Présentation vidéo - Ford Mustang Mach-E : tout savoir sur le SUV électrique anti-Tesla
Lundi 18 novembre 2019. Ford présente, enfin, son premier véhicule 100 % électrique, non dérivé d'un modèle existant. Et ce n'est ni une citadine, ni une compacte. Non, le constructeur décide de rentrer dans le "game" avec un très à la mode (gros) SUV, qui s'inspire de la mythique Mustang, d'où son nom : Mustang Mach-E. Découvrons-le en détail.
En bref
Premier véhicule 100 % électrique de Ford
Entre 450 et 600 km d'autonomie
À partir de 48 990 €
Peu s'en souviennent, mais Ford a déjà lancé un véhicule électrique. Il s'agissait de la Focus 3, lancée en 2012 aux USA et en 2014 en France. Elle n'aura, malgré ses qualités, laissé aucune trace dans les mémoires.
Aujourd'hui, c'est différent. Ford présente son premier véhicule électrique pensé pour l'être, et non dérivé d'une berline existante. Et pour marquer les esprits, cette fois-ci, son nom reprend celui du plus légendaire des coupés de la marque : la Mustang.
Ce sera donc "Mustang Mach-E". Et même Mach-E fait référence au passé, puisqu'on se souvient qu'en 1968, Ford présentait une version plus sportive de sa Mustang, baptisée... Mach 1. Ici le E de "électrique" remplace seulement le 1, c'est ça le progrès.
En termes de marketing, l'idée est probablement excellente. Rapprocher cette nouveauté du coupé, la lier à un nom mythique, lui donne immédiatement une image forte.
Mais certains ont déjà grincé des dents lors de la révélation du nom le 14 novembre 2019. Comment Ford a-t-il pu oser donner le nom Mustang à un SUV, électrique qui plus est ? Crime de lèse-majesté... Mais risque calculé, selon la marque.
Mais revenons à cette nouveauté, importante, très importante dans un contexte où la mobilité électrique explose, à l'heure où tous les constructeurs font feu de tout électron pour présenter des modèles carburant à l'atome. Le Mustang Mach-E, qu'est-ce que c'est ?
Il s'agit donc d'un SUV, qui présente d'ailleurs quasiment un profil de SUV coupé, à la manière d'un BMW X4, ou d'un Jaguar I-Pace. Il mesure 4,71 m de long, ce qui en fait un modèle imposant, qui sera en réalité plutôt concurrent du futur Tesla Model Y.
S'agit-il d'un modèle Ford ? Non, et vous ne trouverez d'ailleurs aucun logo à l'ovale bleu où que ce soit sur le véhicule. Il s'agit d'un membre de la "famille Mustang".
Une esthétique inspirée du coupé Mustang
Esthétiquement, les designers du constructeur américain, ont réussi à insuffler des gènes du coupé dans cet imposant SUV. Bien sûr, il ne s'agit pas d'une Mustang surélevée et bodybuildée. Mais les clins d'œil, les rappels, certaines proportions sont bien là.
Par exemple la calandre, ici pleine, reprend la forme de celle du coupé. La signature lumineuse à trois griffes est aussi de la partie, même si les griffes sont plus écartées sur le Mach-E.
Le profil, grâce à un artifice de style, semble celui d'un coupé. La ligne de toit descend en pente douce vers le coffre. Ce qui est au-dessus, peint en noir, semble s'effacer, mais préserve de l'habitabilité. Et les bas de caisse peints en noir amenuisent aussi visuellement la hauteur totale.
Pas de poignées de porte apparentes, vous l'aurez remarqué. Elles s'ouvrent en appuyant sur des boutons, et seule les ouvrants avant disposent d'une toute petite poignée pour aider, quasi invisible.
À l'arrière, les épaulements sont marqués, le Mach-E est bien assis sur la route, et les feux sont une signature très reconnaissable. Inspiration coupé évidente, mais ils se prolongent vers le centre du hayon, à la lunette très inclinée.
L'ensemble n'est franchement pas vilain, et rend mieux en vrai qu'en photo. En tout cas c'est athlétique, dynamique, un brin sportif. Et c'était bien là l'effet recherché.
Un habitacle inspiration Tesla, et une finition "à l'américaine"
Dans l'habitacle, l'inspiration coupé Mustang est moins évidente. Mais on a tout de même en face de soi une planche de bord qui reprend le double bossage typique, présent sur toutes les Mustang depuis sa présentation en 1964. Ce bossage intègre aujourd’hui une barre de son, quand on opte pour le système Bang&Olufsen.
Pour le reste, c'est un dessin plus classique, moderne certes, mais très sombre, à peine rehaussé par des surpiqûres rouges sur la sellerie et le volant. L'inspiration, cette fois-ci, est clairement à trouver du côté de Tesla. Regardez donc cet immense écran vertical de 15 pouces, qui contrôle toutes les fonctionnalités de la voiture. Notez la quasi-absence de boutons. On a quand même un écran pour les informations de conduite devant le conducteur. Mais sinon, on se trouve presque dans une Tesla Model 3, la clarté en moins. Et la qualité en moins puisque les matériaux sont pour le coup typiquement américains. Plastiques durs, assemblages moyens feront apparemment le quotidien du Mustang Mach-E, même si cela pourra être encore amélioré, car nous sommes, il faut le dire, à bord d'un prototype, même pas une présérie, et encore moins un modèle définitif.
