Volkswagen Golf 5 GTI (2004 – 2008), l'homogénéité sans l'ennui, dès 5 500 €
Nantie d’un excellent châssis et d’un moteur performant, la Golf GTI de cinquième génération est l’une des compactes sportives les plus polyvalentes et talentueuses de son époque. Et elle se déniche à des tarifs vraiment intéressants.
La Ford Focus, apparue en 1997, a agi comme un révélateur… pour Volkswagen. Oui, une compacte bon marché peut profiter d’un châssis d’exception, et humilier dynamiquement une Golf. En l’occurrence, celle de quatrième génération. A Wolfsburg, on refuse de se laisser malmener de la sorte et on prend le taureau par les cornes : en 2000, on débauche Stefan Gies, qui a mis au point les liaisons au sol de la Ford. On le place à la tête du département châssis chez Audi, ce qui aura des conséquences rapides.
En effet, dès mars 2003, l’Audi A3 de deuxième génération inaugure la plateforme PQ35, et se dote à l’arrière d’un très bel essieu multibras. Cet ensemble efficace se retrouve quelques mois plus tard dans la Golf 5, qui peut enfin donner une réplique piquante à la Focus. Une telle base laisse entrevoir de belles choses pour la nouvelle Golf GTI, qui sort en 2004, d’autant qu’elle bénéficie d’un moteur étrenné par l’Audi A3 Sportback.
Baptisé EA113, ce 2,0 l à 16 soupapes fait le plein de technologies : c’est un des premiers blocs à associer injection directe (stratifiée) et suralimentation. Développant 200 ch, il s’associe à des transmissions à 6 rapports, une manuelle et une DSG, robotisée à double embrayage donc. Il propulse la compacte épicée à 235 km/h : jamais une Golf GTI de série n’aura été si rapide.
Pour sa part, la suspension se voit affermie, alors que l’assiette s’abaisse de 15 mm, pour mieux exploiter les ressources de la mécanique. Très moderne, la Golf V GTI profite aussi d’un équipement riche : ESP, jantes alu spécifiques, clim bizone, sièges sport revêtus du tissu écossais typique des Golf GTI, régulateur de vitesse, ordinateur de bord, capteurs de pluie et de luminosité, notamment. Elle est très bien accueillie par les spéclialistes.
Surtout que les prix ne sont pas excessifs, débutant à 26 990 € en 3 portes, soit 35 100 € actuels selon l’Insee. La Golf V GTI entame une jolie carrière, et se décline dès 2006 en série spéciale Edition 30, célébrant les 30 ans de la première GTI. Forte de 230 ch, elle se signale par ses jantes de 18 noires, sa sellerie mi-cuir ou encore ses son pourtour inférieur de caisse peint dans la couleur de la carrosserie.
En France, l’Edition 30 ne sera proposée qu’en 5 portes avec la boîte DSG. Quelques mois plus tard, une autre série spéciale, très proche, sera proposée : la Pirelli, aux jantes couleur alu chaussées en… Pirelli. Ces deux variantes pointent à 245 km/h. Seulement, la Golf GTI standard n’évoluera pas jusqu’à sa fin de carrière, au soir de 2008, où elle est remplacée par la Golf VII, proche techniquement.
Combien ça coûte ?
En bon état, la VW Golf V GTI se déniche dès 5 500 €, avec un contrôle valide. Certes, il faudra se satisfaire d’un exemplaire avoisinant largement les 250 000 km. A 6 000 €, on ramène le kilométrage aux alentours de 200 000 km. Pour une auto de moins de 150 000 km, comptez plutôt 7 000 €, alors que celles restant sous la barre de 100 000 km se paient déjà 10 000 €. Enfin, on a vu un très bel exemplaire, joliment optionné, de 70 000 km à 13 000 €. Pour une Edition 30 ou une Pirelli, ajoutez 3 000 €.
Quelle version choisir ?
Aucune n’est à fuir en soi. Préférez les autos strictement d’origine et dotées d’un suivi complet, des choses rares ! Enormément d’exemplaires ont été modifiés en « stage 1 », ce qui ne veut rien dire et cache souvent des préparations faites n’importe comment… Cela dit, si vous tombez sur une belle Golf, optimisée par un professionnel compétent, pourquoi pas ?
