Skoda Fabia II RS (2010 – 2014), la bombinette qui venait de l’Est, à partir de 8 000 €
Unique petite sportive à essence produite par Skoda, la Fabia RS étonne par sa fiche technique : double suralimentation, injection directe boîte DSG7. Elle est toutefois restée dans l’ombre, ce qui n’enlève rien à ses qualités et surtout en fait une petiteb bombe bien rare qu'il faut commence à mettre de côté.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Skoda Fabia RS est-elle collectionnable ?
Oui, elle semble récente, et pourtant elle appartient à une époque révolue : celle où on pouvait s'offrir une petite sportive à un prix très raisonnable. Cette catégorie, où s'inscrit la Skoda Fabia RS, a été sacrifiée sur l'autel du CO2, aussi est-il crucial s'en préserver les survivantes. Comme cette rare tchèque qui se révèle très rapide, efficace et mécaniquement évoluée. Par ailleurs, si elle est une cousine technique des Seat Ibiza et VW Polo, elle est la seule à associer le bloc à double suralimentation à la plateforme PQ24. Les geeks de la marque apprécieront.
Réussite étonnante que celle de Skoda, tombé dans l’escarcelle de Volkswagen, en 1991. Le géant de Wolfsburg a réussi a faire de la marque tchèque, alors de piètre réputation, un acteur apprécié du monde automobile, et permis de démultiplier sa production. Comment ? En lui transférant sa technologie, débouchant sur des modèles bien conçus, bien réalisés et compétitifs par leur prix, tels que l’Octavia.
Skoda a aussi pu remplacer sa Favorit de 1988, devenue Felicia en 1994, par la Fabia fin 1999. Cette dernière, annonçant les soubassements des VW Polo 4 et Seat Ibiza 3, sorties après, se déclinera en version sportive RS, dotée d’un TDI, le diesel étant alors à la mode. Rien de tel pour sa remplaçante, certes établie sur la même plateforme, la PQ24.
Variante de la Fabia de 2e génération, lancée en 2007, la nouvelle RS apparaît en 2010. Plus de diesel cette fois, mais le 1,4 l essence Twincharger inauguré par la VW Golf V TSI en 2005. Doté d’un compresseur pour les bas régimes, et d’un turbo qui prend le relais pour le milieu et le haut du compte-tours, ce bloc développe quelque 180 ch pour un couple étonnant de 250 Nm.
Surprise, ce moteur à injection directe s’attèle exclusivement à la boîte à double embrayage DSG, à 7 rapports, alors qu’un différentiel électronique XDS est chargé de contenir les débordements du train avant. Joliment pourvue, la Fabia pointe à 224 km/h, et atteint les 100 km/h en 7,3 s. Pas mal pour une petite, dont le châssis est préparé en conséquence : assiette abaissée de 17 mm, suspension affermie, barres antiroulis épaissies…
De surcroît, la Fabia RS a le bon goût de ne pas être facturée très cher : 21 750 €, soit 26 900 € actuels selon l’Insee. Cela comprend, de série, la clim auto, l’ESP, le régulateur de vitesse, les jantes de 17 en alliage voire le radar de recul. Amplement suffisant ! Malheureusement, si elle est bien accueillie, la Fabia RS restera dans l’ombre de stars telles que les Renault Clio RS et Mini Cooper S. La version break ne sera pas importée, et la RS ne sera jamais remplacée.
Combien ça coûte ?
En bon état, la Fabia RS débute à 8 000 €, mais en affichant près de 200 000 km. A 9 000 €, on s’offre un exemplaire de 150 000 km et à 100 000 km, on comptera déjà 10 000 €, alors qu’à
12 000 €, on trouve des autos de moins de 50 000 km.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, le choix est simple. Mais pas simpliste : le moteur codé CAVE, utilisé jusqu’en 2012, est un peu moins fiable que le CTHE apparu cette année-là. Ce dernier est donc préférable, mais dans tous les cas, optez pour une auto dûment suivie, preuves à l’appui.
Les versions collector
Ce sont les exemplaires immaculés, strictement d’origine et très peu kilométrés. Une couleur bizarre sera un plus. Même s'il n'a jamais été officiellement importé en France, le break Combi se déniche chez nous. Il propose une formule rare et attractive, alors pourquoi pas ?
Que surveiller ?
