Moto GP - République Tchèque: Casey Stoner a fait le break
Ce Grand Prix de la République Tchèque est peut être bien le tournant décisif de ce championnat 2011 de Moto GP. Avec, à présent, trente deux points d'avance, celui qui a récolté sa vingt neuvième victoire en catégorie reine peut se permettre de ne rien marquer durant un meeting sans craindre de perdre les commandes de la course au titre. Un break à la portée tant stratégique que psychologique. Pour en arriver là, il aura fallu que Jorge Lorenzo se plante dans son choix de pneu avant et que Dani Pedrosa mette fin prématurément à une prestation jusque là impressionnante.
Pourtant, pendant les journées du vendredi et du samedi, l'Australien n'a eu de cesse de se plaindre du comportement de sa Honda. Remarques sincères ou bluffe ? On ne sait, mais force est de constater que le scénario vécu à Laguna Seca s'est répété à Brno. Et qu'à ce rythme, le futur papa sera mathématiquement en mesure de louper un Grand Prix du Japon qui l'agace sans remettre en cause ses ambitions de deuxième couronne mondiale.
Honda est aussi le grand vainqueur de cette rentrée de l'élite. Le blason ailé réalise un triplé, du jamais vu depuis Laguna Seca 2006. Dovizioso et Simoncelli peuvent donc regarder leur employeur droit dans les yeux au moment de négocier leur avenir, avec une mention particulière pour le chevelu de chez Gresini, qui monte, enfin, sur son premier podium Moto GP.
Avec son leader en mal d'adhérence et son second pilote Ben Spies dur au mal mais réellement diminué, Yamaha ne peut que constater les dégâts. Chez Suzuki et chez Ducati, en revanche, on peut afficher un large sourire. Certes, les bleus partent bredouilles mais peuvent revendiquer des temps au tour très honorables auprès du siège d'Hamamatsu qui doit encore décider de la politique sportive à venir. Les rouges, de leur côté, entrevoient la lumière au bout du tunnel avec un Valentino Rossi qui n'a jamais vu les M1 d'aussi près en course depuis qu'il a quitté la cause des trois diapasons. Il s'est par ailleurs significativement détaché des autres ducatistes sur la piste, comme pour mieux démontrer que le pari de la GP11.1 valait finalement le coup d'être tenté.
Côté frustration, on ne pourra que regretter le chemin de croix qui se poursuit pour notre Randy De Puniet. Pas vraiment remis de ses mésaventures en Californie, le seul Français en lice a été poussé par terre lors des qualifications par un équipier en pré-retraite. Ceci pour mieux réveiller la douleur. Malgré tout, il termine douzième, trop épuisé pour régler les comptes d'Elias et de Barbera.
La déception, enfin, ne vient pas d'un Karel Abraham qui avait déjà montré l'an passé en Moto 2 toute sa fébrilité à domicile. Mais plutôt d'un Cal Crutchlow qui commence à prendre la même trajectoire inquiétante qu'un certain James Toseland. Hervé Poncharal a laissé clairement entendre que sa patience venait d'atteindre ses limites. Au moment où, en coulisse, Stefan Bradl appuyé par un généreux investisseur cherche un refuge, l'heure est plus que jamais venue pour un Britannique pourtant si convaincant en début de saison.
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