Mercedes-Benz C63 AMG (2007 – 2014), la familiale hard-rock, dès 25 000 €
Relativement compacte mais dotée d’un énorme V8 6,2 l, cette Mercedes délivre un agrément de conduite exceptionnel sublimé par une mélodie mécanique incomparable. Des plaisirs désormais surannés mais irremplaçables !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes-Benz C63 AMG est-elle collectionnable ?
Reprenant la savoureuse formule petite caisse / gros moteur, cette Classe C profite de performances exceptionelles. Celles-ci sont conférées par le fabuleux V8 M156, un 6,2 l atmo développant 457 ch dans une mélodie incroyable. Jamais la C n'a eu un bloc aussi gros, et jamais elle n'en aura plus, la toute dernière variante AMG se contentant même d'un 4-cylindres hybride ! Par ailleurs facile au quotidien et assez confortable, la C63 AMG n'exige pas grand-chose au volant pour prodiguer sa magie. A déguster d'urgence
L’idée d’installer un énorme V8 dans une familiale non prévue pour ça n’est pas nouvelle chez Mercedes. En effet, en 1968 déjà, la 300 recevait le colossal 6,3 l issu de la limousine 600, devenant la 300 SEL 6.3, la berline la plus rapide de son époque. Un jalon dans l’histoire de Mercedes qui s'en servira près de quarante ans plus tard. Entre-temps, la marque allemande a racheté AMG, qui est devenu plus que son préparateur officiel, le nom de son département de modèles sportifs. Celui-ci a même eu le droit de créer son propre moteur, le V8 M156, conçu sous l’égide de Wolf Zimmerman et présenté en 2006.
Assemblé manuellement chez AMG, à Affalterbach, en Allemagne, ce bloc atmosphérique d’une cylindrée de 6,2 l vaut aux modèles qu’il équipe l’appellation 63, en référence à la bombe luxueuse de 1968. Il s’installe d’abord dans la Classe E puis se retrouve sous le capot de la petite berline Classe C en 2007. Codée W204, celle-ci se veut plus dynamique que sa devancière, afin de mieux rivaliser avec la BMW Série 3.
Pourvue de cet exceptionnel 6,2 l développant 457 ch, la C63 AMG fait trembler toute la concurrence. Surtout qu’elle adopte des trains roulants ainsi que des freins affûtés. Le bloc ne s’attèle qu’à la boîte automatique 7G-Tronic, ce qui ne l’empêche pas de catapulter la C63 à 100 km/h en 4,5 s. Ca déménage ! Surtout en break, la Classe C SW pouvant bénéficier de ce bloc au couple monstrueux de 600 Nm. Les BMW M3 et Audi RS4 n'ont qu'à bien se tenir !
Evidemment, la C63 AMG est chère lorsqu’elle est commercialisée début 2008 : 86 350 € (103 800 € actuels selon l’Insee). Et encore : les émissions de CO2 ne sont alors pas pénalisées, ce qui vaudrait actuellement à ce modèle une taxation colossale puisqu’il émet 319 g/km… Heureusement, en France, son équipement affiche complet ou presque. En effet, clim auto bizone, GPS avec TV, projecteurs bixénons, cuir, Bluetooth, radars de stationnement et toit ouvrant, notamment, sont de série.
Proposé dès 2008, le Pack Performance ajoute un différentiel à glissement limité, des suspensions affermies et des freins renforcés notamment. Fin 2009, ce pack, renommé Performance Plus, porte la puissance à 487 ch mais, étrangement, ne comporte plus le différentiel à glissement limité…
Début 2011, c’est l’heure du restylage. Outre une des projecteurs redessinés et un équipement enrichi, la C63 bénéficie d’une nouvelle boîte, la MCT, qui utilise un système multidisques à la place du convertisseur hydraulique, au bénéfice de la réactivité. Plus tard, en juin, la Classe C se décline en coupé, qui bénéficie, bien sûr de la version C63. En juillet de cette année-là, la C63, ce coupé évolue en Black Series, une série spéciale.
Inspirée de la course, celle-ci bénéficie de trains roulants affûtés comme jamais, d'amortisseurs réglables et d'un moteur poussé à 517 ch ! La carrosserie est retravaillée dans le sens d'un appui et d'un refroidissement améliorés. 650 unités sont prévues. Début 2013, la Mercedes connaît son chant du cygne avec l’apparition de la variante Edition 507, qui comme son nom l’indique, offre 507 ch ! Cette génération de Classe C est remplacée en 2014 par la W205, qui abandonne le magique M156…
La C63 W204 a été la plus produite des AMG dotées du bloc M156, puisque près de 40 000 unités ont vu le jour. En France, 218 berlines, 138 coupés et 84 breaks ont été immatriculés. On en déduit que vu l’offre en occasion, beaucoup de C63 sont arrivées chez nous grâce à des particuliers…
Combien ça coûte ?
En bon état mais à fort kilométrage (près de 200 000 km), la C63 AMG débute à 25 000 €. Pour une auto de 150 000 km, comptez 30 000 €. A 100 000 km, ce sera plutôt 35 000 €, voire 40 000 € au bas mot aux alentours de 50 000 km. On ne relève pas vraiment de variation de prix entre berline, break et coupé à état, kilométrage et configuration équivalents. En revanche, le Pack Performance induit un surcoût d’environ 4 000 €. Quant à l'Edition 507, elle débute à 49 000 €, soit quelque 100 000 € de moins que pour la rarissime Black Series...
Quelle version choisir ?
Toutes sont remarquables, mais le Pack Performance, Plus ou pas, est un véritable must, malgré le surcoût.
Les versions collector
Toute C63 AMG en parfait état et faiblement kilométrée est un collector. Après, pour renforcer cet aspect, il faut jouer la rareté. Et là, un break doté du Pack Performance semble s’imposer. Evidemment, la version collectionnable entre toutes reste la Black Series, mais son prix est en rapport avec sa rareté : prohibitif.
Que surveiller ?
Même si elle porte l’étoile Mercedes, la C63 a connu son lot d’ennuis. Sur la première série, on a relevé des cas de ruptures de têtes de vis de moteur, engendrant des problèmes de joint de culasse. On a aussi observé des soucis de lobes d’arbres à cames et des poussoirs prématurément usés. Ces avaries, rares, ont disparu avec le restylage. Pour le reste, c’est du solide, à condition que l’entretien soit réalisé comme il se doit. Vidange de la boîte tous les 60 000 km maxi, moteur tous les 15 000 km…
AMG oblige, les freins et éléments de suspension coûtent horriblement cher quand il s’agit de les renouveler. Sans même parler des pneus. Dans l’habitacle, quelques bugs électroniques peuvent se manifester, mais l’ensemble résiste tout de même fort bien au temps. Optez d’abord et avant tout pour une auto ne nécessitant aucun frais et à jour d’entretien.
Sur la route
On est assis un peu haut dans la C63, mais le siège procure un confort et un maintien remarquables. Et quand on réveille le V8… Extase ! Enorme, il imprime à la caisse une secousse quand il démarre, puis régale par sa sonorité incroyable. Une vraie mélodie de V8 bien libéré, façon hard-rock. Mieux encore, ce bloc délivre sa puissance de façon progressive : plus il prend des tours, plus il vous écrase dans le siège, dans un hurlement rageur, presque italien dans sa tonalité. Quel moteur fantastique ! La boîte, certes parfois lente et un peu brutale quand elle change de rapport au rupteur, réalise un bon job. Surtout quand elle rétrograde, car là, elle administre un coup de gaz. Jouissif !
Le châssis s’accommode très bien des 457 ch si on le respecte. Certes, le nez est un peu lourd, mais l’ensemble se révèle efficace, grâce aux trains roulants rigoureusement guidés et bien amortis. Evidemment, on ne retrouve pas l’agilité d’une BMW M3 E92, mais on se fait plaisir. On peut aussi déconnecter l'ESP (enfin presque), et alors là, soit on sait doser son pied droit, et on peut s'offrir de belles séances de glisse, soit pas et on part en tête-à-queue. Par ailleurs, sur le mouillé, même avec l'antidérapage branché, on roulera précautionneusement. Heureusement, le freinage se révèle très efficace. En usage familial, la C63 apparaît confortable, malgré une suspension ferme, mais attention, le V8 réclame son dû ! En effet, il avale 14 l/100 km en moyenne. Mais quand on aime…
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz C43 AMG (1997 – 2000)
Succédant à la 190 en 1993, la Classe C a, comme elle, droit à une version sportive. Mais attention, cette fois, celle-ci est créée non pas en interne mais par le préparateur AMG. En effet, ce dernier et Mercedes ont entamé un partenariat en 1990, et cette C36 AMG en est le premier avatar. Dotée d’un 6-en-ligne 3,6 l atmo de 280 ch, elle accroche les 250 km/h au maxi, et franchit les 100 km/h en 6,6 s. Le tout, en demeurant facile et confortable grâce à la boîte auto à 4 rapports. Côté châssis, la suspension s’affermit, l’assiette s’abaisse et les jantes passent à 17 pouces, une belle taille voici trente ans.
Mais la C AMG passe à la vitesse supérieure en 1997, en troquant le 3,6 l contre un V8 4,3 l. Au programme, 306 ch, boîte 5, accélérations encore plus fortes, ESP de série… Disponible en berline et en break, la C43 poursuit sa carrière jusqu’en 2000 et ne sera produite qu’à 3 085 unités. A partir de 15 000 €.
Mercedes-Benz C63 AMG (2008), la fiche technique
Moteur : V8, 6 208 cm3
Alimentation : injection indirecte
Suspension : jambes élastiques, ressorts hélicoïdaux, 4 bras, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
Puissance : 457 ch à 6 800 tr/min
Couple : 600 Nm à 6 000 tr/min
Poids : 1 795 kg
Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
0 à 100 km/h : 4,5 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes C63 AMG W204, rendez-vous sur La Centrale.
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