Le bonus électrique et le leasing social victimes du budget 2025 ?
Les premières esquisses du budget 2025 pourraient bien raboter un peu plus encore les aides à la voiture électrique, que ce soit au niveau de celles destinées aux plus modestes comme du bonus réservé à l’achat d'une voiture électrique.
Le premier ministre démissionaire Gabriel Attal a demandé des économies à Bercy d'un montant de 1,5 milliard d'euros. Photo IP3 PRESS/MAXPPP.
Si son patron Emmanuel Macron « aime la bagnole », Bruno le Maire, quant à lui, "aime l’industrie automobile". C’est du moins ce qu’il affirmait l’an passé, ajoutant que cette dernière pouvait compter sur lui. Mais visiblement, la filière devrait moins pouvoir compter sur le premier Ministre démissionnaire Gabriel Attal.
Ce dernier, même s’il est dans les cartons, s’est fendu de ce que, dans le jargon institutionnel, on nomme les lettres de plafonds. Ces missives sont adressées chaque année à chaque ministère et fixe les objectifs financiers du budget à venir. Car, même s’il est en partance, l’hôte de Matignon est dans l’obligation de livrer sa version du budget 2025 à l’Assemblée, laquelle est libre de la retoquer, de l’amender ou de la valider.
1,5 milliard d'économie à trouver
Or, selon le site professionnel Contexte, toujours très bien informé en matière de politique, Attal est à nouveau sur la ligne du rabotage budgétaire et cherche à soulager de 10 milliards le déficit de l’État. Du coup, Bercy se verrait amputé de 1,5 milliard d’euros l’an prochain. Deux tiers de cette somme impacteraient les dispositifs d’aide à la transition écologique, du type « MaPrimeRenov », et le tiers restant, soit 500 millions d’euros, toucheraient directement les aides à la propreté automobile, sous la forme du leasing social et du bonus pour l’achat d’une auto électrique.
Les comptes sont vite fait, et il ne resterait plus qu’1 milliard pour alimenter ces aides, plutôt que le milliard et demi disponible cette année, auquel s’ajoutent les 650 millions alloués au leasing social. Pas besoin d’être lauréat du Nobel d’économie pour s’apercevoir que le compte n’y est pas du tout, et qu’il va manquer des sous pour joindre les deux bouts de l’écologie.
Dans ce cas, et si le budget est voté tel quel, Bercy devra arbitrer entre une baisse du leasing social que le premier ministre a pourtant promis de doubler l’an prochain, et une baisse, ou une restriction, du bonus pour l’achat d’une électrique neuve, qui était déjà passé de 5 000 euros en 2023, à 4 000 euros cette année, en excluant les véhicules d’entreprise.
Le flou plutôt que la stabilité demandée par les industriels
Les derniers conseillers réunis autour de Le Maire à Bercy vont donc devoir arbitrer, soit en diminuant le leasing, quitte à désavouer les promesses de Matignon, soit en diminuant encore un peu plus le bonus, en le faisant passer à 3 000 euros. Vu la hauteur des sommes qu’ils doivent économiser, les diminutions en question devraient toucher l’un comme l’autre des deux dispositifs.
Ces annonces devraient assombrir quelque peu la rentrée de Carlos Tavares et Luca de Meo. Les deux hommes clament depuis plus d’un an qu’eux, comme tous leurs homologues, ont besoin de stabilité pour tracer leur feuille de route industrielle. Pas sûr que le flou régnant sur cette baisse possible en particulier et l’incertitude budgétaire en général soit de matière à les rassurer. Surtout au moment ou les ventes de voitures électriques sont en berne depuis le début de l’année et que les affaires du VE ne s’améliorent ni en Europe, ni en France.
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