Talentueuse et méprisée, la Renault Laguna II 2.0 l turbo est une affaire
Confortable, rapide et plus fiable qu’on ne l’imagine, la familiale de Renault réserve de jolies surprises à qui s’intéressera à elle, son prix très abordable n’étant d’ailleurs pas la moindre de ses qualités. Dès 2 500 €.

Quand on fait fi des réputations, on accède à un niveau supérieur de vérité et trouve des beautés inattendues. Que la Renault Laguna II ait été un ratage sur le plan de la fiabilité appartient à l’Histoire. Ceci est particulièrement vrai pour les versions diesels. Mais les essences ? Beaucoup moins.
Manque de bol, la berline fabriquée à Sandouville est apparue à une époque où le grand public ne commençait à jurer que par le diesel, en raison de ses énormes progrès technologiques. L’essence, demeuré en retrait à cause de sa moindre modernité a dès lors bien souvent surpassé le gasoil sur ce qui était son domaine d’excellence : la fiabilité. Et c’est ce phénomène que l’on observe sur la Laguna II.

Apparue fin 2000, celle-ci a été commercialisée au printemps 2001, contre l’avis des ingénieurs qui réclamaient plusieurs mois supplémentaires pour en parfaire la mise au point, tant du côté des moteurs à rampe commune que de l’électronique. Presque tout est nouveau, y compris la plate-forme et les trains roulants, ce qui n’a pas dû faciliter la tâche aux concepteurs. Tout ceci a mené à des pannes invraisemblables. Début 2003, donc après une période où l’on a pu commencer à fiabiliser la Laguna, celle-ci adopte le 2,0 l turbo F4RT équipant déjà les Vel Satis et Avantime.

Travaillé en souplesse, ce bloc à 16 soupapes s’en tient à 165 ch (moins que pour la R21 Turbo, déjà équipée d’un 2,0 l suralimenté en 1987) mais offre quelque 275 Nm de couple dès 3 250 tr/min. Il apparaît dans une version dédiée de la Laguna, la Sport Dynamique qui s’accompagne de trains roulants légèrement durcis. Elle profite d’un équipement intéressant : clim auto bizone, sellerie cuir/Alcantara, projecteurs au xénon, jante de 17 en alliage… Le prix s’en ressent quelque peu : 26 450 €, soit 38 200 € actuels selon l’Insee.

Heureusement, les performances sont attractives : 218 km/h en pointe, les 100 km/h étant atteints en 8,5 s. Également proposée en break Estate, cette Laguna 2.0t multiplie ses déclinaisons en 2004 : Dynamique et Privilège, moins équipées et plus abordables que la Sport Dynamique, puis l’Initiale, carrément luxueuse : sellerie tout cuir, sièges à réglages électriques et GPS sont de série.

En 2005, la Renault bénéficie d’un restylage qui la modernise un peu et la fiabilise beaucoup. Le 2,0 l turbo en profite pour grimper à 170 ch (disponible en Luxe Dynamique, Luxe Privilège et Initiale). Une variante épicée débarque, la GT, qui pousse le F4RT à 205 ch, affûte ses trains roulants et pointe à 232 km/h. En 2006, l’offre des 170 ch s’enrichit des Luxe Carminat et Privilège Carminat, dotée du GPS en série, puis fin 2007, la Laguna II cède la place à la Laguna III.

Combien ça coûte ?
Un exemplaire en très bon état et nanti d’un contrôle technique valide se dégotte dès 2 500 €, en affichant environ 200 000 km. Comptez 3 500 € pour un exemplaire de moins de 150 000 km et 5 000 € pour rester sous les 100 000 km. Pour sa part, la GT réclame 2 000 € supplémentaires.

Quelle version choisir ?
Préférez les phases 2, à partir de 2005, pas plus chères mais mieux réalisées. Ne vous focalisez pas sur le GPS : il est dépassé !

Les versions collector
Là, ce seront les GT, si elles se trouvent en parfait état d’origine, cas très rare.

Que surveiller ?
Sur les modèles avant le restylage, on surveillera particulièrement les fonctions électriques : carte de démarrage, affichage du tableau de bord, moteurs de vitres (et de toit ouvrant le cas échéant), climatisation, capteurs de pression des pneus… Faites-vous une check-list !
Sur toutes, y compris après 2005, les bobines sont souvent à changer vers les 100 000 km, alors que le boîtier ABS/ESP peut défaillir. Et là, c’est ennuyeux car il n’est plus disponible en neuf. Il en va de même pour les éléments de boîte de vitesses, ce qui n’est en principe pas un problème car elle est solide (attention tout de même aux fuites sur les soufflets en sortie de différentiel).
Le moteur 2,0 l turbo est peut-être l’élément le plus robuste de la Laguna II, qui a par ailleurs évité les soucis de rotules de suspension des premiers modèles. Enfin, l’habitacle vieillit plutôt bien, même si sur certains exemplaires, les plastiques « soft touch » deviennent collants, alors que les ciels de toit ont tendance à s’affaisser.

Sur la route
On est très bien accueilli par le siège souple et enveloppant de la Laguna. Et la position de conduite s’avère sérieusement étudiée. Dès la mise en route, le ton est donné : douceur. Le moteur 165 ch se signale d’abord par sa souplesse, puis son punch, la mise en route du petit turbo étant presque imperceptible.

Il n’est pas un adepte des hauts régimes, mais la boîte (au demeurant onctueuse dans son maniement) étant parfaitement étagée, les reprises sont excellentes ! Dynamiquement, on déplore le côté peu communicatif de la direction. La Renault se rattrape par son équilibre impeccable et surtout son adhérence fort importante, le tout garantissant un comportement routier extrêmement sécurisant et non dénué d’agilité.

Par ailleurs, le freinage, à la puissance étonnante, n’a pas vieilli. Efficacement insonorisée et filtrant remarquablement les aspérités (sauf à basse vitesse où elle sautille un peu), cette Laguna se pose en monture de voyage aboutie. Reste qu’elle boit un peu trop : 9,0 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Renault 21 TXI (1989 – 1994)

Apparue fin 1985, la Renault 21 subit un lifting important en 1989. Etonnamment, elle se rapproche alors nettement du concept Giugiaro Orca qui a inspiré ses lignes ! Surtout dans sa nouvelle variante à 5 portes. Par ailleurs, la familiale de Billancourt s’enrichit d’une version TXI, comblant le vide entre la TXE et la Turbo.
Recevant une culasse à 12 soupapes, son moteur 2,0 l Douvrin voit sa puissance grimper à 140 ch, ce qui suffit pour faire pointer l’auto à 210 km/h. Spacieuse et richement équipée (pour l’époque), la R21 TXI s’équipe d’une transmission intégrale Quadra (en option) en 1991, puis, fin 1992 d’un catalyseur qui fait chuter sa puissance à 136 ch. En 1993, elle devient Alizé, bonifiant sa dotation (clim de série), puis s’en va en 1994. Dès 5 000 € en très bon état.
Renault Laguna II 2.0t (2003), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu déformable en H, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 165 ch à 5 000 tr/min
- Couple : 275 Nm à 3 250 tr/min
- Poids : 1 395 kg
- Vitesse maxi : 218 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,5 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Laguna II 2.0t, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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