Les versions collector
Ce seront d’abord les Edition 30 et Pirelli, à condition qu’elles soient d’origine et en parfait état. Mais une GTI standard présentant ces caractéristiques et affichant un kilométrage très faible sera aussi à mettre de côté.
Que surveiller ?
La Golf V GTI compte encore parmi ces Volkswagen à la mécanique extrêmement solide. On note tout de même une petite faiblesse du poussoir actionnant la pompe haute pression de l’injection directe. En contact avec l’arbre à cames, il peut en user un des lobes : on changera ce « cam follower » préventivement, ce qui ne coûte que quelques dizaines d’euros.
Le diaphragme de commande soupape de décharge du turbo se perce aussi parfois, là encore, une avarie aisée à résoudre. A fort kilométrage, c’est le boîtier ABS qui fait des siennes, alors que les capteurs moteur rendent parfois l'âme. On n’oubliera pas non plus de remplacer la courroie de distribution ni de vidanger la boîte DSG (fiable) tous les 40 000 km le cas échéant.
La carrosserie peut légèrement rouiller autour du logo de hayon, et les projecteurs en polycarbonate s’opacifient (ce que l’on peut corriger avec du polish et de l’huile de coude). Pour sa part, l’habitacle vieillit bien, mais, avec le temps, le ciel de toit a tendance à s’affaisser vers l’arrière, et le bourrelet gauche du siège conducteur à se percer. Rien de bien grave, même si la concurrence est parfois mieux lotie.
Sur la route
Dans la Golf V, on n’est pas subjugué par la finition, en baisse face à celle de la IV. Beaucoup de plastique gris et triste ! On doit un peu plus relever son siège pour obtenir une bonne visibilité, mais ensuite, la position de conduite est impeccable. Au début, on a l’impression qu’il ne se passe rien : la GTI est douce, silencieuse et confortable. Très linéaire, le moteur semble dépourvu de caractère, mais il s’attèle à une boîte manuelle bien étagée et plaisante à manier. Ensuite, on apprécie rapidement le châssis très sûr ainsi que la direction électro-hydraulique, précise et bien calibrée.
En fait, il faut brusquer la Golf pour comprendre ses compétences. On constate alors que son moteur, regorgeant de santé, pousse avec une belle vigueur jusqu'à 7 000 tr/min. Ensuite, elle passe très vite en courbe, et sait resserrer la trajectoire au lever de pied, voire survirer légèrement. Surtout, la GTI encaisse fort bien les aspérités, qui ne la dévient pas de sa trajectoire, motrice très correctement, et ne maltraite pas ses passagers. À l’évidence, ses trains roulants ont été soigneusement mis au point. Sacrée homogénéité ! Enfin, la Golf GTI a le bon goût de peu consommer : 8,5 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Volkswagen Golf II GTI 16S (1985 – 1991)
Si la Golf II GTI, apparue en 1984, semble un peu gentille face à une concurrence féroce en se contentant de 112 ch, la GTI 16 soupapes, remet les pendules à l’heure. Forte de 139 ch, elle passe largement les 200 km/h, une barre importante à l’époque, et effectue le 1 000 m DA en moins de 30 s. Des performances excellentes, secondées, et c’est rare dans les années 80, par un comportement routier très efficace.
De plus, sa qualité de fabrication dépasse largement celle de ses rivales, son confort s'avère trus acceptable, alors que sa fiabilité est excellente. Déjà, la polyvalence impressionne. Malheureusement, la GTI 16S va peu évoluer, bénéficiant d’un timide restylage fin 1987 et s’équipant de gros boucliers à l’été 1989. Elle disparaît en 1991. A partir de 10 000 €.
Volkswagen Golf 5 GTI 2005 – la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 984 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou DSG, traction
- Puissance : 200 ch à 5 100 tr/min
- Couple : 280 Nm à 1 800 tr/min
- Poids : 1 355 kg
- Vitesse maxi : 235 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,9 secondes (DSG, donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Golf V GTI, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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