Quand Halcyon commet un sacrilège en convertissant une Rolls Royce Corniche à l'électrique…
L'entreprise anglaise Halcyon présentera sa première Rolls-Royce Corniche électrifiée au concours d'élégance du palais de Hampton Court, du 5 au 7 septembre 2025. Baptisée Highland Heather, ce cabriolet de collection zéro émission annonce un groupe motopropulseur de 800 V et 550 ch dont le développement a réclamé deux ans de travail. Sacrilège ? Assurément. Mais que ne ferions-nous pas pour lutter contre l'autophobie ?

Pour sûr, les émissions de CO2 au kilomètre d'une Rolls Royce Corniche des années 1970 ne se comptent pas en gramme mais en kilo, surtout quand on profite sans retenue de la cavalerie "suffisante" du bloc 6,75 l. Qu'on se le dise : continuer à brûler des litres de pétrole pour déplacer cette baignoire de 5,17 m de long, c'est mal. Forte de ce constat plein de bon sens, la société britannique Halcyon a décidé de remplacer la vilaine chaudière par un moteur électrique à la fois plus "vertueux" et plus puissant développant 550 ch.
Notre ton est ironique, évidemment : qui peut vraiment prétendre que les émissions de gaz à effet de serre nécessaires à l'élaboration de ce rétrofit sont moins importantes que quelques balades épisodiques avec de bonnes vieilles machines à combustion interne, aussi grosses soient-elles ? Par ailleurs, évoluer dans un silence total plutôt que porté par la douce mélodie d'un V8 a-t-elle la même saveur ? Quoi qu’il en soit, la métamorphose a le mérite d'exister, et elle ne résume pas à une vulgaire greffe…

La refonte intègre une plateforme électrique 800 volts développée en collaboration avec sa société Evice Technologies et composée d'un ensemble moteur/pont arrière délivrant 500 ch. Deux configurations sont disponibles : le système standard combine deux batteries disposées à la place du bloc et du réservoir et offrant une capacité de 77 kWh pour une autonomie d'environ 400 km, tandis qu’une option « étendue » intègre une pile supplémentaire promettant 17 kWh et 80 km en plus. Pas mal, même si la capacité de charge apparaît juste sur les bornes rapides en courant continu DC, un ravitaillement de 10 à 80 % réclamant environ 40 minutes.
Sans doute pour compenser la hausse de poids, la suspension a été revue avec un amortissement piloté semi-actif proposant trois niveaux de fermeté, allant d’un mode confort à un mode sportif (ou du moins sans trop de roulis).
Modernisée de la cave au grenier…
Un premier modèle qui augure 60 conversions consistant en une refabrication à la main et plus de 2 000 heures de travail par voiture dans les locaux de l'entreprise, situées dans le comté britannique du Surrey au sud de Londres. Au programme : une carrosserie peinte en plusieurs couches poli-lustées (le violet n'est pas imposé !) et, à l'intérieur, une sellerie cuir cousue main, des placages et éléments métalliques usinés.

Parmi les options disponibles, on trouve des pare-chocs chromés, des phares maison, des jantes au design repensé et des finitions personnalisées. Des technologies modernes sont également intégrées, tout en préservant le charme analogique de l'habitacle selon le préparateur, notamment un système d'infodivertissement escamotable avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil, une sono évoluée, un régulateur de vitesse, la caméra de recul, la climatisation et les sièges à réglage électrique chauffants et ventilés.
Un rétrofit haut de gamme proposé à partir de 420 000 £, soit environ 485 000 €, hors véhicule donneur et taxes locales… À ce prix, on se plaît à imaginer d'autres améliorations qui sentent bon le Sans-Plomb… du moins quand on reste insensible au rétrofit !

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