Test Forza Horizon 4, la clef des champs anglaise

Difficile d'améliorer un concept gourmand en puissance sur du matériel qui évolue (Xbox One S puis One X) tout en gardant un jeu utilisable sur la première Xbox One vendue il y a déjà cinq années. C'est le défi de Forza Horizon et de son monde ouvert sans temps de chargements.

Une finition impeccable comme toujours

Et c'est vrai que Forza Horizon 4 continue le rouleau compresseur technologique. Quatre saisons qui s'enchaînent, plus de 450 voitures modélisées parfaitement, avec leur comportement réaliste mais pas trop (FH4 reste très arcade), des sons parfaits et des effets graphiques magnifiques.

Du coup la carte reste d'une taille comparable à FH3 qui lui-même était plus varié (montagne, désert, forêt tropicale, plage) en s'exportant à l'Australie que la belle Angleterre au menu de cet épisode. Jolie mais répétitive.

Niveau plaisir de conduite c'est du Forza Horizon, à savoir que les voitures ont un comportement raisonnablement réaliste et ultra-contrôlable à la base, saupoudré d'arcade pour tout ce qui est sauts, tenue de route à la limite et tenue de route sous la pluie / la terre / etc. On peut maîtriser une glisse dans de la boue à 300 km/h en Chiron et c'est pour ça que l'on s'amuse dans Horizon. La simulation n'est pas vendue à cet étage.

Test Forza Horizon 4, la clef des champs anglaise

  

L'Angleterre, patrie ultime de l'automobile

Le studio qui développe Forza Horizon se trouve être Anglais, c'était sans doute une première raison agréable pour choisir l'Angleterre. Le pays est bien choisi pour illustrer un jeu à quatre saisons car, aux dernières nouvelles, on y vit réellement les quatre saisons aussi bien visuellement que pour le revêtement qui défile sous nos enveloppes précieuses. Les plus taquins diront qu'il n'y a pas d'été mais ils ne sont guère que taquins, qu'ils retournent sous le soleil de leur Bretagne par exemple.

L'Angleterre c'est aussi le pays dominant en matière de rêve automobile. Le pays de la compétition, le seul capable de fabriquer à lui seul tout ou partie de toutes les F1. Quel constructeur n'a pas fait appel à Lotus pour améliorer ses produits ? Quelle couleur de pays est plus classique que le "british racing green" ?

Qui est responsable des premières Ford GT qui ont gagné au Mans ? Où sont nées les AC Cobra ? Qui a osé homologuer des Ariel Atom et autres Caterham Seven ? Les TVR ? Qui a acheté des décennies durant des roadsters avant que le plus vendu d'entre eux ne soit qu'une copie d'un roadster Anglais type ? Ou est née la McLaren F1 de route ?

Je m'égare mais si l'Angleterre est donc un excellent choix théorique, dans la pratique il n'en ressort rien de spécial car ce n'est pas exploité dans le jeu qui n'a pas de trame historique, ni dans le gameplay qui aurait pu restituer des courses connues ou profiter du relief du pays (falaises, plages, montagnes, c roads ridiculement petites, etc) au lieu de cette carte un peu monotone. Faux départ donc.

Test Forza Horizon 4, la clef des champs anglaise

  

Les quatre-saisons, concerto pour pistons

Toujours aussi jouissif à rouler, doté d'un monde réseau toujours intéressant qui permet de continuer les courses avec des inconnus, ses amis ou simplement en solo.

La technique est à des kilomètres devant les concurrents du genre (The Crew 2, coucou). L'absence de réelle histoire est un plus (fini les bavardages pour ado) mais ça radote tout de même. 

Forza Horizon 4 brille de mille feux mais ne nous mets pas le crochet du droit que l'on espère, au moins il ne se perd pas dans les méandres du succès. On aimerait juste plus de nouveautés que les saisons, les danses des pilotes qui gagnent (mon dieu, cette mode...) et même si les épreuves Forzathon live au milieu des 72 autres personnes qui évoluent sur la même carte partagée que vous est une belle prouesse, on finit par s'en lasser un peu. 

Il manque l'idée de génie qui nous électrifierait à tous le cœur mais on ne fait même plus attention à l'excellence du plat que l'on nous sert tant nous y sommes habitués. Sans reproche, le fun des défis partagés avec les amis non connectés, le monde ouvert à 72, tout ça marche très bien et on redémarre la console sans pouvoir l'expliquer pour se noyer dans cette excellence comme on redemande à être resservi de ce plat familial qui n'a nul égal ailleurs.

J'y retourne d'ailleurs à l'instant j'ai un défi rival à dépasser et voir si de nouvelles épreuves spéciales ne sont pas apparues.

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