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L’auto des voisins – Georges, retraité breton, s'est entiché d’une Mercedes CLS abandonnée sous un arbre

Dans Rétro / Autres actu rétro

Michel Holtz

Après avoir découvert la voiture d'un ami qui ne roulait plus depuis trois ans, ce retraité de Carnac en Bretagne décide de la racheter. Une bonne idée : la berline-coupé allemande dotée d'un V6 est en parfait état pour un kilométrage pas trop élevé et une somme raisonnable.

L’auto des voisins – Georges, retraité breton, s'est entiché d’une Mercedes CLS abandonnée sous un arbre

Georges apprécie les belles autos qui durent longtemps. Si en plus, sous le capot, elles disposent d’un V6 essence, c’est pour lui un gage de longévité supplémentaire. C’est ainsi que durant de nombreuses années, ce retraité de Carnac, dans le sud de la Bretagne, a sillonné la France à bord d’un coupé Peugeot 407 équipé d'un 6 cylindres de 210 ch. Une auto qui lui servait, accessoirement, à rendre visite à son vieil ami de Langon en Gironde.

Ce dernier est viticulteur de son état, et le trajet de 530 km entre la cité des menhirs et Langon est souvent l’occasion de faire provision de quelques belles bouteilles. C’est dans cette intention que Georges prend la route au cours de l’été 2020. « Mais au milieu du trajet, la 407 s’est arrêtée net. » Son conducteur parvient tout de même à rejoindre in extremis une aire d’autoroute ou le coupé rend son dernier souffle, moteur bloqué, « sans aucune alerte. Pas le moindre voyant ne s’est allumé ».

L’auto des voisins – Georges, retraité breton, s'est entiché d’une Mercedes CLS abandonnée sous un arbre

L’auto des voisins – Georges, retraité breton, s'est entiché d’une Mercedes CLS abandonnée sous un arbre

 

La période est au chassé-croisé estival, et, malgré son insistance auprès de l'assistance de son assureur, aucune auto de location n’est disponible. Pas de problème : l’ami vigneron est prévenu et il saute dans sa voiture pour venir récupérer le naufragé. En l'attendant, entre deux cafés de station-service, Georges regarde sa 407 s'éloigner sur une remorque, direction la casse :"changer le moteur était bien trop cher pour une auto de quinze ans". 

Après quelques jours de farniente à Langon, l’assistance lui trouve enfin une voiture avec laquelle il fait le voyage retour, « le coffre chargé de bouteilles ». Un retour et une longue route en solitaire qui l'incitent à la réflexion.

En se disant qu’il va bien falloir acheter une auto, Georges se remémore alors celle qu’il a vue, dans la propriété de son ami, tout près du chai. « Une jolie Mercedes qui traînait là, sous un arbre. Depuis quelque temps déjà ». Depuis trois ans exactement, et sans bouger. C’est ce que son copain, qui dispose de trois autres véhicules, lui confirme lorsqu’il l’appelle, de retour à Carnac, avec l’intention de la lui racheter.

Ceci n'est pas une voiture, mais une pionnière

Pourquoi pas ? Le vigneron est partant. Mais lorsqu'une auto passe trois ans sans rouler, les dégâts peuvent être importants. Sauf qu'une charge de batterie plus tard, la voiture redémarre, sans problème.

Son propriétaire, scrupuleux, se renseigne néanmoins auprès du concessionnaire local pour connaître l'état exact du véhicule. D'autant que la voiture en question n'a rien d'une Mercedes basique : c'est une CLS 350, la berline-coupé pionnière qui a inspiré une lignée de voitures de ce style particulier, de la Volkswagen Arteon à la Peugeot 508. Et sous le capot de cette 350 trône un V6 essence de 292 ch en parfait état qui n’a que 113 000 km.

Elle cote entre 13 000 et 17 000 euros et comme l’affaire se fait entre amis, va pour 13 000. « Sauf qu’il m’a expliqué qu’il y avait près de 5 000 euros de travaux. Il fallait changer les pneus, évidemment, mais aussi la batterie, la chaîne de distribution, par prudence et procéder à une grosse révision générale ».

L’auto des voisins – Georges, retraité breton, s'est entiché d’une Mercedes CLS abandonnée sous un arbre

En principe, ce type de travaux est à la charge de l'acheteur et pour Georges, qui s'apprête à renoncer, l’addition commence à être élevée. D’autant que sa femme Marie-Françoise voit arriver la grande berline allemande d’un mauvais œil. Le prix des pièces et les tarifs d’entretien chez Mercedes sont dissuasifs pour elle.

Il prévient son ami de son renoncement. « C'est là qu'il m'annonce que j'ai gagné et qu'il prend les réparations à sa charge, en me traitant de Breton ». Ce qui, pour le Girondin, signifie que son ami de Carnac est un fieffé négociateur. « Mais ce n'est pas tout. Il voulait faire refaire la peinture de l’auto par un ami à lui. Une affaire à 1 500 euros ». L’ami n’étant pas dispo, le prix de la peinture non faite a été soustrait de la facture et au final, le Breton rusé a acheté sa CLS 11 500 euros.

Une berline coupé sans la moindre panne

Depuis, 6 mois se sont passés et même madame est satisfaite de la Mercedes. « Elle a fini par avouer que c’est quand même très confortable de voyager à bord. » Pour préserver la paix des ménages, la berline-coupé a même eu la bonne idée de ne montrer aucun signe de fatigue. Pas la moindre panne à signaler. Il faut dire que son niveau d’équipement n’est pas extraordinaire. « Je me méfie de tout ce qui est électronique et sur cette auto, il y a la clim automatique, les vitres électriques, c’est tout et c’est très bien comme ça ». En plus, elle ne dépasse guère 10 l/100 km en usage courant.

Inutile donc de demander à Georges s’il regrette son achat. « Certainement pas, je ne regrette même pas la 407 ». Il s'empresse d'ailleurs de refuser les offres que des amateurs peuvent lui faire pour lui racheter son vaisseau et envisage encore de nombreuses virées vers la Gironde où l’attendent son ami viticulteur et ses bons crus.

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