Moto GP - Superbike: Des chiffres, en vrac
Combien coûte le Moto GP, comment peut-il se trouver à ce point fragilisé dans un contexte économique morose qui ne semble pas toucher un mondial Superbike à la santé provocante, voilà autant de questions qui se posent à un moment où l'élite va devoir s'interroger sur une philosophie qui l'a faite ressembler à une certaine Formule 1. Un chemin que le Président de la FIM regrettait récemment et qui prend aujourd'hui des allures d'impasse avec le départ du constructeur Kawasaki du paddock.
Pour se faire un semblant d'idée sur cette conjoncture, voici quelques chiffres glanés ça et là auprès de personnes autorisées dans un milieu qui reconnaît, et presque avec soulagement, qu'il est grand temps de mettre fin à la fièvre inflationniste des budgets, en vigueur depuis quelques temps.
Puisque l'on parle du blason d'Akashi, de combien était en 2008 son budget pour coiffer le bonnet d'âne des marques engagées en Grand Prix ? 35 millions d'euros la saison, pour une équipe composée de quelques 37 personnes, les deux pilotes compris. Pour le seul box, on compte sept individus en charge de la moto d'un « Hopper » payé trois millions d'euros, et il en était prévu six pour un Marco émargeant à un million. Il faut dire que l'Américain est aussi soutenu par Monster, dont la contribution globale est estimée à sept millions d'euros. On relève enfin deux à trois ingénieurs châssis et un support technique de six autres personnes. Le salaire d'un chef mécanicien en Moto GP peut atteindre les 120.000 euros annuels bruts.
Ceci, c'est pour Kawasaki, dont le train de vie n'a jamais été considéré comme le plus ostentatoire du paddock. En ce qui concerne le mondial Superbike, le portage est différent. Pour gagner, Ducati aligne 7,5 millions d'euros, tandis que le milieu considère que l'on peut envisager un titre à partir de 4,2 millions l'année. Un top team dans la catégorie, c'est aux alentours de la vingtaine de personnes, chaque pilote bénéficiant de cinq individus à son service. Le motoriste, le spécialiste de la suspension et le team manager s'occupent généralement des deux pilotes. Côté salaire, les plus gros sont estimés à 1,5 millions d'euros (Bayliss et Biaggi), tandis qu'un Régis Laconi émargeait chez les verts à 80.000 euros la saison. West, pour information, touchait 600.000 euros lorsqu'il était sur la ZX-RR.
Bien sûr, à ces chiffres bruts, il y a une multitude de variables. Notamment celle qu'une Moto GP est un prototype et qu'une Superbike vient de la série. Mais il ressort des avis impliqués dans les paddocks, qu'une équipe de dix sept personnes pour deux motos est tout à fait viable dans une catégorie reine qui devra sans doute faire des efforts pour garder sa couronne.
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