Vous vendez votre voiture ? Gare aux arnaques les plus courantes...
Statistiquement, dans une vie d'automobiliste, il y a 100 % de chance de se retrouver un jour face à une arnaque. Il vaut donc mieux savoir les repérer, de loin si possible... Aujourd'hui, nous nous penchons sur celles que les vendeurs pourront rencontrer.
Loin de faiblir, le nombre d'arnaques lorsque l'on vend ou achète sa voiture d'occasion se maintient au plus haut. Sur ce marché qui pèse 5,5 millions de voitures, les margoulins et autres escrocs à la petite semaine ont toujours eu droit de cité, et les histoires tragiques (au moins financièrement) pullulent. C'est pourquoi il convient de garder les yeux ouverts. D'autant plus qu'aujourd'hui, le monopole d'Internet pour les petites annonces, et la croissante dématérialisation des échanges entre acheteurs et vendeurs se sont traduits par l'apparition de nouvelles arnaques, qu'il faut savoir reconnaître, au risque de se retrouver sans sa chemise (ou pire) au bout du compte.
Que l'on soit acheteur ou vendeur, il existe des arnaques des deux côtés de la barrière. Mais aujourd'hui, nous nous focaliserons uniquement sur celles que peuvent rencontrer les vendeurs. Vous le constaterez, certaines sont cousues de fil blanc et facilement repérables, tandis que d'autres sont plus fines et demandent une certaine dose d'observation et de méfiance afin d'être repérées. Car les escrocs affinent leurs techniques, et se montrent de plus en plus doués pour acquérir votre confiance.
Caradisiac vous présente ici une sélection des arnaques typiques, à la mode, afin d'avoir toujours en tête ce qui peut se présenter. Avec à chaque fois, la parade à adopter pour y échapper.
Le faux chèque de banque
L'arnaque n'est pas nouvelle. Mais certains scénarios associés oui. Classiquement, l'acheteur vous remet un faux chèque de banque, et part avec la voiture. Le chèque est encaissé mais environ 2 semaines plus tard votre banque vous annonce que le chèque est un faux et débite son montant de votre compte. Vous n'avez plus ni argent, ni voiture ! La variante moderne est que l'acheteur vous envoie le chèque par avance pour vous laisser l'encaisser, avant même de partir avec la voiture. Rassurant. Sauf que suite à un événement grave (décès de son conjoint, licenciement), il vous demande rapidement l'annulation de la vente et le remboursement du chèque. Vous vous exécutez, puis votre banque vous annonce que le chèque de votre pseudo-acheteur était un faux… Pas le vôtre en revanche ! Au moins n'êtes-vous pas à pied… maigre consolation.
La parade: vérifier l'authenticité du chèque de banque en appelant vous-même l'agence émettrice (dont vous aurez trouvé les coordonnées vous-même, sans vous fier au n° inscrit sur le chèque, qui peut conduire à un complice). Si la transaction a lieu un WE, faites vous envoyer une copie du chèque, et faites les vérifications aux heures ouvrables.
Le faux virement
Il existe deux cas de figure.
1/ L'acheteur vous propose un paiement par virement bancaire. Rassurant dans la mesure où cela n'est possible que si le compte est approvisionné. Las ! Le compte l'a été par un faux chèque/faux chèque de banque/chèque volé (au choix). Lorsque la banque s'en rend compte, elle annule le virement.
2/ L'acheteur vous promet un virement sur votre compte. En réalité, il se rend dans une autre agence de votre banque, et dépose en se faisant passer pour vous un faux chèque ou chèque volé. Lorsque la somme apparaît sur votre compte, vous croyez à l'arrivée du virement (certaines banques ne précisent pas si un dépôt a été fait par chèque ou par virement), et laissez les clés à l'indélicat.
La parade: évitez les virements bancaires, sauf si vous êtes certains de pouvoir en vérifier l'origine, et savoir si le compte est approvisionné depuis longtemps. Préférez un chèque de banque que vous pourrez vérifier. Ou bien, attendez au moins 15 jours pour voir si le compte est crédité "à bonne fin", c’est-à-dire
Le paiement supérieur à la valeur du véhicule
Un prix fixé pour votre auto, l'acheteur vous annonce qu'il a en sa possession un chèque de banque qu'il aurait dû utiliser pour une autre transaction, mais qui est d'un montant supérieur. Il vous demande de lui rembourser la différence. Variante, il vous paye un montant plus élevé en vous demandant de verser la différence à un transporteur qui viendra chercher la voiture (arnaque typique avec un acheteur résidant à l'étranger). Dans les deux cas, vous perdrez cette différence : le chèque initial sera faux, le transporteur fantôme.
La parade: n'acceptez jamais un paiement d'un montant supérieur à la valeur de votre véhicule. Sachez aussi qu'un chèque de banque ne peut servir qu'une fois, car la banque y inscrit le nom du bénéficiaire, il est impossible de le changer.
Les faux billets
Cela est de plus en plus rare, mais il n'est pas inutile de le signaler. Aujourd'hui, payer plus de 1 000 € en liquide à un professionnel est interdit. Entre particuliers, cette limite n'est pas de mise, mais il est conseillé d'établir un écrit à partir de 1 500 €. Dans tous les cas, si l'acheteur souhaite acquérir le véhicule par ce moyen, vous vous exposez aux faux billets, même si le risque est faible. Ce sont les petites coupures qui sont les plus risquées (10 €, 20 €, 50 €), les autres s'écoulent bien moins facilement.
