Sécurité routière - Euro NCAP : la route "zéro mort" en ligne de mire
Sécurité active, passive et même, tertiaire, nous vous disons tout des prochaines exigences du tout-puissant organisme Euro NCAP, qui impose ses fourches caudines pour notre plus grande sécurité avec pour objectif ultime, le « zéro accident » à l’horizon 2025.
Les cinq prochaines années vont se montrer cruciales pour l’évolution de la sécurité automobile. Non pas que les exigences de l’organisme Euro NCAP (« Programme européen d'évaluation des nouveaux véhicules ») soient obligatoires de manière légale, mais de fait, les constructeurs en suivent les prérogatives pour obtenir les fameuses étoiles, devenues ces dernières années des références pour jauger la sécurité d’un véhicule arrivant sur le marché.
En 2017, la commission européenne estimait ainsi que pas moins de 78 000 vies avaient été sauvées grâce aux crash-tests mis en place par Euro NCAP, organisme international indépendant basé à Bruxelles et créé en 1997. Administrations, Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), gouvernements, associations de consommateurs, automobiles-clubs et Commission européenne y participent par leur financement et l’intervention de membres délégués. De quoi, via une médiatisation intense, encourager les progrès des constructeurs pour proposer des voitures toujours plus sûres.
Chocs frontal, latéral, contre un poteau et face à des piétons : voilà les principaux critères de sécurité passive d’abord pris en compte pour donner les fameuses notes, de 1 à 5 étoiles. Puis se sont adjoints nombre d’équipements de sécurité active pris en compte pour obtenir les notes maximum, ce que les constructeurs ont de plus en plus de mal à assumer en entrée de gamme sur des modèles aux prix calculés au plus juste, à l’image de Peugeot et sa 208 II qui n’a obtenu « que » 4 étoiles alors que le modèle précédent en affichait 5. Une déception due à un manque de protection des usagers vulnérables, comme les piétons ou cyclistes, un des critères récemment renforcés.
Les nouvelles mesures prévues dans les prochaines années
Euro NCAP travaille assidûment à étendre sa batterie de tests visant à renforcer la sécurité sur nos routes et voici le calendrier de ses nouvelles mesures dans les prochaines années. Autant d’aspects que les constructeurs devront soigner pour obtenir de bonnes notes aux classements Euro NCAP.
Pour la sécurité active (celle qui permet d’éviter l’accident) :
- Le freinage automatique d’urgence doit s’étendre à plusieurs cas, comme les piétons ou les intersections, avec une intervention active de la direction (en deux étapes en 2020 et 2022) ;
- Le classement commencera dès 2020 à prendre en compte les caméras permettant de surveiller l’attention du conducteur ;
- Les aides à la conduite devront mieux prendre en compte les deux-roues motorisés dès 2020 ;
- Enfin, l’intervention de la V2X (connectivité entre véhicules et avec les infrastructures) attendue pour 2024 avec le développement du réseau de téléphonie 5G, choisi pour être le vecteur en temps réel des informations.
Pour la sécurité passive (celle qui permet de limiter les dégâts en cas de choc) :
- Protection renforcée en cas de choc arrière (2020).
- Les cyclistes et piétons seront mieux protégés, grâce à une étude affinée des chocs du haut des jambes et de la tête sur le capot des véhicules (2022).
Pour la sécurité tertiaire (pour une meilleure intervention des secours) :
- Pour chaque véhicule, la facilité d’intervention des secours (résistance des portes), la vitesse d’extraction des victimes et la sécurité pour les intervenants (risques avec les véhicules électriques, à hydrogène…) est désormais étudiée, et des fiches explicatives à leur intention sont mises à disposition (2020).
- La détection de présence d’enfants avec avertissement en cas de température trop élevée dans le véhicule (2022).
Bilan
On le voit, la sécurité routière est un travail sur tous les fronts et les étapes sont encore malheureusement nombreuses avant de pouvoir tendre vers l’objectif d’éliminer la mortalité routière. À l’avenir, Euro NCAP compte multiplier les interventions. Il soutient ainsi la mise en place d’un label à l’étude pour les camions, responsables de 18 % des tués sur les routes européennes.
Concernant les deux-roues, Euro NCAP n’intervient pas directement mais rappelle que le développement des aides à la conduite (ABS, ESP, contrôle de traction…) pourrait aider grandement à améliorer leur situation, mais qu’ils sont réservés aujourd’hui à de rares modèles haut de gamme. Mais surtout, l’organisme indique son intention de promouvoir la compatibilité des informations (V2X) entre véhicules automobiles et deux-roues motorisés.
Autre aspect, l’évolution du traitement de la cyber-sécurité pourrait contribuer à une meilleure sécurité routière alors que les voitures sont de plus en plus connectées et donc, de plus en plus vulnérables à d’éventuelles actions malveillantes. Ainsi, les futures notes Euro NCAP pourraient intégrer un facteur de confiance en cyber-sécurité. Enfin, les fonctions de conduite semi-autonome sont bien entendu dans le spectre des aspects étudiés par Euro NCAP, au fur et à mesure de leur apparition d’ici 2025, car il convient de rappeler que 80 % des accidents sont dus à une erreur humaine…
LES TESTS EURO NCAP ACTUELS
Le 13 novembre dernier, Euro NCAP a révélé les résultats de ses 4 derniers tests, concernant les Mazda CX-30, Mercedes GLB, Ford Explorer hybride et Opel Corsa. La Mazda a obtenu 5 étoiles et une évaluation presque parfaite de 99 % pour le point spécifique de la protection de ses occupants pour son nouveau SUV. La Mercedes obtient sa sixième note de 5 étoiles pour l’année 2019, une note obtenue également par Ford pour son gros SUV. Enfin, la petite Corsa obtient de très bonnes performances en protection en cas de choc mais, comme sa cousine technique la Peugeot 208, elle ne reçoit que 4 étoiles au total à cause de ses notes concernant la présence d’assistances à la conduite.
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