Quand le salon de l’auto de Lyon se taille la part du lion
Il se termine ce lundi soir, mais après le fiasco de Francfort, le salon de l’auto de Lyon a déjà gagné le pari de la notoriété, en attendant de savoir s’il a remporté celui de la fréquentation.
N’hésitons pas à comparer ce qui ne l’est pas vraiment : le salon de l’auto de Lyon et celui de Francfort. Sauf que quelques similitudes entre les deux manifestations, et quelques différences, poussent à les confronter. Le gros salon de Francfort se déroule tous les deux ans, comme le petit lyonnais, et la même année en plus. Le Goliath allemand a fermé ses portes le 22 septembre et le David lyonnais a ouvert les siennes le 26, pour s’achever ce soir. Sauf que le show allemand a enregistré une baisse de fréquentation de 30 % et que l’on peut imaginer que le français a augmenté la sienne, si ce n’est dans des taux semblables, du moins dans de très respectables proportions, puisque, entre 2015 et 2017 (les précédentes éditions), le nombre de visiteurs du salon de la capitale rhodanienne a augmenté de 12,72 %. Il est donc des juxtapositions qui forcent à la comparaison.
Petit éloge de la simplicité
Mais comment expliquer l’intérêt des visiteurs pour ce que ses détracteurs appellent encore une foire régionale ? À Lyon, pas de shows laser, pas de halls immenses squattés par une seule marque. À la place, les autos sont simplement exposées et accessibles. À l’heure où le consommateur n’est plus dupe de grand-chose, où il flaire l’arnaque qui affleure sous les paillettes, l’honnêteté et la rigueur semblent payer.
Évidemment, quelques expositions (Alpine, Citroën) sont là pour le divertir. Mais la simplicité paie, et les promoteurs lyonnais, peut-être sans le faire exprès, ont réussi leur pari. Sau que pour le gagner, ils ont reçu une aide aussi involontaire qu’allemande.
Le petit Lyon profite du désarroi du grand Francfort
Comme l’a montré Florent Ferrière, jamais le salon lyonnais n’avait eu droit à autant de nouveautés. La Renault Zoe restylée a eu droit à sa première sortie publique, tout comme le très attendu Nissan Juke, qui, hormis son apparition facétieuse à Francfort, un lieu-dit homologue de Charente-Maritime, s’exposait pour la première fois.
Sauf que ces premières, comme d’autres, ne sont dues qu’à la défection de l’Alliance Renault Nissan et de nombreuses marques à la Frankfurter Messe. Si l’on y ajoute les constructeurs qui ont fait le voyage en Allemagne, mais n’ont pas voulu louper le show français, on obtient un nombre de nouveautés jamais vu sur les rives du Rhône.
Des salons scotchés au XXe siècle
Du coup, quelle leçon tirer de la réussite lyonnaise et de la bérézina allemande ? Celui de la fin des grands shows automobiles ? Pas si simple. Francfort s’est contenté de perdurer comme si de rien n’était. Comme si l’on était toujours au XXe siècle. Genève a démontré au printemps, en commettant la même erreur, que les raouts à l’ancienne n’avaient plus lieu d’être. Pas question pour autant de plagier Lyon avec des allées sans décors, et des autos certes rutilantes mais simplement alignées les unes à côté des autres. Ce serait la meilleure manière de perdre la dimension internationale de ces manifestations. Il est urgent de changer de cap, de passer du salon de l’auto à une manifestation plus globale dédiée aux mobilités, à toutes les mobilités, et elles portent chacune en elle une dimension ludique. Le Mondial de l’Automobile parisien a entamé sa mue l’an passé et c’est le seul des grands raouts européens à garder la tête hors de l’eau en termes de fréquentation. Nul doute que les déconvenues de ses homologues allemands et suisses le poussent à continuer dans ce sens.
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