Peut-on encore trouver une bonne occasion à 1 500 € ?
Il y a encore quelques années, il était tout à fait possible de trouver une auto correcte à petit prix. Depuis, les ZFE sont apparues et l’inflation généralisée a fait flamber le prix des occasions. Est-ce une utopie de dénicher une auto à 1 500 €, ou l’espoir est-il toujours permis ?
Votre adolescent ou adolescente, de passage à l’âge adulte, vient d’obtenir son sésame rose ? Ou peut-être quitte-t-il, ou quitte-t-elle, le cocon familial pour ses études ? Ou simplement, c'est le moment de remplacer son véhicule sans en avoir les moyens ou l’envie d'y mettre beaucoup d’argent. Les raisons sont multiples pour limiter un achat automobile à 1 500 €.
Il s’agit là d’un budget « plancher » qui était tout à fait envisageable il y a encore quatre ans. Seulement, de nombreux événements ont eu lieu depuis et ont changé la donne. Le développement des ZFE, finalement assouplies, a poussé les « vieilles » autos hors des grandes villes. La crise du Covid, associée à la guerre en Ukraine, a eu pour conséquence une hausse généralisée des tarifs allant jusqu’à l’augmentation du prix médian de plus de 43 % entre janvier 2020 et 2023 !
Dans un tel contexte, est-il toujours possible de dénicher une auto dans un état convenable, avec le même budget qu’il y a quatre ans ? La réponse est oui, à condition de suivre quelques précautions et de faire preuve de patience.
Ce qui se trouve sur le marché
Tout d’abord, nous avons basé nos recherches sur un budget de 1 500 €, avec comme critère un modèle postérieur à 2000, c’est-à-dire vignette Crit’Air 3 ou 4 selon que ce soit un essence ou un diesel. L’idée n’est pas de dénicher un modèle proche de la collection, et interdit de circuler dans certaines agglomérations dans deux ans. Nous avons ensuite limité le kilométrage à 200 000 km pour éviter de se retrouver avec un moteur potentiellement en fin de course, avec de lourdes et coûteuses réparations à la clé.
Sans la mise en place d'un minimum de filtres, une multitude d'annonces avec des modèles d'un autre âge et au kilométrage dépassant souvent les 300 000 km apparaissent.
En scrutant les différents sites d’annonces, on s’aperçoit que les offres ne sont pas très nombreuses, mais elles existent. Les modèles qui ressortent le plus sont les citadines, type Renault Clio ou Peugeot 206, essence ou diesel.
On a ainsi dégoté une Opel Corsa 1.2 Twinport de 2004, totalisant 139 000 km pour 1 400 €. Mais il est possible de trouver une auto plus habitable, à l’image de cette Citroën C5 2.2 HDi Exclusive de 2004 affichant moins de 110 000 km.
Dans la catégorie des monospaces, un Renault Scénic est aussi envisageable comme cet exemplaire déniché sur La Centrale : 1.6 110 RXE Pack Clim de 2000 avec moins 150 000 km au compteur. Se diriger vers un modèle un peu oublié, comme une Ford Fusion, peut être malin.
À noter que le site La Centrale donne la possibilité de connaître l'historique du modèle en annonce. Les changements de propriétaires et le passage au contrôle technique y sont mentionnés.
Peu de professionnels
Les différentes annonces montrent que l’offre existe, mais la part des professionnels est faible. L’achat auprès d’un particulier devient presque incontournable, donc sans garantie, et avec les risques que cela comprend. Il est indispensable de demander l’historique des factures, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir lorsque l’auto approche les vingt ans et qu’elle a connu plusieurs propriétaires. Néanmoins, il faut privilégier un exemplaire suivi au mieux.
Si certaines pièces, comme les pneus ou les plaquettes, sont plutôt abordables, un kit de distribution ou d’embrayage n’entraîne pas les mêmes frais. Il est aussi nécessaire de demander de nombreux clichés. Si des rayures ou une bosse sur une aile n’a aucune conséquence sur l’utilisation de l’auto, un accroc plus important avec de la corrosion s’avère plus gênant. Des clichés de l’intérieur permettront de vérifier l’état de la sellerie, sans oublier de demander au vendeur si tous les équipements fonctionnent.
Quid du contrôle technique ?
La question du contrôle technique peut être source de confusion. Dans le cas d’une revente auprès d’un professionnel, il est possible de vendre un véhicule sans CT.
En revanche, dans le cas d’une vente à un particulier, le vendeur (qu’il soit particulier ou professionnel) doit remettre un justificatif de contrôle technique datant de moins de 6 mois, ou 2 mois si une contre-visite a été prescrite, il sera indispensable pour faire immatriculer le véhicule au nom de l’acquéreur. Il est parfaitement possible de réaliser les réparations et d’effectuer la contre-visite par la suite.
Dans les faits, il est tout à fait possible d’exécuter la transaction sans le CT en trouvant un accord avec l’acheteur. Seulement, c’est un peu comme jouer à la roulette russe, sans savoir exactement quels éventuels maux votre nouvelle auto peut cacher.
En revanche, acheter une voiture avec une contre-visite permet de connaître les réparations à faire, et les budgétiser. Si votre vendeur refuse catégoriquement un passage au contrôle technique, même affublé d’un refus, fuyez !
Du fait que les vendeurs soient essentiellement des particuliers, certains n’hésitent pas à mentionner « vendu sans CT ». Dans ce cas, ne vous attardez pas sur l’annonce.
Le bilan : possible, mais…
Il est tout à fait possible de trouver une bonne occasion à 1 500 €, mais la prudence est de mise. Bien éplucher l’annonce, vérifier par téléphone le maximum d’informations, se faire envoyer par mail les factures d’entretien, sans oublier le contrôle technique, la démarche n’est pas de tout repos et nécessite de la patience (munissez-vous de la check-list Caradisiac). Elle est similaire pour toutes les voitures d’occasion, seulement rien ne doit vous échapper, et le moindre doute doit alerter. Dernier conseil, se faire accompagner par une personne ayant des connaissances en mécanique est vivement conseillé.
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