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Mobilité à Paris : débat boudé par les principaux candidats

Le grand débat sur la mobilité concocté à Paris ce mercredi matin n'a pas tenu toutes ses promesses, puisque les trois principaux candidats aux élections municipales du 15 mars - la maire sortante Anne Hidalgo, la candidate LR Rachida Dati et le LREM Benjamin Griveaux - ont préféré y envoyer leurs seconds couteaux. De quoi permettre à Cédric Villani de prendre un peu la lumière…

Mobilité à Paris : débat boudé par les principaux candidats
Mobilité à Paris : débat boudé par les principaux candidats

Mobilité à Paris : débat boudé par les principaux candidats

 

"La mobilité, enjeu majeur des élections municipales 2020 : une vision partagée ?", telle était la question posée aux candidats parisiens ce mercredi matin, lors d'un débat organisé par le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA) et l'Union Routière de France (UFR)… Débat cependant boudé par les principaux acteurs des municipales parisiennes. Sur les six candidats attendus, seuls Cédric Villani et Gaspard Gantzer ont répondu à l'appel en personne, tous les autres - Anne Hidalgo (PS), Rachida Dati (LR), Benjamin Griveaux (LREM) et David Belliard (EELV) – se sont fait représenter.

Quelques statistiques à retenir

- 34 % des foyers parisiens seulement sont motorisés.

- Les modes de transport à Paris, c'est 48,6 % les transports en commun (contre 35,1 % en petite couronne et 26,1 % en banlieue plus lointaine), 20,7 % la voiture (contre 37,5 % en petite couronne et 58,8 % en banlieue plus lointaine), 16,6 % les piétons, 3,7 % le vélo.

Sur le fond, les six candidats ne paraissent pas si éloignés les uns des autres. Tous, y compris Rachida Dati qui se présente comme la moins opposée à la circulation automobile, ont appelé à une réduction de la place accordée à la voiture et au développement de l'électrique pour remplacer le thermique. Tous ont déploré des transports en commun saturés. Tous entendent verdir la capitale… Bref, la réponse à la question posée à ce débat pourrait globalement être : "oui, la vision sur la mobilité des différents candidats apparaît plutôt partagée".

Mais c'est sur la méthode pour y parvenir qu'ils entendent se démarquer. Pour les adversaires d'Anne Hidalgo, les Verts exceptés, nul doute, la politique de la maire sortante n'a fait que dresser les différents usagers – automobilistes, cyclistes, utilisateurs de trottinettes, piétons… – les uns contre les autres. À tel point qu'entre eux, dénonce Gilles Mentré, le porte-parole de Rachida Dati, ils seraient prêts aujourd'hui à "se cracher au visage". Dans un Paris devenu "ultra-violent", il serait ainsi urgent d'établir selon lui "un schéma de mobilité concerté".

Griveaux veut interdire les vieux scooters

Ce mercredi matin, c'est sans doute Cédric Villani, qui avait pourtant trois quarts d'heure de retard, qui a le plus réussi à capter son auditoire. Sa préférence va certes à l'électrique et l'hydrogène sur le thermique, mais il s'est bien gardé de fustiger l'auto classique. Sa priorité va aux transports en commun et aux piétons. Il est d'ailleurs le seul à avoir annoncé un plan d'investissement chiffré - un milliard d'euros - pour le métro, soit pour "le dépolluer, l'automatiser et améliorer son accessibilité".

Car si tous déplorent la saturation des transports en commun, à part lui, rares sont ceux qui ont expliqué comment y remédier. Delphine Bürkli pour Benjamin Griveaux a elle aussi parlé d'automatiser les lignes de métro. "Après les deux mois de grève qu'on vient de vivre, on en comprend mieux l'intérêt", a-t-elle notamment justifié. Mais pour remédier aux lignes saturées, rien de spécial n'a été annoncé. La République en marche mise sinon sur une ville plus "connectée", compte beaucoup sur l'ouverture du Grand Paris Express en 2023, et l'interdiction des scooters thermiques les plus polluants pour améliorer la mobilité à Paris.

La candidate qui avait le plus à perdre ce matin, c'était Anne Hidalgo. Jean-Louis Missika, son codirecteur de campagne qui la représentait, a dû encaisser les pics de ses contradicteurs. Il en a d'ailleurs été passablement agacé. Sans surprise, il a confirmé la volonté de la candidate PS de supprimer la moitié des places de stationnement en voirie, soit environ 60 000 emplacements.

D'une manière générale, l'idée est bien de continuer à lutter contre le véhicule individuel et de développer à sa place l'autopartage et le covoiturage. Jean-Louis Missika a par ailleurs annoncé la reprise des bornes de recharge des anciennes AutoLib par un opérateur privé en juin prochain. On en saura donc plus après les élections...

Pour aller plus loin :

Anne Hidalgo prône le métro, mais se déplace uniquement… en voiture (vidéo)

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