Interview de Bruno BOHRER, délégué de la section « motos anciennes » au sein de la ligue des Clubs Motocyclistes de la police nationale et disciplines associés.
Le club motocycliste de la sûreté nationale est né officiellement le 3 décembre 1950. Il sera affilié à la FFM trois mois plus tard, soit le 3 mars 1951, puis agréé auprès du ministère de la jeunesse et des sports.
La ligue des clubs de la police nationale et disciplines associés regroupe plus de 3400 adhérents constitués principalement de motards de la police nationale, mais aussi de civils.
Son but est de nouer des liens entre des hommes (et des femmes) de milieux parfois différents, et de mentalités bien souvent opposées, , que ce soit aussi bien dans les compétitions sportives que dans tous les domaines relatifs à la moto.(ballades, motos anciennes etc……..).
Des noms célèbres tel que Raymond Loizeaux dans les années 80 (63 rallyes raids à son actif dont 22 Paris Dakar) ou plus près de nous Gwen Giabbani (champion du monde d'endurance 2009) et Ludivine Puy (enduro et rallyes raids) que vous retrouvez régulièrement sur Caradisiac.
Rencontre avec le délégué de la section « motos anciennes ».
Depuis quand existe le Club Motocycliste de la Police Nationale ?
Le club a été créé par des motards de la police nationale en 1950. Actuellement, il fait parti de la fédération des sports de la police nationale. Dans cette fédération, il y a une ligue nationale moto et disciplines associées car on a aussi une section de voitures de course principalement pour les rallyes. Il faut savoir qu'au sein de la ligue nationale des clubs motocyclistes , il y a douze clubs répartis dans toutes les régions. Chaque club est autonome. Notre ligue rassemble près de 3400 adhérents , ce qui nous classe dans les plus grands clubs moto de France. Nous sommes représentés dans toutes les disciplines du sport moto. Bien entendu, il y a une section motos anciennes, et c'est pour cela que nous sommes présents ici sur ce salon. C'est une façon de faire connaître notre club par l'intermédiaire des vieilles motos.
Donc, vous possédez un parc d'anciennes motos de la police ?
Tout à fait, nous avons d'anciennes motos de la police auxquelles viennent s'ajouter nos motos personnelles que nous mettons à la disposition du club. Nous faisons aussi des démonstrations comme par exemple des ouvertures de défilés en tenues anciennes.
Dernièrement, nous nous sommes déplacés à Aix en Provence avec six série 2 en tenue d'époque. Nous avons été contactés pour faire l'ouverture d'un défilé en Allemagne avec 40 000 motards. Ensuite, nous faisons des voyages à thème en travaillant avec l'éducation nationale.
Parmi les divers sujets déjà traités, il y a eu Arthur Rimbault, la démocratie en Amérique Latine avec un périple sur les traces du «Ché », nous avons également travaillé sur un peintre, Zoran MUSIC, interné durant la deuxième guerre mondiale dans le camp de concentration de Dachau.
Le moyen de déplacement, en moto ancienne, nous permet de véhiculer une image différente. Nous y associons toujours le travail fait en amont par les élèves et notre but est de le valoriser en le montrant dans diverses expositions.
C'est notre façon de fonctionner.
Vous travaillez avec des établissements dits « difficiles » ?
Il est vrai que nous avons l'habitude de travailler avec des collèges situés en Zone d'education Prioritaire mais nous sommes ouverts à tout. Dans le monde des motos anciennes, il y a beaucoup d' »anciens ». Regarde la moyenne d'âge ici (nous sommes au salon Moto Légende) donc si nous ne mettons pas le pied à l'étrier aux plus jeunes, la relève sera difficile. Le message que l'on veut faire passer aussi, c'est que tu peux faire des choses avec peu de moyens.
Aujourd'hui, s'ils n'ont pas l'ordinateur, le portable et tout ce qui va avec, ils sont perdus. On veut juste leurs prouver qu'on peut également vivre de belles choses sans ça. En plus, une vieille bécane ou un vieux side-car sont des moyens de communication extraordinaire.
Comment ça se passe au niveau des établissements ? C'est eux qui vous contactent ?
Non. En fait, nous démarchons les établissements afin de trouver des enseignants intéressés par nos projets qui se veulent éducatifs, culturels et sportifs.
Actuellement, nous avons un projet sur Georges Moustaki, la Méditerranée, la ville d'Alexandrie. Le but est de réaliser un bouquin afin de faire travailler des lycéens sur la rédaction, l'histoire, la géographie, la photographie, l'art plastique etc.… l'idée est de les amener à créer quelque chose. Notre but est de montrer ce travail dans diverses expositions et ensuite, avec nos motos anciennes, nous partirions à Alexandrie pour déposer cet ouvrage à la grande bibliothèque de la ville. Tout est prêt mais nous n'avons à l'heure actuelle aucune réponse d'enseignants intéressés.
Et en marge de ça, vous faites de la restauration de motos anciennes ?
Oui, c'est notre passion et nous restaurons les motos dans nos garages privés . Mais attention. C'est du bénévolat. Nous y travaillons pendant notre temps libre. Nous sommes une association loi 1901.
OK. Peux-tu nous parler un petit peu de ce side-car qui est exposé ?
C'est un side-car de dépannage de la police parisienne. A l'origine, il était destiné à la casse et ce sont nos anciens qui l'ont récupéré avant qu'il ne soit détruit. Il y en avait deux mais l'autre a été ferraillé. A l'époque, ils n'avaient pas la place pour tout stocker et puis ça ne se faisait pas. Quand le matériel était réformé, il partait au Domaines. Alors les anciens se sont dit : « c'est quand même quelque chose de particulier, ce serait dommage que ça disparaisse ». Pour l'anecdote, cela a donné l'idée à une société de dépannage sur Paris qui a équipé un Gold Wing avec un side-car pour intervenir notamment dans les sous-sols.
Donc à l'époque, quand un motard de la police tombait en panne, le mécanicien partait avec le side-car. Soit il mettait une moto de remplacement sur le side-car et revenait avec la machine en panne, soit il partait à vide et ramenait la moto ainsi que le collègue. La moto est une BMW R60 de 600cc. Le châssis du side-car a été modifié afin de pouvoir faciliter le chargement.
Au niveau conduite, ça donne quoi ?
C'est très particulier pour ne pas dire inconduisible. A vide, c'est très chaud car il n'y a pas de poids dans le panier. Chargé, on dépasse les 600 kg !!!... Mais à l'époque, on se débrouillait avec ce que l'on avait.
Merci Bruno pour ces précisions et bonne continuation dans tes projets.
Je profite pour te donner quelques liens où tu pourras voir ce que nous faisons et notamment notre périple en Amérique Latine sur les traces du « CHE ».
http://www.lemondeautourdelamoto.com/
https://www.youtube.com/watch?v=FGBAHc6Ptsk
http://www.dailymotion.com/sidecar1
http://www.myspace.com/22vlalestroismotardsmousquetaires
http://americabmwlatina.blogspot.com/
Merci à toi et à bientôt.
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