MotoGP : nerfs d’acier et disques carbone de Márquez sous la pluie
Dimanche dernier, Marc Marquez a remporté le Grand Prix de San Marin de MotoGP avec les disques en carbone, malgré la pluie qui est tombée durant la course. Une victoire inimaginable il y a encore quelques années et qui contredit la dichotomie entre carbone et piste sèche d’un côté, acier et piste détrempée de l’autre.
Jusque-là, face à la pluie, le carbone a toujours dû céder sa place à l’acier. La raison en est évidente : pour garantir un bon coefficient de friction, le carbone doit monter en température et atteindre au moins 250 degrés centigrades, ce qui était encore plutôt difficile, il y a peu, avec la pluie et une piste détrempée.
Pour fonctionner parfaitement, le carbone requiert une grande expertise car, durant les premiers tours de course, sa température est inférieure à la valeur idéale. Pour pallier ce problème provisoire, le pilote doit anticiper le recours aux freins, en freinant quelques mètres plus tôt qu’à l’accoutumée pour faire monter la température.
Cependant, une fois les 250 degrés dépassés, le coefficient de friction se stabilise. L’acier, en revanche, souffre des températures élevées et risque, sur la fin de la course, de causer un allongement du levier de frein qui peut même en arriver à toucher le guidon.
De plus, même sur piste détrempée, le carbone ne subit pas de problèmes de couple résiduel dont peuvent au contraire souffrir les disques en acier. La phase de relâchement est plus soudaine et garantit cette absence de traînée que recherchent les pilotes.
En d’autres termes, une fois le freinage terminé, avec les disques en carbone, la roue est aussitôt libérée, ce qui optimise la conduite. Une opération parfaitement réussie par Marc Márquez qui a donc su optimiser son matériel Brembo. Et certainement donner des idées à ses adversaires pour les prochaines épreuves sous la pluie !
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