Interview - Magali Langlois nous dévoile ses plans pour 2010

Magali Langlois a vécu une année 2009 particulière. Entre l'arrivée de la Yamaha R1 2009, toute nouvelle moto difficile à cerner, et sa participation aux 8H de Suzuka, la découverte était de mise. Magali revient pour nous sur 2009 et nous parle déjà de 2010.

Bonjour Magali. Comment qualifierais-tu cette année 2009 ?

Ca a été pour moi une saison difficile mais tellement riche. Difficile en championnat de France Superbike et riche lors de mon voyage à Suzuka. Elle a été difficile car il m'a fallu repartir de 0 au niveau de la moto, du pilotage et des réglages. Nous sommes repartis d'une feuille blanche. Durant toute la saison, je n'ai pas su améliorer mes chronos hormis au Vigeant pendant la séance de qualification.

Comment expliques-tu ces difficultés ?

En fait, avec cette nouvelle moto, je dois complètement revoir mon pilotage. J'ai un style assez coulé où je passe avec beaucoup de vitesse de passage. Hors, pour en avoir parlé avec Sébastien Gimbert, il ne faut pas du tout roulé comme cela avec la nouvelle R1. Il ne faut pas conduire dans les tours et utiliser la traction. En gros, tu arrives vite, tu freines comme un sourd et tu utilises la traction. Il faut vraiment que je travaille là-dessus. La R1 a tout gagné en 2009, donc je dois pouvoir réussir aussi.

2009 est également une saison où tu as connu pas mal de chute ?

Oui c'est sur et pas que de ma faute. 2 fois, on me rentre dedans et une autre fois, j'ai eu un problème technique. Lors du warm-up au Vigeant, j'ai cassé un tube de fourche. J'ai donc fait les 2 manches avec un tube préparé au niveau de la détente et un tube stock pour la compression (les réglages se font sur chaque tube sur la R1 NDLR) C'était inconduisible et lors de la 1ère manche, j'ai chuté.

Albi a aussi été un week-end très difficile où je n'ai pas réussi à me mettre dedans. C'était un circuit que j'aimais bien mais là, ils l'ont modifié ce qui le rend peu intéressant. C'est un circuit de moteur et il subsistait quelques parties sympa mais là, c'est elles qu'ils ont modifiés.

Y'a-t-il des points positifs sur cette saison en championnat de France?

Oui bien sur. J'ai fait un très bon week-end au Mans où j'ai progressé à chaque séance pour établir mon nouveau record absolu malgré que je n'y avais pas roulé depuis 18 mois.

Et au final, je me classe comme en 2008. En comptant sur l'augmentation du niveau de ce championnat, c'est plutôt bien.

Et ton année 2009 a été marqué par ta participation au 8H de Suzuka. Une apothéose ?

C'est vrai que d'inscrire cette course à un palmarès, c'est génial. Je suis arrivé là-bas tel un pilote d'usine sur un circuit gigantesque. Le tour fait 6 km. Je n'avais qu'à rouler et ne rien m'occuper d'autre. J'ai toujours rêvé de ça. Le team m'avait fait une combi spéciale, un casque perso, bref, tout était réuni pour passer un bon moment.

Comment c'est déroulé ce séjour ?

Je n'ai pas pu beaucoup roulé avant la course. En gros, j'ai chuté sur une trace d'huile après mes 3 premiers tours. Et là-bas, au Japon, ils ne viennent te chercher qu'à la fin de la séance. Donc si tu chutes, tu ne roules plus. Ensuite, je n'ai pas pu travailler les réglages car il a plu. Je n'étais pas qualifié à l'issue de la 1ère qualif et j'ai dû faire ma superpôle pour y parvenir dans la seconde. On part 28e avec un 2''14 alors que les meilleurs roulent en 2''07. C'est tout simplement dingue. Et pendant la course, il a beaucoup plu donc on a fait une course prudente sans chute ce qui nous permet de terminer 22e pour un objectif annoncé de 30e. C'est vraiment super.

Comment s'est passé ton intégration dans ce team ?

Il faut savoir que le team existe depuis 25 ans. Ils sont bien structurés. Ils ont beaucoup apprécié mon accessibilité et ma disponibilité auprès des médias, lors des séances de dédicaces. Et puis j'ai eu un très bon relationnel avec l'équipe féminine qui s'occupait des chronos par exemple. Les relations avec les pilotes ont été très bonnes et le team n'a jamais eu autant de retombé médiatique depuis leur création. Ca c'est vraiment super bien passé.

Comment envisages-tu la saison 2010 ?

Je ne cache pas que ça va être très dur financièrement. Malgré ça, je repars avec Christophe Riboullet. J'attends encore quelques réponses de partenaire après avoir eu la confirmation de d'autre. Quoiqu'il en soit, je pense que la saison 2010 sera moins difficile que 2009 car l'année passée, nous avons eu beaucoup d'investissement car rien de la moto 2008 n'allait sur la moto 2009. Il a donc fallu tout racheter pour préparer la moto et tu connais mon homme, il ne voulait pas le faire à moitié. Là, on va réutiliser nos pièces donc ça devrait aller mieux.

Tu t'engages donc dans une nouvelle saison en championnat de France Superbike ?

Je me suis inscrite mais j'attends la réponse pour savoir si mon engagement a été retenu. Il y a beaucoup d'inscrit cette année. On devrait avoir la réponse début février. Le championnat 2010 promet d'être un cru exceptionnel. Et à dire vrai, je n'ai pas du tout réfléchit à ce que je ferai si je n'étais pas retenu. Je suis de nature optimiste donc je n'y pense pas.

Penses-tu pouvoir faire de l'endurance ?

Pour le Mans et le Bol d'Or, c'est clairement non à cause du coût. Et puis je dois bien reconnaître qu'après avoir vécu ce que j'ai pu vivre à Suzuka, et bien on prend des goûts de luxe. Je monte, je roule et je ne m'occupe de rien alors qu'ici, il faut que je fasse tout. Mais le principal frein, reste les sous.

As-tu pour projet de retourner à Suzuka ?

Effectivement, depuis le mois de novembre, nous travaillons pour retourner à Suzuka. Je serai au Japon dès le 12 juillet et j'aurai 3 ou 4 jours d'essais sur le circuit avant les essais officiels des 8 H. Cela permettra d'arriver à la course dans de meilleures conditions.

Merci beaucoup Magali et bonne saison 2010.

Photos : site de Magali Langlois