Malheureusement, le TSI à double suralimentation connaît des problèmes. Pas tellement du côté du turbo et du compresseur, des pièces solides. Les soucis se trouvent plutôt dans le bloc, le CAVE ayant souffert de pistons défectueux, engendrant une surconsommation d’huile. Et là, pas de miracle, il faut un nouveau moteur. Toutefois, si une auto de plus de 80 000 km n’a pas connu ce souci, il est probable qu’elle ne l’aura jamais.
Autre avarie, le système de ventilation du carter qui dysfonctionne parfois, et envoie de l’huile dans les chambres de combustion, avec des ratés d’allumage à la clé. Par ailleurs, si la chaîne de distribution semble fiable sur ce bloc, elle peut se révéler défectueuse sur les premiers CTHE. A surveiller également, la pompe à eau, alors qu’on changera les bougies tous les 40 000 km maxi.
Pour sa part, la boîte se révèle fiable, même si des soucis du boîtier Mecatronic ont eu lieu en début de carrière. Un rappel a été effectué, assurez-vous que l’auto convoitée en a bénéficié.
Pour le reste, la Fabia, sérieusement fabriquée, ne pâtit pas de faiblesse particulière, donc une inspection classique d’avant achat fera l’affaire.
Sur la route
Bonne position de conduite dans l’habitacle austère mais rigoureusement réalisé de la Fabia. On apprécie particulièrement le maintien des sièges spécifiques. Spécificité du moteur TSI, il autorise des reprises très vigoureuses dès les plus bas régimes, conserve un fort punch sur toute sa plage d’utilisation et grimpe jusqu’à 7 000 tr/min sans jamais s’essouffler. Etonnant bloc, qui manque certes d’un poil de douceur.
Pour sa part, la boîte DSG séduit par son instantanéité à changer de rapports à la montée, mais manifeste parfois de la lenteur au moment de rétrograder. En tout cas, elle participe à l’excellence des accélérations. Les palettes au volant, en option, permettent de jouer à changer de pignons, ce qui ne sert pas à grand-chose, la boîte le faisant très bien elle-même. Y compris en mode manuel, à l’abord de la zone rouge…
Le châssis est tout à fait à la hauteur, grâce à des trains roulants bien guidés et un amortissement au point. Mieux, sur le sec du moins, la motricité est excellente, même en sortie de virage, où le XDS agit judicieusement. La direction se révèle précise et bien calibrée, mais voilà, on n’est pas aux commandes d’un scalpel. La Fabia est certes très efficace, mais elle n’implique pas comme une Renault Clio III RS, ni ne joue de la poupe. Heureusement, elle freine bien. Ce n’est pas une pure sportive, plutôt une petite GT polyvalente et très rapide, au confort de suspension suffisant. Enfin, réclamant 7,5 l/100 km, la Skoda demeure raisonnable.
L’alternative youngtimer
Skoda 120-130 Rapid (1981 – 1989)
Avant les Fabia RS, on pourrait croire qu’il n’y a pas de Skoda sportive. Erreur, on trouve l’étrange coupé 120R (pour Rapid), apparu en 1981. Sous sa ligne à l’arrière fuyant se cache un moteur arrière, faisant de cette 2+2 une sorte de Porsche 911 de l’Est. La puissance en moins car initialement, le petit 4-cylindres 1,2 l culbuté s’en tient à la cavalerie vertigineuse de… 58 ch. A peine de quoi dépasser les 140 km/h, un rêve toutefois dans le bloc communiste.
En 1985, le coupé, restylé (avant plus aérodynamique, nouveaux feux arrière) est renommé 130R, bénéficiant d’un 1,3 l de 62 ch qui lui permet de frôler le 150 km/h. Une allure bien suffisante tant le comportement routier s’avère survireur à la limite : c’est là la vraie sportivité de la Skoda ! Une auto amusante à remettre dans son contexte : en France, elle coûtait moins cher qu’une Renault 4. A partir de 7 500 € en très bon état. A condition d’en trouver une…
Skoda Fabia II RS (2010), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 390 cm3
- Alimentation : injection directe, compresseur et turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 à double embrayage, traction
- Puissance : 180 ch à 6 200 tr/min
- Couple : 250 Nm à 2 000 tr/min
- Poids : 1 243 kg
- Vitesse maxi : 224 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,3 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Skoda Fabia II RS, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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