Volkswagen Golf 7 vs Seat Leon 3 : quelle est la meilleure affaire en occasion ?
Pour ceux qui ne le savent pas, la Seat Leon et la Volkswagen Golf sont des cousines. Elles partagent la même plateforme, des moteurs et boîtes de vitesses identiques, et des technologies similaires. Pourtant, l'une des deux est selon nous une meilleure affaire en occasion. Laquelle ? RDV en bas de l'article.
Seat fait partie du groupe Volkswagen depuis belle lurette, 1986 pour être exact. Et petit à petit, les modèles de la marque espagnole vont intégrer des éléments du groupe allemand, pour bénéficier d'économies d'échelle et rentabiliser les investissements communs. Mais elle a toujours conservé une autonomie au niveau du design. Et son slogan "Auto Emocion", renvoie à une personnalité toujours un peu plus sportive que ce que peut proposer Volkswagen. Elle est également positionnée un cran voire deux en dessous de VW niveau tarifs, et c'est ce qui va faire tout le sel de ce comparatif intergroupe.
À la sortie de la Leon de 3e génération, en janvier 2013, on ne peut que constater que la compacte ibérique reprend toujours plus d'éléments germaniques. Ainsi, il s'agit ni plus ni moins d'une Volkswagen Golf 7, sortie quelques mois plus tôt, en novembre 2012, mais recarrossée. Elle reprend la même plateforme moderne "MQB", les mêmes motorisations, des boîtes et trains roulants identiques ou très semblables. C'est simple : 55 % des pièces sont communes.
Par contre, ses réglages de suspensions sont "maison", et sa carrosserie comme son habitacle parfaitement spécifiques.
Bien différents également sont ses tarifs de vente. Ainsi, selon les finitions, la Leon revenait entre 2 700 € et 4 500 € moins cher que la Golf, avec un équipement certes pas aussi technologique, mais parfois très proche !
Cette différence se retrouve-t-elle en occasion ? Une question qui se pose avec d'autres et auxquelles nous allons répondre au fil de cet article.
Les prestations : deux visages assez différents
Le style
En partant d'une plateforme commune, les designers de chez Volkswagen et Seat sont arrivés à deux autos clairement différentes. Si les gabarits sont équivalents (soit 4,255 m de long pour la Golf et 4,263 m pour la Leon, et des largeurs respectives de 1,79 m et 1,81 m), impossible de les confondre.
La Golf est fidèle à elle-même. Elle a évolué tout en douceur par rapport à la Golf 6, qui elle-même avait évolué légèrement par rapport à la 5. Elle reprend des lignes très classiques, et un montant arrière très large, qui dégage une impression de robustesse. C'est un design parfaitement anti-émotionnel, mais qui ne choque jamais, et qui peut plaire à tout le monde. Les chiffres de vente prouvent que ça fonctionne.
De son côté la Leon est plus latine dans l'âme. Ses lignes sont plus affûtées, ses courbes plus sensuelles, sans aller toutefois jusqu'au style Alfa Romeo. Les optiques sont travaillées, les lignes au-dessus des arches de roue bien marquées. Et la lunette de hayon plus inclinée dynamise le profil.
Bref, nous n'avons pas pour habitude de noter le style, puisque c'est très personnel, nous dirons donc juste que la Golf est plus sobre et passe-partout, et que la Leon a plus de personnalité, tout en restant classe.
Les équipements
Hiérarchie dans le groupe oblige, la compacte espagnole, qui pourrait disposer de tous les équipements de la Golf, lui en laisse en réalité certains en exclusivité. Ainsi, l'allemande garde pour elle, lors de la commercialisation, la lecture des panneaux, le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage automatique en ville. Mais la Leon adopte plus tôt dans la montée en gamme des finitions les feux à LED par exemple (en série sur Style).
Ainsi, la Golf pourra toujours être mieux équipée, par le jeu des options, que sa cousine, qui propose plutôt des équipements esthétiques ou de présentation. C'est aussi ce qui lui permet d'être proposée moins chère. Cela dit, elle n'est jamais sous-équipée.
En termes d'équipement, avantage à la Golf 7 donc, mais il fallait y mettre le prix, ce qui est toujours le cas en seconde main, nous le verrons à la suite.
