L'Ariya Nismo est-il un SUV sportif ? Notre avis en exclusivité
PRISE EN MAINS - Nissan Motorsport, plus connu sous le nom de Nismo, fête cette année, ses 40 ans. Contraint par les normes de pollution, le label a choisi l’Ariya, un imposant crossover électrique comme représentant « sportif » de la gamme en Europe.
Nismo, la division haute performance de Nissan a fait ses armes dans la compétition avant de s’attaquer à plusieurs modèles emblématiques de la gamme comme la GT-R ou encore le Z. Malheureusement, en Europe, cette belle histoire s'est terminée il y a déjà quelques mois, avec l'arrêt de la commercialisation de la GT-R et du 370 Z.
Nismo avait pourtant de quoi assurer la relève avec le nouveau Z, son coupé sportif doté d'un V6 de 400 ch, mais pour d'évidentes raisons de normes anti-pollution et de malus, Nissan a fait le choix de ne pas l’importer sur le Vieux Continent.
Orphelin de tout véhicule à caractère sportif dans sa gamme en Europe, Nissan a sélectionné l’Ariya, un crossover électrique familial de 2,2 tonnes pour réintroduire le label Nismo. Comme un choix par défaut, car en attendant le renfort en 2026 de la remplaçante de la Micra, l'Ariya assure seul (avec la vieillissante Leaf), l'offre 100% électrique du constructeur. Quant à la prochaine GT-R attendue pour 2026, Nissan reste attentif à l’évolution des tendances et à la croissance irrégulière du marché de l’électrique. Annoncé électrique, Godzilla pourrait finalement embarquer une simple hybridation. A ce jour, « Nissan étudie toutes les pistes avec pour seul objectif, proposer une vraie voiture de sport », comme nous a expliqué Tamura-san, le père de GT-R moderne.
L’Aryia Nismo se dote pour l’occasion d’un léger kit carrosserie composé d’un bouclier avant agressif et d’un becquet à arrière spécifique. Ces deux éléments ne tombent pas dans la caricature et profitent à l’aérodynamisme et notamment au délestage de la voiture permettant d’améliorer l’efficience. Ces éléments sont soulignés par un liseré rouge et le coloris emblématique de Nismo Gris Shinobi livré de série parmi 4 autres coloris dont le très saillant dont le noir Kudo. L’ensemble repose sur des jantes ENKEI mates de 20’’ équipées de Michelin Pilot Sport EV. Sans être trop ostentatoire, l’Ariya Nismo conserve son design futuriste, bien plus attrayant qu’une Model Y ou une Volkswagen ID.4.
A bord, le traitement est un peu plus sportif avec une planche de bord recouverte d’Alcantara, des sièges au dessin spécifique offrant un meilleur maintien et quelques touches de rouge. Malgré ses badges Nismo, cet Ariya conserve ces prédispositions de bonne voiture familiale avec des volumes garantissant aux occupants un très bon niveau de confort et un coffre bien dimensionné. Ce qui intéresse, ici, c’est le riche contenu en équipements. En effet, l’Ariya déjà très compétitif dans ce domaine ajoute le chargeur embarqué de 22 kW (une bonne nouvelle car celui de base est de 7,4 kW) à une dotation de série comprenant le toit ouvrant panoramique, l’affichage tête haute, le système audio Bose à 10 HP ou encore le Pro Pilot Park (pour se garer automatiquement) pour un surcoût maîtrisé. Comptez 59 300 € prix catalogue et 53 300 € après remise (sur le site configurateur). Un tarif qui pourrait être encore plus compétitif avec le bonus, mais l’Ariya est fabriqué au Japon et ne peut y prétendre.
Nismo a logiquement choisi la version la plus puissante du catalogue. A savoir l’Ariya e-4ORCE équipé de deux moteurs (un sur chaque essieu). La puissance grimpe ici à 435 chevaux pour un couple de 600 Nm. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 5 s et la V-max reste à 200 km/h. Des chiffres moins spectaculaires que ceux d’une Tesla Model Y Performance ou qu’une Hyundai Ioniq 5 N (609 chevaux en permanence et jusqu’à 770 Nm de couple).
L’Ariya Nismo délivre des accélérations musclées mais bien moins violentes que ses concurrentes. Toutefois, grâce à sa transmission intégrale « intelligente », le SUV japonais ne se contente pas des lignes droites. La répartition du couple (avant/arrière) et un freinage appliqué indépendamment sur chaque roue permet d’améliorer la motricité et la stabilité. Par exemple le système aide à réduire le roulis en appui et la plongée au freinage par un frein moteur régénératif. Cette technologie ne transforme pas l’Ariya en voiture de course mais renforce son efficacité. Un son de navette spatiale à l’accélération et de micro-onde au lever de pied s’échappe des hauts parleurs, lorsque le mode Nismo est engagé.
De base, l’Ariya délivre une tenue de route de bon niveau, alliant un très bon maintien en courbe et un niveau de confort élevé. Nismo a revu les trains roulants pour l’occasion : suspensions, barres stabilisatrices et freinage ont été adaptés mais la différence n’est pas vraiment flagrante. La direction est un peu plus consistante mais le poids élevé de l’Ariya se fait sentir à chaque changement de cap, générant un petite inertie. L’adhérence en courbe est garantie par une gestion efficace de la transmission intégrale mais aussi grâce à l’excellent grip des pneumatiques Michelin. En revanche, les freins ne suivent pas. Ces derniers sont très vite à la peine pour stopper l’engin de plus de 2 tonnes comme nous l’avons constaté après quelques tours de circuit, un endroit où l’Ariya n’a définitivement pas sa place. Ces derniers manquent de mordant mais surtout d’endurance. On s’étonne que Nismo n’ai pas opté pour des disques ventilés.
Au sein de la gamme Nissan, l’Aria n’est pas le candidat naturel pour être l’unique représentant de Nismo en Europe. A la question, est ce une voiture de sport, la réponse est non. Toutefois, le rapport prix prestations n’est pas à négliger car cette version Nismo gagne en look, en performance mais aussi en équipements, sans faire flamber la facture.
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