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Le printemps de la voiture populaire

Dans Economie / Politique / Budget

Michel Holtz

La Dacia Sandero est en tête des ventes dans l’hexagone au moment ou Fiat présente sa Tipo, une voiture compacte à peine plus chère. Et si la surenchère de prix, d’équipements, de taille de nos autos était révolue ? Et si les conducteurs comme les constructeurs revenaient à des voitures moins cossues et moins chères ? A des voitures populaires.

Le printemps de la voiture populaire

Parfois, deux infos se croisent, s’entrechoquent et se répondent. C’est ainsi qu’Alexandre Bataille nous a appris mercredi que la Dacia Sandero, à 11 000 euros en moyenne, est la voiture la plus vendue aux vrais gens au mois d’avril. Et de l’autre, Pierre Desjardins nous rapporte vendredi ses impressions de l’essai de la Fiat Tipo 5 portes et break : l’Italienne serait la vraie voiture essentielle, et elle coûte à peine plus que la Roumaine. Quoi ? Comment ? De quoi ? La marque low cost de Renault fait un carton et la nouvelle Turinoise et ses tarifs au ras de sa moquette made in Turquie s’apprête à en faire autant ? Alors on s’étonne et on se demande ce qui peut bien passer par la tête des acheteurs de voitures. Ainsi donc, ces présomptueux ne veulent plus dépenser 25 000 euros pour s’offrir une nouvelle auto. Car c’est bel et bien le prix moyen d’une voiture en France. Et c’est beaucoup. Surtout quand le salaire médian dans l’hexagone est de 1 600 euros par mois.

Halte à la premiumisation des esprits

On avait pourtant fini par s’y habituer à cette douloureuse, d’autant qu’on nous serine, et c’est vrai, que le tarif des autos n’augmente pas intrinsèquement, et que, si ce prix moyen a grimpé de plus de 5 000 euros en l’espace de 6 ans, c’est à cause de la sécurité ma bonne dame, de toute cette connectique et de ce confort mon bon monsieur. Comme si constructeurs et conducteurs étaient tous saisis d’une subite premiumisation des esprits. C’est tellement bien le haut de gamme. C’est parfait dans un monde parfait ou chacun peut se saigner et s’offrir de lourds SUV (25% des ventes totales) bouffeurs de pneus et pour lequels les ingénieurs ont dépensé des trésors d’ingéniosité et de budgets pour que les engins restent scotché par terre, ne soient pas trop lourd et ne consomment pas la production du Qatar pour effectuer le trajet estival Pontault-Combault – Palavas les Flots. Mais voilà, tout le monde ne peux pas se les payer. L’acheteur d’une voiture neuve a 52 ans et tous les autres s’offrent des autos d’occasion. Tout cela on le savait déjà. Mais on fait comme si l’on était pris de stupeur devant la Sandero soudainement best seller.

La naissance d’un nouveau segment

Sauf que l’on n’achète pas une Dacia (hormis le Duster) pour sa ligne. Mais pour son prix. Alors, lorsque Fiat ressuscite sa Tipo, la filiale low cost de Renault devrait s’en inquiéter, et les constructeurs généralistes avec elle. Car avec cette auto, la Fabbrica Italiana Automobili Torino invente un nouveau segment, un entre-deux, un OVNI, un ni-ni : ni low cost, ni généraliste. Les marketeurs obsédés par les étiquettes le baptiseront peut-être segment "populaire", alors que Fiat refait simplement une bonne soupe dans un vieux pot, celui qui lui a réussi jusque dans les années 90. Une soupe et une recette simple : dessiner une voitre plutôt jolie, lui apporter des éléments (châssis, moteurs) existants, mais pas au rabais, rester mesuré sur l'apport en équipements, mais faire en sorte qu'ils soient suffisants, bien touiller avant de passer au four et servir chaud et pas cher. Mais attention : pour que la recette garde sa saveur, la voiture doit être un peu plus chère qu'une low cost. La valorisation de soi-même passe aussi par la somme que l'on dépense, tous les psys vous le diront. Un autre constructeur avait tenté ce coup fumant il y a quelques années déjà. Un constructeur qui, sous couvert de voitures très lookées, fourguait des mécaniques coréennes déjà rentabilisées. Le constructeur s'appelait Chevrolet et s'est retiré d'Europe en 2015. General Motors, à qui appartient la marque, ne lui a pas laissé le temps de déployer sa bonne idée. Aujourd'hui, Fiat doit remercier GM pour son manque de jugeote.

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