Ils ne veulent plus rouler en Tesla
Exaspérées par les prises de position politiques du milliardaire nombre d’entreprises, et une partie de l’opinion publique, ne veulent plus rouler en Tesla.
Ils ne veulent plus de Tesla. En août dernier déjà, Caradisiac relatait ô combien les positions d’Elon Musk portaient préjudice à sa marque automobile Tesla. Depuis les choses n’ont qu’empiré.
Ces dernières semaines l’attitude du milliardaire, ne cesse de semer le trouble auprès des entreprises, mais aussi de l’ensemble de l’opinion. Notamment en Allemagne. Son soutien au parti d’extrême droite AFD et ses récentes déclarations sur le « trop d’attention portée à la culpabilité du passé » au moment des 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz, ont ulcéré plusieurs grandes sociétés d’outre Rhin. Pour manifester leur réprobation, plusieurs d’entre elles appellent à boycotter Tesla de leur flotte. Au premier rang desquelles l’entreprise Lichtblick
Le fournisseur d’énergie allemand a annoncé via LinkedIn qu’il ne renouvellerait plus aucun contrat avec Tesla. Kevin Lütje, responsable des biens immobiliers de LichtBlick, a déclaré : « Le soutien d’Elon Musk à Donald Trump et à un parti populiste et d’extrême droite est totalement incompatible avec les valeurs de LichtBlick : diversité, tolérance et démocratie. Nous continuerons à promouvoir la mobilité électrique et la protection du climat, mais avec d’autres fournisseurs ».
Appels au boycott de Tesla dans les flottes
Sur la même longueur d’onde, la société d’électricité renouvelable Badenova de Fribourg, a elle aussi décidé de ne plus utiliser à l’avenir de Tesla dans son parc automobile. Son PDG Hans-Martin Hellebrand met directement en cause, « les actions d'Elon Musk » mais aussi son rôle dans le gouvernement Trump et les éventuels conflits d’intérêts qui peuvent en découler.
Le négociant en quotas d’émissions carbone, Emovy, a également décidé de tourner le dos aux wattures Tesla. « Étant donné que Musk s’est immiscé dans la politique allemande et qu’il a soutenu l’AFD (Alternative for Germany), je considère qu’il est de notre devoir d’adopter une position claire », a expliqué Manuela Hotop, PDG d’Emovy, via LinkedIn. « Les véhicules Tesla existants seront utilisés jusqu'à la fin des contrats de crédit-bail, après elles quitteront notre flotte » souligne la société.
En août, la chaîne de pharmacies Rossmann avait déjà annoncé bannir Tesla de sa flotte en raison du soutien d’Elon Musk au nouveau président américain. Au cœur de l’été la nouvelle était tombée à la façon d’un couperet : « à partir de maintenant, Rossmann n’achètera plus de véhicules Tesla pour sa flotte. » Conformément à sa politique RSE, le géant pharmaceutique veut rester en accord avec son image d'entreprise socialement engagée. Raoul Rossmann, porte-parole de la direction, épinglait alors la contradiction entre « la mission de Tesla de contribuer à la protection de l’environnement par la production de voitures électriques et le soutien d’Elon Musk à Donald Trump » climatosceptique patenté et partisan de nouveaux forages pétroliers.
Les politiques s'en mêlent
Au-delà de la sphère entrepreneuriale, les appellent au boycott de la marque se multiplient jusqu’aux instances politiques. La semaine dernière en Pologne, le ministre Sławomir Nitras appelle à ce « aucun Polonais ne devrait plus acheter une Tesla. » Les automobilistes eux-mêmes se montrent gênés par l’attitude du patron de Tesla. Le ministre des Affaires étrangères, français, Jean-Noël Barrot, déclare que le parti de Donald Trump devra « assumer » les propos du milliardaire Elon Musk. « Soit c’est un choix assumé, notamment vis-à-vis de l’AfD, qui est un parti d’ultra-droite qui flirte avec les idées néonazies. Et alors, il faudra que le parti républicain […] assume de lier son destin avec celui d’un parti qui représente tout ce que le parti républicain a toujours combattu. »
Les livraisons de modèles Tesla ont fléchi de 1 % en 2024. Avec 1,79 million véhicules livrés sur l’année la marque enregistre le premier recul de son histoire, alors même qu’elle anticipait une « légère augmentation ». Elon Musk ne semble guère inquiet. Le milliardaire compte davantage tirer profit de ses futurs robotaxis et des ventes de ses droits d’émissions aux constructeurs européens que de ses futurs modèles de wattures.
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