et dont Tokyo ne veut pas. À la tête de ce cabinet informel, l’on retrouve Yoshihide Suga qui est tout de même l’ex-premier ministre, c’est dire l’importance de l’affaire.

Ces lobbyistes réunis autour de l'ex-dirigeant ont eu une idée de génie, du moins selon eux : demander à Elon Musk d’investir, et à Tesla de sauver Nissan. D'ailleurs parmi les tauliers de ce petit groupe, on retrouve ancien membre du conseil d'administration de l'Américain.
Pour le moment, le milliardaire n’a répondu ni par l’affirmative, ni par la négative, et il a peut-être même appris la nouvelle en lisant le FT. Toujours est-il que la bourse de Tokyo a immédiatement saisi le message et l’action Nissan a flambé de 9,5% sitôt la nouvelle connue.
Racheter Nissan ou développer des Tesla thermiques ?
Une bourse pour le moins oscillante en fonction des derniers rebondissements de l’affaire. Car la veille, elle avait plongé en apprenant la dégradation de Nissan par Moody’s qui a abaissé la note du Japonais. Pourquoi ce bonnet d’âne ? Pour l’agence de notation, le constructeur paie «sa faible rentabilité due au ralentissement de la demande pour sa gamme de modèles vieillissants». Et Moody’s anticipe aussi une perte sèche sur le prochain exercice.
Il y a donc le feu à Yokohama et c’est l’une des raisons qui incite le gouvernement japonais, via son ex-premier ministre à faire appel à Elon Musk et à se prendre à rêver d’un vaste groupe qui permettrait à Tesla de se diversifier dans le thermique, et à Nissan de bénéficier d’une bonne techno électrique.
Pourquoi pas ? Encore faut-il que le copain de Donald Trump soit capable, et juge rentable, de remettre à flot le vieux paquebot Nissan et fasse ses comptes. Profiter d’une marque en mauvais état ou tout simplement ajouter aux Tesla à batteries de nouveaux modèles thermiques ? That’s the question. Les lobbyistes qui veulent le convaincre avancent aussi l'intérêt que Musk aurait de faire main basse sur les usines de Nissan lui permettrais de rapatrier sa propre production aux États-Unis pour échapper aux taxes sur les voitures étrangères qu'il contribue lui-même à mettre en place. Un acte qui signifiera la fin, plus ou moins programmée de Nissan au pays de l'Oncle Sam, dont c'est le permier marché du Japonais. La fin de Nissan tout court ? L'on guettera les messages sur X d’Elon Musk pour connaître la réponse.
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