Moto GP - Réduction des coûts: Interview exclusive Caradisiac Moto d'Hervé Poncharal
La réduction des coûts en Moto GP est devenue la grande affaire depuis que l'environnement économique s'est soudainement assombri, poussant même Kawasaki vers la sortie. Une décision qui a motivé l'organisation au Japon d'une réunion entre tous les constructeurs pour phosphorer en urgence sur une démarche déflationniste des budgets. Réunion, qui, il faut bien l'avouer, n'a rien révolutionné. Le Mont Fuji a donc accouché d'une souris, mais pouvait-il en être autrement ? Hervé Poncharal, l'homme de Tech 3 et plus haut représentant de l'Irta a bien voulu éclairer notre lanterne en commençant par repositionner le débat:
Hervé, la chasse au gaspi semble être devenue la nouvelle philosophie du Moto GP. Jusqu'où peut aller la discipline dans ce domaine ?
Par sa nature même et son ambition, la marge de manœuvre du Moto GP est limitée dans ce domaine. On fait souvent le parallèle entre le Moto GP et la Formule 1 sur ce sujet, en notant que cette dernière a gelé l'évolution de ses moteurs, les transmissions, entre autres choses. Mais il faut bien comprendre que le Moto GP évolue dans un contexte totalement différent. Une Formule 1 gardera toujours son identité, tandis qu'une Moto GP doit composer avec une Superbike. Le public lambda saura toujours faire la différence entre une WRC, un prototype du Mans et une Formule 1. Enlevez les carénages et mettez une R1 à côté d'une M1 et il sera bien plus difficile de faire la différence. Le problème de la réduction des coûts est donc bien plus complexe en moto qu'en voiture.
A Tokyo, on a parlé de moteur au régime maxi limité, au retour des freins aciers, à la suppression de la journée du vendredi en Grand Prix. Des pistes sérieuses selon vous ?
Avec le rappel des ressorts de soupape pneumatique, les moteurs sont déjà fiables. Les freins aciers ? Ceux en carbone sont certes plus chers, mais ils durent aussi bien plus longtemps. Je ne pense pas que ce soit là dessus qu'on fera la révolution. La journée du Vendredi ? Franchement, je ne vois pas d'économie substantielle et notamment lors des déplacements outre-mer. Le coût du fret sera le même et je ne crois pas que cette mesure aille dans le sens d'un public qui fait l'effort de venir nous voir.
Vous parliez de confusion entre le Superbike et le Moto GP. Le futur Moto2 ne va-t-il pas ajouter à cette confusion ?
Franchement non. Ces motos auront un aspect spécifique avec un châssis prototype et vous noterez qu'il n'est pas question qu'un constructeur s'y engage. Il n'y aura que des teams privés. L'ambition est d'en faire le vivier du Moto GP côté pilotes.
Quel est le budget de Tech3 pour une saison et après la perte de Wudy ou en êtes-vous dans vos prospections 2009 ?
La saison, je l'évalue à 8 millions d'euros. Nous n'avons pas perdu que Wudy. Kerself est aussi parti, les deux marques ayant en fait quitté les quatre Yamaha. Polini et Motul sont restés à nos côtés. Nous prospectons pour trouver des sponsors. Mais chez Tech 3, on voyage en classe éco, les mécanos ne dorment pas dans des palaces et parfois même restent dans les camions, les voitures de location sont partagées et je roule en Citroën C4. Là aussi, il y a des économies d'échelle à faire.
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