Moto GP - Qatar Qualifications: Valentino Rossi s'est fourvoyé

L'an dernier, on se désolait de voir à l'issue des qualifications du Grand Prix du Qatar un Valentino Rossi au neuvième rang à 1.5s de la position de pointe. Un peu plus de douze mois plus tard, sur ce même tracé de Losail, et après que Ducati se soit épuisé à reconsidérer totalement son projet Moto GP, on retrouve le même Rossi à la douzième place sur la grille de départ à 2.2s de la tête des opérations. Cette fois on n'en est plus au bilan, mais bel et bien à l'autopsie. D'autant plus que Ducati a atteint son objectif du jour qui était de prendre une seconde ligne. Mission accomplie par un Nicky Hayden qui a déclaré piloter la meilleure Desmosedici qu'il n'ait jamais connue jusque là.

Certes, on ne peut que s'incliner devant l'aura d'un homme de Tavullia au palmarès impressionnant et au charisme si conséquent qu'il aide beaucoup l'ensemble du monde des Grands Prix a gardé son statut de première compétition dans l'univers de la vitesse moto. Mais on ne saurait sombrer décemment dans une aveugle vénération synonyme de révisionnisme en temps réel. Le fait est là : Borgo Panigale a construit sa GP12 sur les indications de Vale et de son équipe. Et ces derniers raclent encore un peu plus le fond du classement.

Pour bien voir l'ampleur de la crise, il n'y a qu'à s'arrêter sur cet aveu de l'intéressé : « Nicky a fait des choix de réglages différents des nôtres et il s'est montré rapide, à la fois en pneus durs et en pneus tendres : nous allons donc analyser ses données pour essayer de progresser. » Voilà un pan du mythe qui s'effondre ; celui où le « Doctor » était un génie de la mise au point, ce dont profitaient ses équipiers pour lui contester la vedette, un refrain souvent entonné chez Yamaha lorsque Jorge Lorenzo commençait à se faire pressant.

« Nous sommes loin de nos objectifs et nos problèmes n'ont fait que s'empirer. C'est incompréhensible car nous n'avons changé que peu de paramètres par rapport à hier. Or la moto était complétement différente. Nous sommes revenus en arrière, mais il était trop tard. J'avais déjà perdu confiance en la moto et ça ne se retrouve pas instantanément. Nous avions pourtant préservé un train de tendres supplémentaire par rapport à nos adversaires. On n'espérait pas la lune, mais on n'imaginait pas cette impasse. Je ne sais pas à quoi m'attendre pour la course. C'est comme si je conduisais à chaque fois une autre moto. » Un discours qui change de celui de la veille où l'Italien prévenait que rien ne serait joué avant le baissé du drapeau à damiers.

Et chez Ducati, qu'en pense-t-on ? Preziosi donne le ton : on fait bloc : « Nous n'avons aucun doute sur le talent de Valentino Rossi et sur ses capacités de pilote » déclare l'ingénieur, comme s'il était nécessaire de préciser ce fait. « Nous sommes une équipe. Nous perdons ensemble et nous gagnons ensemble. »