Par contre, excellente surprise au niveau de l'habitabilité. Les places arrière, contrairement à ce que la ligne de toit peut laisser penser, sont spacieuses au niveau de la tête, mais aussi des jambes. Seule la surface vitrée réduite pourra mettre mal à l'aise les plus claustrophobes.
Et comme nous sommes dans un véhicule électrique, le Mach-E dispose de deux coffres, un à l'arrière, de 407 litres, auquel s'ajoutent 100 litres de volume sous le capot avant, soit 507 litres en tout. Cela fait du Mach-E la première "Mustang familiale" depuis que le nom existe.
Plusieurs batteries et transmissions possibles
Techniquement, et conformément aux rumeurs, les acheteurs pourront choisir entre deux batteries et deux transmissions. En base, la batterie standard offre 75 kWh de capacité, pour une puissance de 258 ch (en 2 ou 4 roues motrices) et une autonomie de 450 km en propulsion et 420 km en 4x4. Des chiffres obtenus en norme WLTP, assez réalistes. Mais on peut opter pour un accumulateur LR (Long range, soit grande autonomie) de 99 kWh. Avec cette batterie, la puissance est de 285 ch en propulsion, et même 337 ch en 4 roues motrices. Et les autonomies grimpent ! Ce sera 600 km en propulsion et 540 km en 4x4. À noter qu'on dispose de 415 Nm en propulsion pour un unique moteur, mais de 565 Nm en transmission intégrale, pour deux moteurs (un sur chaque essieu).
Les performances sont bridées par le constructeur. la vitesse maxi est de 180 km/h, et le 0 à 100 est annoncé entre "moins de 8 s." pour la petite batterie, et "moins de 5 s." pour la grosse en version 4x4. Des chiffres intéressants, même si Tesla sera devant (mais à quel prix...).
Les capacités de recharge sont celles de la charge rapide. On peut ainsi récupérer 93 km d'autonomie toutes les 10 minutes, ou passer de 10 % à 80 % en 45 minutes, grâce aux réseaux les plus puissants. Le Mustang Mach-E encaisse jusqu'à 150 kW et est compatible avec le réseau Ionity. Sa prise est de type Combo CCS. En type 2 sur une wallbox 11 kW à la maison, on récupère 62 km d'autonomie par heure, soit une charge complète entre 7h et 10h.
Pour faciliter la recharge, Ford prévoit de proposer à tout acheteur le système "Ford Pass". Une application téléchargeable sur son smartphone, et qui permet d'accéder à 125 000 points de charge dans le monde (partenariat avec NewMotion), qui incluent le réseau Ionity. Et de fournir une carte de recharge pour les bornes qui ne seraient pas compatibles avec la technologie NFC. Il faut d'ailleurs disposer d'un téléphone compatible avec cette norme pour bénéficier de la totalité des services.
Un équipement complet
Au chapitre équipement maintenant, le Mustang Mach-E fait le plein d'entrée de jeu. Il pourra disposer du Ford Copilot360 Assist 2.0 (conduite autonome de niveau 2), du régulateur de vitesse adaptatif, de l'assistant en embouteillage, du maintien dans la voie de circulation, de la reconnaissance des panneaux, mais aussi d'une aide active à l'évitement des piétons ou cyclistes (en cas de non-réponse du conducteur aux signaux d'alerte), et bien sûr du freinage automatique d'urgence avec reconnaissance des piétons et cyclistes. On pourra aussi, à la manière de la Nissan Leaf, conduire à une seule pédale : on appuie, on accélère, on relève l'accélérateur et la voiture freine seule, jusqu'à l'arrêt.
Il sera aussi possible de faire des mises à jour de la voiture via le web, grâce à la carte SIM présente à bord.
Le smartphone du propriétaire pourra enfin servir de clé pour ouvrir la voiture, et on pourra autoriser d'autres personnes à ouvrir l'auto et la démarrer, via Ford Pass. Pour ceux qui ne voudraient pas prêter leur clé ou leur téléphone, on peut aussi permettre, et c'est astucieux, d'ouvrir la voiture grâce à un code configurable, que l'on a juste à taper sur les touches tactiles présentes sur le montant de portière conducteur. Sympa quand le gamin a oublié quelque chose à l'intérieur.
Des prix agressifs
Enfin les prix. Ils sont déjà connus, pour certains d'entre eux du moins. Ainsi, l'entrée de gamme sera affichée à 48 990 €. Soit encore moins que les 50 000 € estimés jusqu'à aujourd'hui. La version grosse batterie à transmission 4x4 sera vendue, en version 1st Edition suréquipée à 69 500 €.
Des tarifs qui sont extrêmement agressifs. Une Tesla Model 3, moins spacieuse, une berline, est affichée en prix de base au même tarif, mais elle est plus performante. Une simple Nissan Leaf e+ moins habitable, moins puissante et performante, est affichée seulement 2 000 € moins cher.
Bref, le Mustang Mach-E répond parfaitement à la philosophie de Ford, qui est d'en offrir plus pour le même prix, ou autant pour mois cher. Il risque donc fort de marquer un grand coup, à son arrivée sur le marché. Une arrivée assez tardive cependant, car si la marque communique aujourd'hui, son SUV 100 % électrique n'arrivera qu'à la fin de l'année 2020 pour les versions 4x4 longue autonomie, et début 2021 pour les versions petite batterie et propulsion.
Par contre, on surveillera de près l'arrivée d'une version GT, promise plus puissante et capable de rivaliser avec Tesla, cela au courant de l'année 2021. Réjouissants duels en perspective.
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