La Citroën Ami, la meilleure amie des comptables
La nouvelle mini urbaine des Chevrons déboule à un tarif canon grâce à de petites astuces qui font faire de grandes économies. Des astuces que les autres constructeurs, et leurs services financiers, devraient regarder de près. Pour leur éviter d’avoir à désosser la voiture sans permis, nous nous sommes permis de le faire pour eux.
Et si l’Ami avait tout compris ? Et si l’équation miracle, celle que recherchent tous les constructeurs, tenait dans ses 2,41 m de long ? Car ce dont rêve tout concepteur d’une voiture destinée au plus grand nombre, c’est d’abaisser au maximum le prix de revient de son modèle pour obtenir un prix de vente riquiqui, quitte à empocher une marge bénéficiaire réduite. Dans cette configuration, pour gagner de l’argent, il faut vendre beaucoup d’autos pas chères. Ce calcul est celui du low cost et de son représentant presque unique : Dacia. Sauf que Citroën a poussé le bouchon beaucoup plus loin que le Roumain. L’Ami ferait presque passer la Sandero pour une supercar, tellement la première est allée dénicher des astuces économiques pendant que la seconde se prend pour une cigale dilapideuse de pognon.
Ce sens aigu des économies de la part des responsables du projet Ami devrait d’ailleurs être étudié de près, et pas seulement par les cadres de Dacia. Facilitons leur donc la tâche et édictons les 10 commandements qui permettent de grappiller des euros, de parvenir à vendre une auto à 6 900 euros, et de gagner de l’argent sans pour autant en fabriquer des millions puisque les objectifs de cette Ami sont modestes et ne dépassent pas 20 000 unités par an. Évidemment, toutes ces astuces ne sont pas reproductibles sur des voitures traditionnelles, mais quelques-unes pourraient bien inspirer les concepteurs des autos de demain.
1er commandement : le nombre de pièces tu réduiras
Pour fabriquer une voiture, il faut assembler, en moyenne, 30 000 pièces, sachant que certains modèles en utilisent deux fois plus et d’autres trois fois moins. Mais l’Ami quant à elle, explose tous les records et se contente de 250 pièces. Comment ? Il reste neuf commandements pour le savoir.
2e commandement : une voiture parfaitement symétrique tu dessineras
Une face avant n’a rien à voir avec une face arrière. Un capot moteur devant, un hayon derrière : une voiture doit être ainsi. Mais pas l’Ami. Elle n’a ni capot, ni coffre. Les bagages ? on s’en débrouille. Et de toute façon, on ne part pas à Palavas-les-Flots avec cette auto. Alors autant créer une pièce unique et similaire à l’avant comme à l’arrière. À l’emplacement des feux, on colle des optiques rouges derrière et translucides devant et le tour est joué. En plus, cette symétrie donne une touche rigolote à l’ensemble. Le design par l’économie, ça peut même être joli.
3e commandement : des portes antagonistes tu installeras
Toujours au rayon économie de pièces, les designers de l’Ami se sont penchés sur les portières et ont décidé d’en concevoir une seule. Va pour le côté passager. Et le conducteur ? c’est très simple : il suffit d’utiliser exactement le même modèle et d’en inverser l’ouverture. Le tour est joué et pas mal d’euros sont gagnés.
4e commandement : les vitres à ouverture électrique tu oublieras
C’est contraignant les vitres électriques. Il faut un moteur, un bouton, un mécanisme complet. Et lorsqu’elles sont manuelles, avec une bonne vieille manivelle, elles nécessitent presque autant de pièces et d’investissement. Mais chez Ami on est plus habiles que ça. Pour l’ouverture des fenêtres, il a suffi de couper la vitre en deux, d’installer deux petites charnières et le tour était joué. « Mais comment expliquer ça aux clients, chef ? Ils vont nous prendre pour des pingres. » Aucun problème. « Dites leur que c’est un hommage à la 2CV qui avait les mêmes vitres ». Le tour est joué et les pépettes sont économisées.
5e commandement : airbags, ABS et ESP tu éviteras
C’est bien les airbags, c’est utile en cas d’accident. Quant à l’ABS et à l’ESP, ils évitent d’en avoir. Oui mais tous ces systèmes coûtent un bras. Comment s’en passer alors qu’ils sont obligatoires dans une voiture ? De même, comment se passer des structures déformantes indispensables dans un crash-test d’homologation ? Il suffit de fabriquer une voiturette pour échapper à ces contraintes. C’est que Citroën ne destine pas spécialement son Ami aux ados dès quatorze ans. Mais il se trouve qu’ils sont concernés par cette catégorie et que l’Ami est beaucoup moins chère à fabriquer sans permis.
6e commandement : le poids tu limiteras
La nécessité de légèreté est un vieux souci d'ingénieur automobile,. Mais si la légèreté permet d’aller plus vite, elle offre également la possibilité de faire des économies. Cette Ami ne pèse que 471 kg, soit la moitié des plus légères des voitures traditionnelles. Ce poids plume lui permet d’embarquer un tout petit moteur, avec une toute petite batterie. Autant de tout petits sous d'épargnés.
7e commandement : les pièces des copains tu piqueras
Il est néanmoins un domaine où cette Ami a copié sur les marques low cost : l’utilisation de pièces existantes sur d’autres autos. En l’occurrence la petite électrique dispose du train avant de la Peugeot 208. Un système fabriqué à des centaines de milliers d’exemplaires chaque année qui est donc beaucoup plus rapidement amorti qu’une pièce spécifique à l’Ami du haut de ses 20 000 exemplaires annuels.
8e commandement : les commandements tu économiseras
Il est absolument logique que les 10 commandements de la course à l’économie de la Citroën Ami ne comportent que 8 commandements. Il n’y a pas de petit profit.
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