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Lancia Stratos HF Stradale : un ersatz du mythe ?

Dans Sport Auto / Rallye

Michel Holtz

LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Si la Lancia Stratos de course a dominé son époque, il n'en était pas de même pour sa version routière Stradale, surtout destinée à obtenir l'homologation pour courir en championnat du monde.

Lancia Stratos HF Stradale : un ersatz du mythe ?
La version routière de la Stratos diffère assez peu de la voiture de course, du moins extérieurement.

Impossible de passer à côté du personnage, puisqu’il aura été de toutes les grandes aventures automobiles italiennes des années 70. À l’origine des Miura et Countach chez Lamborghini, et de la Montreal chez Alfa, entre autres, Marcello Gandini aura aussi créé l’une des plus belles autos de course de la décennie, alors que dans ce domaine, l’esthétique est généralement la dernière roue du bolide.

Mais avant de devenir la Lancia Stratos légendaire, l’auto n’est qu’un vague projet dans un recoin de la tête de Cesare Fiorio. Depuis 1965, le directeur de Lancia Corse (Course) surfe sur les victoires en championnat du monde des rallyes avec une Fulvia préparée aux petits oignons.

Il faut remplacer le soldat Fulvia

Sauf que Fiorio voit que la concurrence s’active. Alors, en 1971, il a une idée. Le règlement impose aux constructeurs de n’engager que des autos, même si elles sont très préparées, issues de la série. Elles doivent être produites, au minimum, à 500 exemplaires pour être homologuées en championnat. 

Mais le patron taquin décide de faire l’inverse : produire un bolide d’abord destiné à la course et, ensuite, que les ingénieurs de production se débrouillent pour en tirer 500 exemplaires vendables au grand public. Pour autant, il veut tout de même que son auto, même si elle doit avant tout être efficace, dispose d’un design unique et se fasse remarquer. Fiorio se souvient qu’un an auparavant, au salon de Turin 1970, Lancia présentait un très curieux engin, un concept car uniquement conçu pour le fun et pour rien : la Stratos HF zéro

Des feux escamotables pour la Stradale pour céder à la mode.
Des feux escamotables pour la Stradale pour céder à la mode.

Au crayon, et ça se voit, on retrouve Marcello Gandini, chef designer chez Bertone. Le nom du concept, stratosphérique, sied à Fiorio, mais la ligne est too much, trop trapézoïdale, trop science fictionnesque, trop basse (84 cm). En revanche, l’architecture à moteur central arrière fait parfaitement l’affaire. 

Alors Lancia Corse passe commande à Gandini d’une auto de course plus raisonnable dans son style. Le designer se penche dessus durant l’été 71 et, à la rentrée, présente la Stratos HF, aux lignes assez éloignée de la zéro, mais toujours aussi "gandinesque". Elle est dévoilée dès novembre de la même année au salon de Turin.

La suite est connue et les lauriers de la Stratos aussi : 17 victoires en championnat du monde, une palme pilote en 78, et de multiples autres trophées. Sauf qu’il a bien fallu se résoudre à fabriquer d’urgence des Stratos de série, histoire de ne pas être disqualifié. 

La ligne est respectée, pas la mécanique.
La ligne est respectée, pas la mécanique.

Alors les ingénieurs de production se sont penchés sur la bête. Côté carrosserie, pas de souci. Il leur a suffit de glisser des phares escamotables, la grande mode du moment. Côté moteur, l’affaire est plus délicate. Pas question de laisser le V6 d’origine Ferrari (celui de la Dino) lâcher sa cavalerie de 240 ch, pour culminer à plus de 400 au gré du temps et d'un turbo greffé. Le tout embarqué dans une auto d’un peu plus de 900 kg à manier avec prudence et dextérité.

Alors la Stratos Stradale va revoir ses ambitions à la baisse. Le moteur ne développe plus que 190 ch et son tableau de bord, puisqu’il en faut bien un, est greffé de celui d’un coupé Fiat 124. Reste que l’ensemble n’est toujours pas à placer entre les mains de n’importe qui. La Stratos, toute Stradale qu’elle soit devenue, reste une auto de course, elle n’est absolument pas polyvalente comme une Porsche 911 peut l’être. 

Une auto bradée ?

Au final, 472 exemplaires trouveront tout de même client, au prix de 55 000 francs d'une époque où, à titre d’exemple, la rivale de Zuffenhausen s’affichait à 80 000 francs. Visiblement, Lancia ne comptait pas sur elle pour doper ses marges, mais tentait surtout de l'écouler.

Bien en a pris à ces irréductibles qui l’ont acheté à ce tarif bradé : un exemplaire de Stradale s’est vendue 590 000 euros l’an passé dans une vente aux enchères. Mais elle n’affichait que 12 000 km à son compteur Fiat. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit là d’un fort kilométrage pour une auto aussi difficile.

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