Moto GP - Paolo Ciabatti: "Beaucoup de nouvelles pièces n'ont pas été évaluées correctement"

On en sait désormais un peu plus sur le plan de bataille livré aux troupes Ducati pour le Moto GP par un nouvel état-major adoubé par Audi. Un dispositif qui sera articulé autour de la GP13 dont la conception conservatrice exsude une philosophie de prudence martelée par le nouveau patron de la compétition de la marque, Bernd Gobmeier. Qu'on se le dise, les rouges marcheront peut être au pas, mais aussi à pas comptés. Pas de révolution a dit le boss, mais de l'évaluation et de la réflexion.

Une politique qui semble sous-entendre le fait que les pères de la Desmosedici ne savaient plus où ils en étaient après deux ans de travail acharné. Un sentiment d'autant plus étonnant qu'ils s'étaient donnés un guide, accompagné de ses disciples, qui avait si bien réussi chez Yamaha au sortir de Honda. Or, cette fois, la greffe n'a pas prise. Jusqu'au rejet, puisque les parties se sont, depuis séparées. Un scénario que le revenant dans les murs de Borgo Panigale, Paolo Ciabatti, appuie lors d'une communication effectuée sur le site de Madonna Di Campiglio, actuellement théâtre de la présentation officielle Ducati pour les Grands Prix.

« L'an dernier, beaucoup de pièces ont été produites mais n'ont pas été correctement évaluées » annonce ainsi celui qui sera le bras droit de Gobmeier en Moto GP. « Nous allons nous concentrer sur des solutions qui ont déjà été proposées et qui méritent d'être à nouveau testées plus en profondeur. » Ce qui nous amène à nous interroger sur l'activité de l'équipe précédente... « Ce n'est pas que nous n'avons pas confiance dans les ressentis communiqués par Valentino Rossi » assure l'interlocuteur. « Mais la pression ajoutée au manque de résultats a créé un cercle vicieux qui ne l'a pas mis dans une disposition sereine pour totalement évaluer les pièces préparées pour lui. Nous pensons simplement qu'il y a du potentiel qui n'a pas été complètement exploité l'an dernier. »

A ce stade, on n'est pas loin de se partager les causes de deux ans d'échec. Un thème sensible qui plane tant au-dessus de Bogo Panigale que de Tavullia et qui n'a pas encore livré ses conclusions. A part celle-ci : le « Doctor » et son équipe n'ont pas de remède miracle.

Maintenant, place au présent. Pour évaluer ses pistes techniques découvertes en friche, Ducati dispose de cinq pilotes. Aux quatre titulaires s'ajoutent en effet un Michele Pirro qui a été embauché pour promettre la vélocité à l'équipe test, elle aussi remaniée. Les retours d'expérience devraient donc être plus efficientes, gage d'une progression plus rapide. Du moins en théorie, parce que là aussi, Ciabbati reconnaît qu'il faudra être patient : « Dovizioso a très peu roulé à Valence, Spies était blessé et la moto est une complète inconnue pour lui, Iannone doit s'adapter au Moto GP, si bien qu'il n'y a que Hayden qui connaît la moto. »

Bref, il y a du boulot, mais celui-ci s'effectuera dans une ambiance apaisée : « Nous partirons de la base fournie par la moto de l'an passé. Nous n'avons aucun impératif de victoire cette année, car nous partons d'une situation qui n'est pas particulièrement bonne. » Un passif, parfois, ça a du bon.