Le marché automobile européen en pleine crise
Les ventes de voitures en Europe ont plongé de 30 % en octobre. La faute à la pénurie de semi-conducteurs.
665 001 voitures particulières ont été immatriculées en octobre dans l'Union Européenne, soit une chute vertigineuse de 30,3 % par rapport à octobre 2020, mois qui avait pourtant été perturbé par des contraintes sanitaires. Jamais l'ACEA, l'association des constructeurs européens, n'avait vu un résultat aussi bas en octobre depuis qu'elle publie ces statistiques (soit depuis 1990).
Depuis l'été, le marché européen est en pleine crise. Les ventes avaient déjà chuté de 23 % en juillet, 19 % en août et 23 % en septembre. La cause est désormais bien connue : la pénurie de semi-conducteurs. En manque de ces précieux composants électroniques, les constructeurs sont obligés de diminuer leur production. Conséquence logique : il y a moins de véhicules qui arrivent dans les concessions. Et si les vendeurs continuent d'engranger des commandes, les délais de livraisons s'allongent.
Les gros marchés de l'Union sont particulièrement touchés. En octobre, les immatriculations ont reculé de 34,9 % en Allemagne (178 683 ventes), 30,7 % en France (118 519), 35,7 % en Italie (101 015). L'Espagne s'en tire un peu mieux avec - 20,5 % (59 044). En revanche, en Autriche, c'est - 39,2 % (14 755).
Forcément, le constat est le même du côté des marques. Une très large majorité est dans le rouge ! Si Volkswagen est toujours l'incontournable leader, il dégringole de 41,7 %, à 62 082 ventes. Il garde quand même ses distances avec Renault, deuxième à 48 205 ventes, en baisse de 36 %. Peugeot complète le podium, avec 46 922 ventes (- 32,5 %). Parmi les gros gadins d'octobre, on a Ford (26 987 ventes, - 40 %), Seat (16 299 ventes, - 42,9 %) et Skoda (25 905 ventes, - 50,2 %).
Comme en France, Hyundai fait figure d'exception, porté par de nombreuses nouveautés, dont le dernier Tucson, très apprécié. Le coréen progresse de 7,8 % en octobre et de 20,6 % depuis le début de l'année.
Car évidemment, dans un contexte aussi perturbé, mieux vaut regarder le cumul de 2021. Sur ce critère, les marques sont pour la plupart dans le vert. Mais la comparaison se fait avec une année 2020 plombée par les confinements. Et malgré cela, les hausses sur la période janvier/octobre commencent à flirter avec le niveau zéro. Volkswagen est à + 1,9 %, Citroën + 1,4 %, Dacia + 0,9 %, Peugeot + 0,3 % ! Renault est même en baisse de 14,8 %. Du côté des bons élèves, outre Hyundai, il y a encore Kia (+ 20 %), Toyota (+ 16,1 %) ou encore Seat (+ 14 %).
- Le Top 10 des constructeurs dans l'UE
Rang | Marques | Octobre 2021 | Evolution | Cumul 2021 | Evolution |
1 | Volkswagen | 62.082 | - 41,7 % | 936.004 | + 1,9 % |
2 | Renault | 48.205 | - 36,0 % | 523.863 | - 14,8 % |
3 | Peugeot | 46.922 | - 32,5 % | 547.975 | + 0,3 % |
4 | Mercedes | 39.326 | - 36,5 % | 421.186 | - 12,0 % |
5 | BMW | 38.001 | - 19,6 % | 453.739 | + 7,9 % |
6 | Toyota | 37.648 | - 22,6 % | 493.510 | + 16,1 % |
7 | Hyundai | 36.423 | + 7,8 % | 354.362 | + 20,6 % |
8 | Kia | 34.561 | - 0,4 % | 339.568 | + 20,0 % |
9 | Fiat | 31.620 | - 32,7 % | 387.072 | + 3,9 % |
10 | Dacia | 28.167 | - 23,5 % | 309.740 | + 0,9 % |
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