Il se tue en vélo fusée à près de 300 km/h
C’est une nouvelle qui détonne dans un monde normé qui s’est donné à une virtualité permise par le progrès. Aujourd’hui, on commande et on cherche des produits homologués, garantis, du dernier cri et qui nous facilite la vie en nous assistant à chaque initiative ou geste. Les savants fous, les conquérants de l’impossible, les héros de l’inutile, c’est du passé. Révolu. Pas vraiment. Il en existe encore et ils payent même de leur vie leur quête dont ils sont les seuls à en saisir les contours.
Il s’appelait François Gissy, il avait 36 ans, et sur sa carte de visite était marquée recordman de vitesse sur vélo fusée. Un titre justifié. En 2014, avec cet engin improbable, il avait atteint la vitesse de 333 km/h. Il a voulu aller plus loin. Mais il a croisé la grande faucheuse.
Des faits relatés dans les colonnes de Ouest France. Un article dans lequel on trouve les propos pleins de retenue du procureur de la République de Colmar. Il ne fustige pas, il ne donne pas de leçon alors que fustiger la recherche absolue de vitesse aurait été si facile à vilipender à notre époque radarisée.
François Gissy était allé sur une ancienne base militaire dans le Haut-Rhin. « Il était connu pour battre des records de vitesses avec des engins bricolés. Il se trouvait sur place avec des membres de sa famille, des membres d'une équipe de tournage, sur une piste désaffectée, sans autorisation. Selon les premiers éléments, 4 secondes après son départ, il était déjà à 298 km/h, il sort de route 3 secondes plus tard, pour une cause qui reste à déterminer - un trou dans la chaussée ou autre chose -, il sort sur l'accotement, à une vitesse qui est encore de 150 km/h ».
« Les gendarmes comprennent très vite que le sportif a voulu battre un nouveau record. Il a succombé à ses blessures très rapidement », a ajouté le procureur. « C'est un sportif reconnu dans son milieu, victime de sa passion qui a pris le risque pour sa passion ». Ses engins, des « vélos fusées », fonctionnaient à la vapeur d'eau chaude. Selon les DNA, François Gissy, avait atteint la vitesse de 333 km/h en 4,8 secondes, le 7 novembre 2014 sur la piste du Castellet (Var).
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