La finition
Il faut reconnaître qu'à ce chapitre la Golf fait figure de référence. Et la 7e génération n'échappe pas à la règle. La plupart des matériaux sont de très bonne facture. Les assemblages sont très réussis, sauf peut-être à la jonction entre plastiques moussés et plastiques durs en bas de la planche de bord. Mais même ces derniers présentent correctement. La sensation est que l'on est à bord d'une auto très sérieusement construite, et qui vieillira bien, ce qui est le cas. Par contre, l'ambiance est sombre, sobre, assez tristounette. Toute "germanique" comme on a l'habitude de dire.
Et c'est un défaut que l'on peut aussi reprocher à la Leon. En effet, en "germanisant" son habitacle, elle en devient très (trop ?) sobre. Les plastiques sont également sombres, et rien ne vient égayer cette génération de Leon.
Cela dit, les progrès réalisés par rapport à la précédente génération sont remarquables, et globalement, l'espagnole n'est qu'à quelques encâblures de la Golf. C'est du sérieux et bien assemblé aussi. Et franchement, pour le prix, en neuf comme en occasion, le client n'est pas volé.
En termes de finition, la Golf est donc toujours un cran au-dessus, mais la Leon a fait d'énormes progrès.
Les prestations routières
En reposant sur une plateforme identique, on pourrait penser que les deux protagonistes seraient les mêmes, volant en main. Eh bien non, c'est faux.
Pour plusieurs raisons. Déjà, la Golf adopte un train arrière multibras (en lieu et place d'un essieu de torsion) pour les puissances de 122 ch et plus, quand la Leon ne l'adopte qu'à partir de 150 ch. Le confort est donc légèrement moins bon d'office sous les 150 ch pour cette dernière.
Mais aussi, les réglages de l'amortissement sont plus fermes sur la Leon. Le but est de lui donner un caractère plus sportif sur la route. Du coup, ceux qui aiment une certaine fermeté seront aux anges, et bénéficieront d'un comportement plus dynamique, et d'une prise de roulis moins prononcée. Reste que la Golf est rassurante en toutes circonstances.
Niveau performances, à moteur équivalent, la Leon est un tout petit peu plus performante, grâce à un poids inférieur à celui de la Golf d'environ 80 kg. Fort logiquement, elle consomme aussi un tout petit peu moins, mais on est dans le domaine du décilitre économisé, cela ne fera pas grande différence en termes de budget de fonctionnement.
Au final, sur la route, nous préférons la Leon, pour un compromis confort/dynamisme bien trouvé. La Golf est plus molle, bien que pas mollassonne.
Les aspects pratiques
Encore une fois, les deux autos sont très proches. Mais il faut noter plusieurs choses. Déjà, la Leon existe avec une variante de carrosserie supplémentaire par rapport à la Golf. En effet, l'allemande existe en 3 et 5 portes (avec forme identique de la caisse) et en break SW. La Leon, elle, existe en 5 portes et break ST, mais elle ajoute une inédite version coupé 3 portes baptisée SC, bien différente de la 5 portes . Cette dernière est la moins pratique du lot, car son accessibilité aux places arrière est évidemment plus compliquée, et son volume maxi de chargement plus faible, à cause d'une lunette encore plus inclinée que sur la 5 portes. Mais elle a le mérite d'exister.
Justement, parlons espace. L'habitabilité à l'arrière est équivalente, et très bonne. Les deux autos ont un volume de coffre en configuration 5 places qui est équivalent au décilitre près, soit 380 litres. Cependant, la Golf reprend l'avantage en termes de volume maxi banquette rabattue, grâce à son hayon plus vertical, soit 1 270 litres contre 1 186 litres.
Même chose pour les breaks, la Leon pâtit de son style plus dynamique et affiche un volume maxi de 1 470 litres contre 1 620, et un volume banquette en place de 586 litres contre 605 pour la Golf.
Pour le reste, égalité avec des rangements et vide-poches équivalents dans les deux modèles.
Au final, au niveau des aspects pratiques, la Golf est devant, grâce à ses volumes de coffre maxi.
La fiabilité : pas loin de l'égalité
Vous l'avez maintenant bien compris, ces deux autos sont basées sur la même plateforme. La fiabilité des trains roulants, de la mécanique, des transmissions est donc censée être purement équivalente.
Et ce n'est pas loin d'être le cas. Nous vous invitons d'ailleurs à consulter les maxi-fiches occasion que Caradisiac a consacré à chacun des modèles, et qui recensent les défauts récurrents de l'une et de l'autre. Vous le verrez, cela se ressemble.
