Nouveau Mitsubishi Grandis : quel intérêt face à son quasi-clone Renault Symbioz ?
Mitsubishi continue de renouveler, voire d'agrandir sa gamme, à grand renfort de modèles Renault rebadgés. Voici donc le nouveau Grandis, qui n'est plus un grand monospace mais un SUV compact. Et devinez quel modèle au losange se cache sous sa robe ?

EN BREF
Deuxième génération de Grandis
SUV compact de 4,41 m de long
Base de Renault Symbioz
2 moteurs micro-hybride et hybride
Il n'est pas besoin de chercher bien longtemps pour le deviner. Il s'agit ni plus ni moins d'un Renault Symbioz rebadgé. Ainsi, avec la Colt/Clio, l'ASX/Captur, le constructeur japonais enrichi sa gamme française d'un nouveau modèle pioché sur les étagères du constructeur au losange. En le recarrossant et en essayant de lui donner une identité propre et se rapprochant de celle des autres modèles de la gamme.
Il faut le dire, Mitsubishi arrive avec quelques pièces spécifiques à distinguer son modèle, mais difficile de cacher complètement les gênes tricolores derrière une face avant plus plissée. Dans tous les cas, la base de ce Grandis de seconde génération (on se souviendra de la première, un grand monospace) n'est pas la plus mauvaise qui soit. Car le Symbioz est une bonne proposition sur son segment, celui des SUV compacts, où l'on trouve aussi les Peugeot 3008, Citroën C5 Aircross, ou autres Nissan Qashqai.

Le gabarit extérieur du Grandis est assez compact, puisqu'il mesure 4,41 m de long, pour 1,79 m de large sans rétros et 1,58 m de haut. Soit exactement les chiffres du Renault. Mais plutôt que de parler (logiquement malgré tout) de ce qui rapproche les deux modèles, voyons ce qui les distingue.


Et c'est la face avant qui concentre la grande majorité des différences, avec une calandre et un bouclier complètement revus. On n'a pas affaire ici à un rebadgeage "simple". Il n' y a pas que le logo qui change, mais tout le masque avant, sauf les optiques. Sur le Grandis, on découvre une proue qui présente une version revisitée de la calandre "Dynamic Shield" chère à la marque, avec ses pièces de carrosserie en forme de flèches dirigées vers le centre du bouclier. Celui-ci fait la part belle au noir laqué en son centre et le logo aux trois diamants du constructeur japonais est flanqué de part et d’autre de ses petites ailettes chromées, comme sur la Colt et l'ASX, donnant ainsi au Grandis un air de famille avec ses acolytes de gamme. Il n'y a d'ailleurs que l'Outlander, un modèle 100 % Mitsubishi, qui se distingue vraiment du reste de la gamme.

Sur le profil, seuls les jantes spécifiques et le logo "HEV" sur les portières distinguent le Grandis du Symbioz. Et quand les Colt et ASX font peu d'effort sur la partie arrière pour s'éloigner de leur clone, changeant seulement logo et nom, le dernier-né bénéficie lui d'un hayon légèrement revu, avec une partie des feux qui lui est spécifique (avec une signature lumineuse à LED baptisée "Hexaguard horizon") et un pli de caisse supplémentaire absent sur le Renault. Cela dit, c'est quand même très proche. Et la physionomie globale reste calquée sur celle du véhicule donneur.


Un habitacle identique au logo près, mais c'est pas grave
À l’intérieur, il faut sortir la loupe pour voir les différences avec le Symbioz. Et même avec la loupe, rien à se mettre sous la dent, mis à part le logo qui change sur le volant. En effet, la planche de bord est reprise à l'identique du Symbioz (et donc du Captur). Pas un défaut en soi, car les intérieurs de ces modèles français ont toujours été positivement critiqués pour leur qualité de fabrication et de finition, leur ergonomie, et leur système multimédia.