La parade : réaliser la vente à un moment où votre agence bancaire est ouverte, et faire vérifier les billets un par un avant de céder les clés. Toutes les agences disposent d'un appareil de contrôle. Par ailleurs, établissez en double exemplaire un certificat de vente (même sur papier libre) qui mentionne la somme reçue, avec quelles coupures. Vous pouvez pousser le vice à inscrire les numéros des billets. Comme ça, en cas de litige ultérieur, vous aurez une preuve du moyen de paiement et de la somme demandée.
La visite d'un "expert"
Certains acheteurs pourront vous proposer de venir examiner la voiture en compagnie d'un expert (ça fait sérieux…). Mais elles vous demanderont de verser un montant sur un compte bancaire, pour s'assurer qu'elles ne se déplaceront pas pour rien. Ben voyons ! Évidemment, personne ne viendra jamais examiner la voiture, et vous en serez pour vos frais…
La parade: ne répondez jamais à ce type de demande. C'est vous qui vendez la voiture, ce n'est pas à vous d'avancer une quelconque somme. Cela est d'ailleurs valable dans tous les cas de figure.
L'appel à un numéro surtaxé ou le "rabattage"
C'est tout le contraire de "l'appel à un ami" de "Qui veut gagner des millions". Et une arnaque qui se répand aussi à vitesse grand V. Ceux qui annoncent sur le bon coin connaissent forcément, c'est une grande spécialité lorsque l'on y laisse ses coordonnées téléphoniques. Il suffit de mettre en vente un bien (pas qu'automobile d'ailleurs), pour que dans les quelques heures ou même minutes (oui ça va vite !) puis les jours suivants, des sms arrivent, toujours construits sur le même schéma. Dans un français plus ou moins approximatif, le sms reçu dit que la personne est intéressée par la voiture, et qu'il faut la recontacter via une adresse mail, ou via un numéro de téléphone. Qui commence, on vous le donne en mille, par 0 899... Donc un numéro surtaxé, mis en place par ces arnaqueurs. Du coup, ce sont eux qui gagnent des millions... Par mail, on vous entraîne dans une arnaque via Paypal...
La parade : dès que vous voyez le bout d'un 0 899, c'est évidemment l'arnaque. Et si on vous envoie un sms pour vous demander d'envoyer un mail, tiquez et si au message suivant on vous parle directement de Paypal avec un discours étrange ou formaté, fuyez.
La vente "par un autre intermédiaire"
Peut-être cela vous est-il déjà arrivé. Quelques jours après la mise en ligne de votre annonce sur un site spécialisé, vous êtes contacté par une société ou un autre site de vente de voitures (soi-disant). La personne au bout du fil vous propose de déposer votre annonce chez eux, vous affirme qu'ils ont "de nombreux clients" pour le type d'auto que vous vendez. Et que dans tous les cas, cela ira plus vite. Ils peuvent même vous garantir une vente en 30 ou 45 jours. Bien sûr, cela vous coûtera xx €. Et pour ces démarchages non sollicités, les sites proposés sont parfois tout simplement des coquilles vides !
Sachez-le, le site le plus efficace pour vendre sa voiture est celui de La Centrale qui depuis de nombreuses années n'a de cesse de renforcer la sécurité des transactions de voitures d'occasion réalisées sur son site. La Centrale propose notamment aux automobilistes d'utiliser son nouveau service, le Rachat Express, une offre pour revendre et faire racheter son occasion par un professionniel. Quels sont les autres acteurs du marché ? Essentiellement Le Bon Coin qui propose de nombreuses annonces sur son site, mais avec un niveau de sécurité moindre et encore parfois des annonces douteuses qui peuvent amuser les acheteurs quand ils n'y prennent garde (NDLR : Caradisiac et la Centrale appartiennent l'un et l'autre au groupe Axel Springer).
La parade : refuser, tout bonnement.
Le vol pur et simple
Ce n'est pas une "arnaque" à proprement parler. Mais vous pouvez vous retrouver menacé durant l'essai de la voiture par un acheteur potentiel. Et contraint à lui abandonner le véhicule sous la violence. À moins qu'il ne profite d'un changement de place dans la voiture avec les clés sur le contact pour vous dire bye-bye...
La parade : déjà, demandez les papiers d'identité de toute personne venant essayer la voiture, et vérifiez leur concordance avec la personne (photo). Prenez-les en photos pour preuve ultérieure. Un acheteur honnête ne s'y opposera pas. Si possible, ne soyez jamais seul lors de l'essai. Et enfin, ne vous séparez jamais des clés, ayez-les toujours sur vous si vous sortez de la voiture.
La demande de documents
Une arnaque maintenant ancienne consiste pour un pseudo-acheteur à demander au vendeur des preuves que l'auto lui appartient. Arguant d'ailleurs du fait que "les arnaques pullulent sur le net" et qu'il ne veut négocier "qu'avec le véritable propriétaire de la voiture" ! Le contact ne se fait que par le canal anonyme d'internet et des e-mails. Pas par téléphone. Dans ce cas de figure, ce n'est pas vous que l'escroc veut arnaquer, ou du moins pas toujours. Il se servira en fait plus tard de la copie de votre carte grise pour gagner la confiance d'autres acheteurs pour une "fausse occasion" qu'il mettra en vente de façon fictive par la suite.
La parade: ne transmettez pas de copie de carte grise ou de contrôle technique. Les informations concernant votre voiture y figurent, et peuvent être exploitées frauduleusement. Si l'acheteur vous demande des informations (pour faire des devis d'assurance le plus souvent), donnez-lui le strict nécessaire. A savoir : immatriculation actuelle, date de première mise en circulation, et type mine (numéro dans la série du type (ligne D.2.1 sur les nouvelles cartes grises), qui permettra de retrouver la dénomination commerciale. L'acheteur n'a pas besoin de plus.
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