Sécurité routière: les mauvais chiffres nous promettent plus de répression
La messe est dite et celle de minuit de ce mois de décembre ne changera rien à la situation. Si ce n'est pour l'aggraver. Les indicateurs sont impitoyables et livrent déjà un verdict inédit depuis 2002 : le nombre des morts relevés sur les routes de France sera en augmentation d'une année sur l'autre. Le dernier mois de novembre vient de donner le coup de grâce : avec son inflation de 10,7% de cette comptabilité macabre qui se matérialise par 279 personnes tuées contre 252 en novembre 2013, c'est sans aucun doute un tour de vis de la répression qui nous attend au coin du carrefour.
Voilà, aussi, une tendance qui montre les limites d'une politique axée autour du seul radar. Ces machines n'ont jamais été aussi nombreuses, et, pourtant, les chiffres annoncés par l'Observatoire national interministériel de la Sécurité Routière sont mauvais. Justement, regardons les de plus près : en comparaison avec les onze premiers mois de 2013, les indicateurs de l'accidentalité routière enregistrent en 2014 une augmentation de: +5% de personnes tuées, +2,6% de personnes blessées, +3,6% de personnes hospitalisées. Pendant ce temps, le nombre d'accidents corporels est resté stable (+0,2% avec 4.999 cas).
L'inflation ne vient donc pas des accidents corporels. Mais d'où alors ? D'une hausse de la mortalité chez les usagers vulnérables que sont les piétons, +15%, les cyclistes, +5%, et les cyclomotoristes, +9%. Par ailleurs, parmi les accidents, il est aussi déploré les errements de la conduite addictive générée par l'alcool et les produits stupéfiants. Autant d'éléments qu'une limitation des routes secondaires à 80 km/h au lieu de 90 ne pourra éradiquer. Il faut un travail de fond plutôt que de jouer de la punition collective adulée par des associations démagogiques. C'est heureusement la voie que semble choisir le ministre de l'Intérieur qui n'envisage pas de revoir à la baisse les vitesses autorisées.
Enfin, côté deux roues motorisés, ils serait aussi temps de s'interroger sur les infrastructures routières qui sont aussi de véritables pièges mortels pour le motard, le scootériste ou le cyclomotoriste. On espère que ces véritables questions seront abordées et qu'elles ne seront pas abandonnées sous la pression de ce résultat : sur les onze premiers mois de l'année, 3 103 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France, alors que le gouvernement a affiché un objectif de diminuer à 2 000 le nombre de morts par an sur les routes en 2020. Or, il était de 3 250 en 2013, un plus bas historique. On ne va donc pas dans le bons sens.
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