Les matériaux sont de belle facture, les plastiques moussés en de nombreux endroits, les assemblages sérieux. Et si le dessin manque de modernité peut-être aujourd'hui, ce n'est pas cas du système multimédia, qui utilise comme chez Renault le système d'exploitation à base d'Android Automotive, fourni par Google. Il est rapide, réactif, ergonomique et pas trop compliqué à utiliser. Il est également très connecté, avec une navigation Google Maps, les compatibilités Android Auto et Apple CarPlay bien sûr, et l'accès au Play store de Google et à ses applications.
Sous l'écran, le levier du sélecteur de marche avant et arrière est différent de précédemment. Et différent de celui du Symbioz ? Non, il s'agit du nouveau sélecteur qui vient d'office avec le moteur 1.8 full hybride, et que le Symbioz a aussi adopté récemment.
L'équipement est pour le reste celui du Renault. Le Grandis bénéficie donc de toutes les aides à la conduite désormais classiques (voire obligatoires) comme les alertes de somnolence, de véhicule dans l'angle mort, le freinage automatique d'urgence avec détection des piétons, le régulateur de vitesse adaptatif, la conduite autonome de niveau 2 (Mi-Pilot), la caméra de recul, l'aide au parking, l'aide au maintien dans la voie, l'alerte de survitesse, etc.

Les équipements de confort sont également de la partie avec, selon le niveau de finition (il y en aura 4, Inform, Invite, Intense et Instyle, voir portfolio) la climatisation automatique, l'écran multimédia horizontal ou vertical, les sièges électriques (de façon très mesquine, le réglage avant/arrière reste manuel, tout comme les réglages du dossier pour le passager avant), les sièges chauffants, le volant chauffant, la sélection des modes de conduite, ou la sono haut de gamme Harman Kardon. Mais le plus visible reste l'option toit panoramique vitré (le fameux "solar bay" de chez Renault), qui dispose d'une fonction opacifiante par segments. C'est sympa à regarder (voir vidéo), mais pas aussi efficace qu'un vrai velum.


Les passagers arrière disposent d'une bonne longueur aux jambes et d'une belle largeur aux épaules, mais l'espace à la tête est plus réduit. La banquette peut coulisser sur 16 cm et permet ainsi de moduler un volume de coffre qui est de 434 litres au maximum banquette en place et avancée, et monte à 1 455 litres banquette rabattue. Des chiffres corrects par rapport au gabarit, mais inférieurs à certains concurrents (520 litres pour le 3008, 550 pour le Grandland, jusqu'à 504 pour le Qashqai), qui sont certes plus grands.
Deux moteurs : hybride et micro-hybride
Techniquement, le Grandis propose plus de choix que sur le Symbioz (pour le moment, car ça arrive sur le Renault aussi). De fait, deux motorisations sont proposées au lancement. Un 1.3 micro-hybride MHEV, qui développe 140 ch, accouplé au choix à une boîte mécanique 6 rapports ou une double embrayage à 7 rapports, avec un alternodémarreur à courroie.

Mais aussi, comme sur le Renault, un nouveau bloc full hybride, à base de 4 cylindres thermique 1.8 l de 109 ch, secondé par 2 moteurs électriques de 49 ch et 20 ch, pour une puissance cumulée de 156 ch, et un 0 à 100 annoncé en 8,5 secondes. Il s'agit du nouvel ensemble HEV déjà vu sur le Dacia Bigster par exemple. Il dispose d'une petite batterie lithium-ion de 1,4 kWh qui permet des phases de roulage en 100 % électrique fréquentes en ville et sur route lorsque la demande de puissance est faible.
La transmission se fait toujours via une boîte à crabots multimode, et la consommation est annoncée à 4,4 litres pour 98 grammes de CO2/km sur le Renault, cela devrait être strictement identique pour le Grandis.
Là où le japonais devrait se distinguer du modèle tricolore, c'est en matière de garantie. Mitsubishi propose d'office 5 ans de couverture (ou 100 000 km), et étend cette garantie à 8 ans ou 160 000 km sur le Grandis. Une extension de 3 ans conditionnée à un entretien dans le réseau, évidemment.
En conclusion, ce Grandis, dont le nom signifie en latin "grand et remarquable" ne peut que compléter sans risque et à moindre coût la gamme de Mitsubishi en Europe. Cela dit, il n'est ni spécialement grand, du moins pas à l'extérieur, ni spécialement remarquable, vu sa proximité extrême avec le modèle Renault. Ces qualificatifs étaient plus adaptés à la première génération c'est une certitude. Mais a-t-il un intérêt par rapport au Symbioz, ce qui est la question posée ? Difficile à dire. Il fera probablement quelques ventes, avec pour clients ceux qui apprécient la marque, qui ont une concession au pied de chez eux, et qui sont sensibles aux garanties béton. De toute manière, les ambitions en matière de chiffre de vente, même si non communiquées, ne sont pas démentielles.

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