Les aires de camping-cars de plus en plus souvent aux mains d'entreprises privées
Jadis, les aires de service réservées aux camping-cars étaient gérées par les municipalités qui offraient des places gratuites ou très peu chères aux adeptes de la vanlife. Mais de plus en plus d'entreprises privées gèrent ces parkings, avec de meilleurs services, et des prix plus élevés aussi.

C’est plus qu’une tendance, c’est une lame de fond. De plus en plus de ces parkings que l’on désignait jusqu’ici sous le terme d’aires de service réservées aux camping-cars deviennent privés. Ces aires étaient jadis aménagées de manière spartiate par les municipalités qui proposaient simplement et gratuitement, un bout de bitume, et, pour les plus évoluées offraient un point d’eau et, éventuellement, quelques prises électriques contre une somme, par nuit, comprise entre 6 et 8 euros.
Mais depuis quelques années et l’engouement avéré pour ce mode de tourisme, les choses ont changé. Sur les quelque 6 000 aires répertoriées dans l’hexagone, 1 200 sont aujourd’hui gérées de manière privée, avec des tarifs qui ont, parfois, plus que doublé.
Une aubaine pour les mairies
Évidemment, on comprend la démarche des collectivités locales. L’implantation d’une aire de service est une aubaine pour elles. C’est une manière à la fois d’éviter le stationnement sauvage des camping-cars dans leur centre-ville, ou sur les fronts de mer pour les stations balnéaires, et une façon de justifier les interdictions, en renvoyant les usagers de ces gros engins vers l’aire qui leur est dédiée.
C’est aussi une manière de se débarrasser des frais de gestion et de maintenance de ces aires. Résultat : des entreprises ont senti le bon plan et se voient confier des aires déjà existantes, ou signent des conventions avec des mairies pour en implanter de nouvelles.
C’est le cas de Camping-car Park. Cette entreprise née en 2011 est devenue en l’espace d’une quinzaine d’années le leader européen du genre avec plus de 600 aires en gestion à travers l’Europe. Comme le rapporte Ici Bretagne (ancienne France Bleu), la ville de Pont-l’Abbé, dans le Finistère, s’est laissée tenter.
Une aubaine pour les entreprises privées aussi
Mais elle a dépensé 450 000 euros pour installer l’aire. De son côté, Camping-car Park a investi 50 000 euros. Mais l’aire bretonne dispose de l’eau, de l’électricité, du wifi et d’une vidéo surveillance. Résultat : un tarif de 16 euros demandé aux camping-caristes.
Évidemment, cette entreprise, comme les autres, propose aussi des aires moins bien équipées, aux tarifs sensiblement proches de ceux en vigueur dans les aires publiques. Reste que l’on peut se poser une question. Lorsque le simple fait de se garer dans de tels endroits, souvent de simples parkings plus ou moins bien aménagés, coûte le prix d’un emplacement dans un camping classique et arboré, pourquoi ne pas privilégier ce dernier ? De plus, l’une ou l’autre démarche est tout de même assez éloignée de la vanlife, du moins de son essence : la nature et la liberté de s’arrêter n’importe où.
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