Occasion à 1 500 € : gare aux pièges !
Des voitures d'occasion vendues au prix d'un vélo neuf c'est tentant ! Et il y en a à la pelle. Mais si parmi l'offre quelques rares bonnes affaires sont possibles, la majorité de ces ''secondes mains'' très âgées et fortement kilométrées ont bien des raisons pour être cédées à bas prix. Nous vous les révélons dans ce dossier.
Des réparations coûteuses à prévoir
Pour un tel budget, ce sont des autos de quinze, vingt, voire trente ans qui vous attendent. Et côté kilométrage, la barrière des 200 000 km soit 5 fois le tour de la terre, est monnaie courante.
Autant dire que l'auto et les pièces mécaniques qui la composent ont bien vécu. Et c'est d'ailleurs sans doute aussi pour cela que son propriétaire s'en sépare. Du côté de l'acheteur, assumer des réparations onéreuses reviendrait à dépenser bien plus que la valeur de l'auto. Certes, le contrôle technique peut vous dire que les trains roulants, la direction, le système de freinage, la suspension sont en fin de vie. Mais impossible de savoir si le moteur, la boîte de vitesses et la transmission subissent le même sort. Or c'est souvent le cas.
La parade Caradisiac : privilégier des autos dont les pièces d'usure principales ont déjà été remplacées (embrayage, suspension, alternateur, démarreur, etc.)
Un historique difficile à remonter
Compte tenu de l'âge de ces autos, et les multiples propriétaires, il est difficile, voire quasiment impossible de connaître leur passé. Qu'en est-il du suivi de l'entretien et de la qualité des réparations au cours de leur vie ? Et les seules pièces à conviction comme le carnet et les factures sont généralement aux abonnés absents.
Pire, pour ce qui est des réparations coûteuses (amortisseurs, freinage, direction...) il est fort probable que le véhicule ne soit pas passé par la case garage, mais réparé au fond d'un box ou au bord d'un trottoir, avec des pièces bon marché ou d'occasion - donc peu fiables - afin de réduire les frais. Le risque est de se retrouver avec un véhicule en panne à court terme voire dangereux sur la route.
La parade Caradisiac : privilégier des modèles de première main, ou seconde main avec un carnet d'entretien encore présent, ou une pile de facture importante prouvant le suivi.
Un équipement de sécurité et de confort spartiate
ABS, ESP, direction assistée, climatisation, radio CD, verrouillage centralisé... Ces équipements et bien d'autres rassurent et rendent la conduite agréable tant en ville que sur les grandes distances. Malheureusement, ils sont bien rares sur des autos de quinze ans et plus, surtout lorsqu'elles sont vendues moins de 2000 €. Et dans le cas d'une première acquisition pour un jeune permis, les parents ne seront pas très ''chauds'' de savoir que leur progéniture roule à bord d'un tel véhicule...
La parade Caradisiac : si vous voulez plus de sécurité, il faudra dans l'idéal mettre la main à la poche, et rallonger le budget de 500 à 1 000 €.
Des pièces détachées quasi introuvables
Si pour ce qui est de la mécanique, et à la condition que l'auto soit de grande série, pas de souci pour dénicher des pièces courantes comme le freinage, la suspension, la direction, la transmission etc., il vous sera en revanche plus difficile de vous procurer un mécanisme d'essuie-glace ou de lève-vitre, voire une serrure de coffre.
Et ça se corse côté carrosserie. Portes, capots, hayons, ailes ne sont plus stockées chez les concessionnaires en raison de leur encombrement. Et si toutefois la commande est possible, les délais de fabrication et les coûts risquent fort de vous décourager.
La parade Caradisiac : se tourner vers des modèles très répandus, pour lesquelles les pièces sont fabriquées plus longtemps, ou refabriquées. Les pièces d'occasion sont aussi une solution, surtout pour la carrosserie, même si le risque de ne pas trouver la bonne couleur est grand.
La mise à la casse en cas d'accident ou de grosse panne
Aile et capot froissés, porte enfoncée, choc important ou casse moteur... Des situations qui génèrent inévitablement des réparations très coûteuses, qui dépassent généralement le prix auquel vous avez acquis le véhicule. Résultat, l'expert n'hésitera pas à déclarer l'auto ''bonne pour la casse''. Fâcheux si cela vous arrive quelques semaines seulement après l'achat.
La parade Caradisiac : il n'y en existe pas vraiment. Dans tous les cas, ne payez pas une assurance tous risques pour une auto d'une telle valeur, mais un tiers simple.
Une auto peu écolo et interdite de circuler
Énergivores et polluantes, les autos de plus de quinze ans sont aujourd'hui pointées du doigt, surtout si ce sont des diesels. Et avec la mise en place des vignettes Crit'air depuis janvier 2017, classées de 1 (la moins polluante) à 5 (la plus polluante) il est très facile de savoir si la vôtre fait partie des mauvais élèves.
Or, à cet âge voire davantage, rares sont celles qui bénéficient des plus petits chiffres. Au mieux, vous aurez une Crit'air 3 ou 4. Un verdict qui vous imposera de laisser votre monture au garage en cas de pics de pollution et/ou d'interdiction de circuler.
La parade Caradisiac : vous pouvez éventuellement augmenter votre budget d'achat si vous avez une auto encore plus ancienne à faire partir à la casse, et qui pourra vous faire bénéficier d'une prime à la conversion. Avec un budget plus gros, des véhicules Crit'Air 2 ou 3 seront trouvables.
Comment repérer la bonne affaire ?
Malgré ce tableau peu encourageant à l'achat d'une occasion à petit prix, le bon plan, bien que rare, existe. Voici trois indices qui vous permettront de la repérer.
- C'est une première main
C'est l'auto de votre oncle ou de votre voisin de rue que vous connaissez parfaitement. Vous savez qu'il l'a acheté neuve et qu'il l'a entretenue méticuleusement.
- Elle possède un paquet de factures du même concessionnaire
De l'achat à la revente, elle a toujours été entretenue chez le même concessionnaire avec toutes ses factures. Vous savez dans le moindre détail ce qui a été fait sur la voiture. Du petit entretien à la grosse réparation, tout est dit. Un gage de confiance !
- Elle a encore des anciennes plaques d'immatriculation
Elles ont été abandonnées depuis plus de 11 ans. Leur présence aujourd'hui signifie que son propriétaire la détient depuis au moins 2009 et qu'elle n'a vraisemblablement pas eu une multitude de propriétaires. Au pire deux, ce qui est encore raisonnable. Cela est alors plus facile d'obtenir son suivi d'entretien.
LE BILAN : ça passe ou ça casse...
Vous l'aurez compris, investir dans une occasion à 1 500 € n'est pas sans risque. Et le plus souvent, la somme engagée ne suffit pas pour espérer faire des milliers de kilomètres sans avoir à mettre la main au portefeuille pour sa remise en état. Mais si c'est le budget que vous vous êtes fixé parce qu'il correspond à vos moyens, surtout ne foncez pas tête baissée sur la première venue. Soyez patient et essayez de dénicher la perle rare. Il y en a quand même...
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