Quand la Volkswagen Golf trébuche, l'Allemagne chancelle
L’an passé, les ventes de voitures françaises ont baissé de 25 % par rapport à 2019, année pré-Covid. Mais Outre-Rhin, la baisse a atteint 27 %, alors que le pays est le plus prospère et le meilleur client automobile d’Europe. La faute aux semi-conducteurs certes, mais aussi à l’érosion certes lente mais durable de l’emblème national : la Volkswagen Golf.
Personne n’a été épargné. À travers toute l’Europe, l’année 2021 s’est soldée par une chute des ventes de voitures, même si certains pays, comme le Royaume-Uni, ont réussi à limiter la casse, si l’on peut s’exprimer ainsi alors la baisse y est de 24 % par rapport à 2019. Mais l’Espagne a connu bien pire avec un effondrement de 33 %. Au milieu de ce marasme, la France et ses – 25 % sont dans la moyenne, mais là où l’on attendait le champion d’Europe toute catégorie pour qu’il sauve les meubles européens, il n’en est rien. l’Allemagne a fait pire que nous et affiche une baisse de – 27 %. Du jamais vu depuis la réunification de la RDA et de RFA en 1990
La part de marché de la Golf en chute libre
Évidemment, quand un problème automobile survient outre-Rhin, un coupable est immédiatement désigné du doigt : le groupe Volkswagen. Le constructeur a souffert l’an passé, un peu plus que d’autres d’ailleurs, de la pénurie des semi-conducteurs et plusieurs de ses sites de production ont dû fermer pendant des semaines entières. Mais au-delà de cette crise qui touche toutes les marques, VW est confronté à un autre souci : la baisse de forme de son best-seller depuis 1974. La Golf reste certes la voiture la plus vendue sur le vieux continent, mais la compacte allemande n’est plus ce qu’elle était. Sa part de marché en Allemagne était de 8,1 % en 2001, du jamais vu pour une auto, même dans son pays d’origine. Vingt ans plus, cette part n’a pas dépassé les 3,5 % en 2021. C’est simple : il ne s’est jamais aussi peu vendu de Golf depuis 1980.
Bien sûr, le manque de voitures, les délais de livraison allongés et les unités de production à l’arrêt ont plombé la carrière de la huitième génération de la reine des compactes, mais pas seulement. Son véritable ennemi est bien plus dangereux, c’est le SUV. Et en plus il est dans la place, chez VW qui organise sa propre concurrence et développe une gamme plus que complète, du récent Taigo, au T-Roc en passant par le T-Cross et le Tiguan. Cinq modèles qui tous, même s’ils ne sont pas catalogués au même rayon et n’appartiennent pas au même segment, sont capables de rivaliser avec une compacte. C’est beaucoup. D'autant que les ventes de ces crossovers n’ont pas compensé la baisse de succès de la Golf et la chute du marché allemand. Et le marasme n’est pas fini. "Nous nous attendons à un premier semestre 2022 toujours hautement volatil" a expliqué, en termes choisis, le constructeur. Volatil comme un succès qui semble s’être envolé. Un envol qui fait trembler toute l’automobile germanique.
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