Volkswagen investit 60 milliards, mais pas dans les moteurs électriques
L'INFO DU JOUR - Alors que le groupe allemand avait tout misé sur l'électrique, il fait machine arrière en consacrant un tiers de ses investissements au développement de nouveaux modèles aux motorisations thermiques.
Ce n’est pas un rétropédalage, mais un ajustement. C’est du moins ce qu’Arno Antlitz a tenté d’expliquer à l’agence Reuters, dans un entre-deux, un pas de danse, assortit d’un zest de langue de bois. « L'avenir est électrique, mais le passé n'est pas révolu ». Un passé thermique si peu révolu qu’il a des allures d’avenir pour le directeur financier et patron de l'exploitation du groupe Volkswagen qui a l’intention de déposer pas moins de 60 milliards sur la table pour le développement et la production de futures voitures thermiques.
Une somme équivalente à plus de deux ans de bénéfices du groupe qu’il faut bien trouver quelque part. Et c’est bien évidemment dans le budget consacré au VE que le cadre dirigeant entend puiser. Celui-ci, d’un montant de 180 milliards sera donc amputé d’un tiers. Si ce n’est pas un rétropédalage, c’est en tout cas un sérieux coup de frein, et un camouflet à l’ancien PDG du groupe : Herbert Diess.
Un changement radical voulu par le nouveau patron
Le Munichois, arrivé à la tête de VW en 2018 avait misé l’avenir de la galaxie allemande sur le tout électrique, en promettant que 80% des ventes du groupe seraient à batterie en 2030. Las. Diess est débarqué en 2022, remplacé par Oliver Blume. Celui qui est également patron de Porsche, malgré des manières de ne pas y toucher, a donc radicalement réorienté le cap du gros navire et c’est en cette fin de printemps qu’il présente ses nouvelles orientations par personnes interposées. Des orientations assorties de réinvestissements sur le thermique et d'une baisse de salaire de 5% pour lui-même et les membres du comité de direction, histoire de montrer à ses collaborateurs que l'avenir exige quelques sacrifices.
Cette nouvelle offensive sur le moteur à explosion passe, en premier lieu, par la prolongation de vie des petits modèles du segment B qui ne devaient pas avoir de successeurs et qui seront restylées. Mais ensuite ? De quoi l’avenir du groupe sera-t-il fait ? D’une résurrection de Seat, par exemple, qui devait, après 2030, se transformer en marque des mobilités douces ? Les 60 milliards d’investissements pourraient évidemment passer par le développement de nouvelles plateformes et de motorisations thermiques certainement hybrides.
Une machine à l'arrêt qu'il s'agit de relancer
Sauf que de tels développements exigent du temps. D’autant plus que chez VW, comme dans nombre d’autres groupes automobiles, la R&D en matière de thermique est à l’arrêt depuis plusieurs années.
Il s’agit donc de remettre la machine en route, sans pour autant freiner celle qui vise à développer les électriques de demain, en cas de rebascule du marché vers cette énergie. Un développement électrique qui, chez VW sera donc amputé d’un tiers de ses investissements. Difficile dans ce cadre de rester compétitif dans les deux domaines
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