Renault a 120 ans : retour nostalgique sur des modèles mythiques (reportage vidéo)
Renault fête cette année ses 120 ans. L’occasion pour Caradisiac de revenir sur plus d’un siècle d’histoire et de vous présenter les modèles emblématiques de la « collection » en compagnie de Jean-Louis Loubet, professeur d’histoire à l’université d’Evry et spécialiste de la marque.
Renault a eu trois vies. Celle de son fondateur, Louis Renault (1898-1944), celle de la Régie nationale (1945-1995) et celle de Renault SA (1995-aujourd’hui). Chaque étape a été marquée par un évènement qui a obligé le constructeur à s’adapter aux besoins changeants, aux nouvelles technologies et surtout à anticiper. A l’occasion de son 120 anniversaire, Renault nous a conviés à une journée spéciale « rétro » durant laquelle nous avons eu la chance de prendre la volant de plusieurs ancêtres comme la 4CV.
C’est ensuite accompagnés de l’historien Jean-Louis Loubet - auteur de plusieurs ouvrages sur Renault - que nous avons eu la chance de parcourir le musée Renault (fermé au public) composée d’une centaine de modèles emblématiques mais aussi de revenir sur la genèse du constructeur.
L’automobile née avec la révolution industrielle était déjà une passion pour le jeune Louis Renault qui construit dans l’appentis de la propriété familiale de Boulogne (92) ce qui sera la première Renault : la voiturette Type A. Ce savant fou pioche un peu partout dans les technologies naissantes. Il mélange un châssis tubulaire avec un petit moteur De Dion de 1,75 ch associé à une boîte de vitesses à 3 rapports. Il délaisse aussi les systèmes classiques de chaînes et de courroies pour aller vers un arbre articulé par cardan avec différentiel. Du jamais vu. Le soir de Noël 1898, Louis Renault décide d’aller en voiturette à Montmartre, en passant par la rue Lepic, la plus pentue de Paris. C’est un succès. Les spectateurs, nombreux, saluent l’exploit. Cet événement scelle la naissance de la marque puisque de cette ascension arrivent les premières commandes.
Au fil des ans, l’automobile émerge et se calque sur la famille. L’auto se dote d’un toit et de portes pour abriter les occupants et surtout d’un coffre. Des modèles comme la Primaquatre, destinée aux foyers émergents ainsi que des versions dédiées aux professionnels et notamment les taxis qui aideront l’armée durant la grande guerre, contribuent à donner de l’élan à la marque. En parallèle, Renault développe des moteurs pour l’aviation et s’illustre dans le sport automobile en remportant par exemple le rallye du Monte Carlo.
Renault est une marque connue pour ses voitures populaires mais aussi pour ses voitures de sport.
C’est vraisemblablement au sortir de la seconde guerre mondiale que la marque au losange prend une autre dimension. À la Libération, Louis Renault est arrêté pour collaboration. Il est accusé d’avoir aidé les allemands dans la fabrication de chars. Louis Renault soutiendra la thèse d'une réquisition allemande. Il meurt en prison avant son procès. Ses usines sont saisies par le gouvernement provisoire et nationalisées le 15 janvier 1945 sous le nom de Régie Nationale des Usines Renault. Pierre Lefaucheux qui était jusqu’ici l'administrateur provisoire, devient le premier directeur général.
Une voiture développée en secret pendant le conflit par une petite équipe d’ingénieurs dirigée par Fernand Picard et Charles-Edmond Serre, va relancer la marque à elle seule. La 4CV à moteur arrière se vendra à plus d’un million d’exemplaires jusqu'à sa retraite en 1961. Renault est désormais un industriel affirmé qui adapte sa production. La « motte de beurre » comme on la surnomme à cause de sa couleur jaune est une voiture attachante à conduite, une sorte de voiture de poupée où tout est miniaturisé : levier de vitesses, frein à main et même les pédales ! (cf essai dans la vidéo).
La frégate et la Dauphine lui emboîtent le pas jusqu’au début des années 60 où Renault invente le concept de « voiture à vivre ». La R4, première à recevoir un hayon en est le symbole puisqu’elle s’adapte à une société en pleine mutation. « Une voiture doit être un volume », explique la direction de l’époque. Ce sera ensuite la Renault 16, une moyenne supérieure au style audacieux qui enfoncera le clou. La marque développe le concept avec les Renault 6, Renault 5, Renault 30 jusqu’au début des années 80 avec l’arrivée du premier monospace. A partir du projet de Matra, Renault impose ses idées à savoir un plancher plat, un habitacle modulable et un gros moteur. L’Espace est né. Les premiers mois sont difficiles car il est très cher, mais sans concurrents, ses ventes explosent. Fort de cette expérience, Renault capitalise sur la gamme inférieure avec le Scénic au milieu des années 90, et même avec une citadine : la Twingo. Deux gros succès commerciaux.
En 1990, la régie Renault change de statut et devient une société anonyme à capitaux d'État mais il faudra attendre juillet 1996 pour voir Renault effectivement passer dans le secteur privé. Des modèles comme la Clio, le Kangoo ou encore la Laguna viennent consolider la puissance de la marque.
L’entrée dans le XXIe siècle assortie de contraintes écologiques, de difficultés de circulation et de nouvelles formes de consommation, bouleverse les choses. Renault mise désormais sur les nouvelles énergies et s’en sort plutôt bien puisque sa Zoe est devenue la voiture électrique la plus vendue en Europe.
Photos (18)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération