L’Inhumaine fête son centenaire

À l’heure où l’on s’apprête à célébrer le centenaire de la naissance du Surréalisme, en France et en Belgique, rendons hommage aux cent ans d’un film qui stigmatise de multiples intentions modernistes du milieu des années 1920 et qui à ce titre jette quelques passerelles avec le Surréalisme.

En décembre 1924, le cinéaste Marcel Lherbier achève le montage de L’Inhumaine qui réunit une incroyable pléiade de personnalités illustrant la créativité de leur temps.

Ils ne se réclamaient pas du mouvement surréaliste, symbolisé par le Manifeste rédigé par André Breton et pourtant, leurs convictions iconoclastes n’étaient pas éloignées des partis pris du Surréalisme.

Comme l’écrit le poète Jérôme Leroy, Pierre Mac Orlan n’a pas eu besoin du Surréalisme pour être surréaliste. Auteur du scénario de L’Inhumaine. il raconte la vie aventureuse et aventurière d’une cantatrice à travers des situations improbables.
Autour du scénariste, on trouvait Darius Milhaud pour la musique, Paul Poiret pour les costumes, Fernand Léger pour la composition de l’affiche ou encore Robert Mallet Stevens pour les décors.

Voilà un homme qui a d’emblée intégré l’automobile dans son processus de création, tout autant que son confrère Le Corbusier.

Robert Mallet-Stevens observe avec fascination le monde des machines et de l’industrie. Il s’y réfère longuement dans la Gazette des Sept-Arts en 1922 où il écrit : « les maisons de rapport, les édifices publics, les habitations ouvrières, les plus riches villas seront, dans l’avenir, conçus avec le même esprit que les usines ».

Mallet-Stevens fréquente de plus près le monde de l’automobile quand il aménage la concession parisienne d’Alfa Romeo ou réalise des projets de magasin pour Peugeot.

Dans L’Inhumaine, il intègre une Rolland-Pilain de grand prix dans son décor futuriste.

C’était il y a cent ans. C’était du temps où l’automobile était symbole de progrès.
C’était il y a des siècles.