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Mercedes offre un parachute à ses salariés

Dans Economie / Politique / Social

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - Après un exercice 2024 en forte baisse, la marque de Stuttgart compte réaliser des économies en se privant de milliers de salariés. Mais le constructeur a signé un accord excluant les licenciements jusqu'en 2035. La solution retenue ? Des départs volontaires dotés de solides indemnités pouvant atteindre 500 000 euros.

Mercedes offre un parachute à ses salariés
Pour tenter d'enrayer le crépuscule des mauvais chiffres, Mercedes souhaite économiser 5 milliards d'euros et restreint ses effectifs. Crédit photo : imagebroker/imageBROKER/Lilly/Newscom/MaxPPP

En Allemagne, la crise du premium est partageuse et personne n’est épargné. Les bénéfices de BMW sont en chute libre, tout comme ceux d’Audi. Même punition chez Mercedes dont le bénéfice net, en 2024 a baissé de 28,4 %. Pour sa seule division automobile, c’est la débâcle, avec – 40,5 %.

Alors, l’étoile de Stuttgart a décidé de faire des économies et les a même chiffrés. Elle veut dépenser 5 milliards d’euros de moins d’ici deux ans. Et comme à l’accoutumée, les effectifs sont la variable d’ajustement idéale.

Un accord empêche les licenciements

C’est donc parti pour des milliers de suppressions d’emploi ? Pas si vite, aussitôt la décision prise, la DRH a soulevé un léger souci : un vieil accord d’il y a quelques années précise qu’aucun licenciement n’est possible avant 2035. Il est évidemment signé par les syndicats, mais également par la direction de Mercedes. 

Que faire ? procéder comment souvent dans ce cas : ouvrir un guichet de départs volontaires. Sauf que l’avis de gros temps qui souffle actuellement sur l’automobile allemande peut effrayer les candidats qui sont bien contents de rester à l'abri à Stuttgart en attendant l’éclaircie.

Pour pallier ce souci, Mercedes a décidé de mettre le paquet et d’octroyer jusqu’à 500 000 euros par salarié volontaire au départ. C’est bien sûr un montant maximum calculé en fonction de l’ancienneté et du montant de la rémunération. Les services touchés sont multiples puisqu’ils touchent la production, mais aussi les ventes et l’administration.

Ola Källenius, le patron de Mercedes a trouvé la solution pour réduire ses effectifs sans fâcher les syndicats. Crédit photo : Johannes Neudecker/dpa/picture-alliance/Newscom/MaxPPP
Ola Källenius, le patron de Mercedes a trouvé la solution pour réduire ses effectifs sans fâcher les syndicats. Crédit photo : Johannes Neudecker/dpa/picture-alliance/Newscom/MaxPPP

Le média économique allemand Handelsblatt, qui a obtenu le document diffusé sur l’intranet à l’ensemble des salariés, précise ainsi qu’un cadre de production de 55 ans, dont le salaire s’élève à 9 000 euros (bruts) par mois et qui dispose de 20 ans d’ancienneté pourra obtenir le maximum de 500 000 euros. De son côté, un contrôleur de gestion, âgé de 45 ans, toujours avec 20 ans d’ancienneté mais avec un salaire de 7 500 euros (toujours brut) n’aura droit qu’à 300 000 euros de parachute.

L’ouverture de ce guichet de départ est prévue dès le mois d’avril, mais il ne suffit pas de s’inscrire, de prendre son chèque et d’organiser son pot de départ. Car la direction peut approuver, ou refuser, ce type de démission, histoire de ne pas dégarnir des services entiers ou de se priver de compétences clés.

Une décision qui risque de n'intéresser que les seniors

Mais cette acceptation, ou ce refus, est peut-être l’une des limites de l’exercice. Car on imagine, en interne, les remous que peuvent provoquer le rejet d’une candidature. Un salarié refusé risque d'être peu motivé et frustré de ne pas empocher le magot pour s’en aller voir ailleurs. De plus, ses rapports avec ses collègues, ses subordonnées ou ses collaborateurs, peuvent se détériorer. Car le syndrome du rat souhaitant quitter le navire risque de lui coller aux basques.

En outre, celui dont la candidature est validée risque de rencontrer quelques soucis en recherchant un nouveau job. Car, après tout, si la direction de Mercedes a approuvé son départ c’est qu’elle ne l’a pas jugé suffisamment compétant pour rester. C’est du moins ce que de futurs employeurs potentiels peuvent se dire.

Au final, en évaluant ces risques, les seuls qui devraient postuler sont les salariés proches de la retraite, ravis d’empocher une coquette somme leur permettant de tenir jusqu’à l’obtention de leur pension. 

Mais après tout, cette opération est peut-être orchestrée dans ce sens par la direction de Mercedes parce qu'elle souhaite avant tout se débarrasser de ses seniors, trop chers à son goût, et ne conserver que de jeunes collaborateurs moins bien payés en raison d’une bien moindre ancienneté.

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