Si on allait rouler à Rungis
La chanson ...
«Quatorze Avril 77
Dans la banlieue où qui fait nuit
La petite route est déserte
Gérard Lambert rentre chez lui
Dans le lointain les mobylettes poussent des cris...
Ça y' est j'ai planté le décor
...
Gérard Lambert roule très vite
Le vent s'engouffre dans son blouson
Dans le lointain les bourgeois dorment comme des cons
Lorsque soudain survient le drame
Juste à la sortie d'un virage
Y a plus d'essence dans la bécane
Gérard Lambert est fou de rage!
T'aurais pas dû Gérard Lambert
Aller ce soir là à Rungis
T'aurais dû rester chez ta mère
Comme un bon fils
Il met sa mob sur la béquille
s'assied par terre et réfléchit:
Dans cette banlieue de bidonvilles
Y a pas un pompe ouverte la nuit!
Dans le lointain y a une sirène qui s'évanouit...»
Le décor ...
Effectivement Renaud plante bien là le décor, dans les années 70, Rungis est un haut lieu de la jeunesse rebelle à deux roues, T'aurais pas dû, Gérard Lambert, aller ce soir là à Rungis....
C'est le circuit sauvage de Rungis, tous les vendredi soir sur les parkings des Halles, de nombreux motards franciliens se retrouvent pour participer à des courses sauvages, simples cascades ou juste pour voir les exploits des copains. Toute une jeunesse réunie pour reproduire les exploits des héros que sont Ago, Sheene, Offenstadt et les autres. L'absence de lieux dédiés et sécurisés pour ce genre d'activité fait que Rungis, déserté de son intense activité commerciale, devient l'endroit idéal.
Rungis novembre 1973 : Kawasaki 500 Mach III, réservoir Read Titan 35 litres, un carénage d'amateur avec un phare de DS pour éclairage.
Un vrai GP à Rungis ...
L'unique "Grand Prix de Paris" disputé à Rungis en Octobre 1972, on y retrouve Barry Sheene, Giacomo Agostini
Le petit parking :
(Photos de Huhu, membre du forum Motorlegend)
Olivier Chevallier, 2e derrière Renzo Pasolini :
Malédiction ...
Le soir de ce "Grand-Prix de Paris", un incendie s'est déclaré dans le paddock. La Caravane de Jack Findlay (pilote australien et vedette du film Continental Circus de Jêrome Laperrousaz, puis directeur technique des Grands prix moto) s'est embrasée et c'est en voulant porter secours que Dave Simmonds (pilote britanique champion du monde 125cc en 1969 pour le premier titre de Kawasaki toutes cylindrées confondues) a été victime d'un retour de flammes, il décèdera le lendemain.
Fin de l'histoire ...
23 septembre 1977 : un pilote arriva en fin de ligne droite aux alentours des 160 km/h, et commença à anticiper le virage, il se mit à freiner, mais la ! ! !
Les freins ne répondirent plus et il perdit le contrôle de sa moto. Celle-ci partit tout droit et heurta un trottoir. La moto se désintégra, propulsant plusieurs pièces vers les spectateurs qui se trouvaient au-delà des barrières de sécurité.
Un jeune homme d'un vingtaine d'année et une jeune femme de 18 ans perdirent la vie ce jour-là. Ce n'était pas la première fois qu'ont vit des vies disparaitre à Rungis.
Ce fut le dernier "run sauvage" qui eut lieu à Rungis.
Le pilote fut jugé et, grâce aux témoins présents lors de l'accident qui précisèrent bien que les spectateurs étaient bien au-delà des barrières de sécurité, il obtint une peine de 3 mois de prison avec sursis.
Ce nouveau drame fit enfin réagir les autorités et à l'initiative de "Monsieur Moto" 1978 (Yves Mourousi, chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports) et elles décidèrent de lancer la construction d'un circuit moto à Tremblay en Seine-Saint-Denis.
Il ouvrira ses "portes" le 1er décembre 1979 et en mémoire de la jeune femme et à la demande du pilote, le circuit fut Baptisé "Carole".
La suite ...
Gérard ferra son retour mais en Simca 1000, c'est donc une autre histoire sur un autre Blog.
Les photos ...
Nous devons la plupart des photos de cet article à deux sites en particulier, ceux de :
Témoins de leur temps et donc rapporteurs d'images précieuses, merci à eux.
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