Consommation d'eau, consommation d'huile, soucis de boîte de vitesses, petits bugs électroniques sont communs. Mais la Golf connaît tout de même étonnamment plus de soucis de turbo sur le 1.6 TDI 105, et comme elle est plus fournie en électronique, plus d'aléas de ce côté-là. Elle évite les soucis de chaîne de distribution sur les moteurs TSI, puisqu'ils sont repassés à la courroie en caoutchouc juste à sa commercialisation. La Leon, sortie après, les évite elle aussi complètement.
Elle expérimente par contre un peu plus de bruits de mobilier et d'aléas de finition mais reste correcte sur ce point.
La maxi-fiche fiabilité de la Seat Leon 3
La maxi-fiche fiabilité de la Volkswagen Golf 7
Au final, l'espagnole, un peu plus simple, réserve plus de tranquillité à ses propriétaires, mais la Golf ne démérite pas.
Les prix : avantage très net à la Leon, mais...
Sur le marché de la seconde main, la Golf 7 est ultra-répandue. La Leon un peu moins mais il y a quand même ce qu'il faut en choix pour trouver son bonheur.
La Golf a la réputation de garder une sacrée cote en occasion. C'est un peu moins vrai pour cette septième génération, même si elle reste toujours un peu plus chère que les Renault Mégane, Citroën C4, mais à égalité avec une Peugeot 308 par exemple.
Pour la comparer avec la Leon, nous avons choisi des versions comparables, et relevé les prix moyens de vente. Puis nous avons calculé la décote par rapport au prix du neuf, qui est une meilleure indication encore d'une bonne affaire ou pas.
Ainsi, une Golf 1.6 TDI 105 Confortline sera opposée à une Leon 1.6 TDI 105 I-Tech. Un modèle de 2015 se trouvera en moyenne à 13 000 € pour 120 000 km côté allemand, mais 11 000 € (et même 10 000 € pour certains exemplaires) côté espagnol, pour un kilométrage plus faible en moyenne (100 000 km). Cela représente - 50,5 % pour la Golf en moyenne, et - 57,5 % pour la Leon.
Une Golf 1.2 TSI 105 Confortline de 2013 sera face à une Leon 1.2 TSI 105 Style. La première se trouve en moyenne à 11 800 € pour 90 000 km (soit - 51 %, premier prix 10 000 €) contre 9 700 € pour la seconde (soit - 55,3 %, premier prix à 8 000 €).
Enfin une Golf TDI 150 Carat de 2017, par exemple, se trouve en moyenne à 20 500 € (soit - 42 %, premier prix à 17 000 €), et une Leon TDI 150 Excellence sera, toujours en moyenne, à 18 500 € (soit - 41,7 %, premier prix à 16 300 €).
Vous le constatez donc, les prix plus bas en neuf de l'ibère se retrouvent logiquement en seconde main, avec des tarifs situés plusieurs milliers d'euros en dessous de ceux de la Golf. Mais même les décotes sont plus rapides, sauf sur le TDI 150 en version haut de gamme. Cela vaut pour toutes les finitions, même si nous ne les avons pas toutes évoquées.
Ainsi, en termes de prix en seconde et décote, la Leon possède un gros avantage sur la Golf.
LE BILAN
La Leon marque la Golf à la culotte. Pour ne pas faire de l'ombre à la star allemande, elle n'a pas bénéficié d'autant de raffinement ni d'équipement qu'elle, mais elle n'est qu'un tout petit cran en dessous. Elle a pour elle un comportement routier plus dynamique et un plus grand plaisir de conduite. Et selon nous, mais nous ne pouvons être que subjectifs sur ce point, elle est aussi mieux dessinée, du moins elle dégage plus de personnalité.
Elle s'avère également un tout petit peu plus fiable que sa cousine, car elle n'adopte pas les technologies les plus poussées non plus.
Son gros point fort, ce sont ses prix en occasion. En la choisissant, on économise plusieurs milliers d'euros par rapport à la reine Golf. Et ce n'est absolument pas négligeable. De ce fait nous nous rangeons à l'avis de certains, qui disent que la Leon, c'est la Golf au juste prix. De ce fait elle remporte cette confrontation, et est la meilleure affaire en occasion.
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